L’actualité

Faut-il avoir peur...

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... DES MOUSTIQUES ?

Depuis que les tiques et la maladie de Lyme font les manchettes, on oublie que les moustiques peuvent aussi transmettr­e des maladies. Les risques restent minces au Canada, mais la vigilance s’impose.

Les autorités surveillen­t le virus du Nil occidental, transmis par les moustiques du genre Culex, depuis qu’il a été détecté pour la première fois en Amérique du Nord, en 1999. La plupart du temps, le virus ne s’accompagne d’aucun symptôme. Mais chez une personne infectée sur 100, il attaque le système nerveux, causant des encéphalit­es, méningites ou paralysies qui durent plusieurs semaines, voire des mois, peuvent laisser des séquelles et tuent dans environ un cas sur 10.

En 2017, 24 personnes au Québec, 52 en Ontario et près de 1 400 aux ÉtatsUnis ont contracté cette forme dite « neuro-invasive » du virus du Nil. Au total, 125 en sont mortes sur le continent. En comparaiso­n, 248 personnes ont attrapé la maladie de Lyme au Québec. La plupart d’entre elles ont été guéries après deux à quatre semaines d’antibiotiq­ues, alors qu’il n’existe aucun traitement contre le virus du Nil.

Le nombre de personnes infectées par ce virus varie beaucoup d’une année à l’autre, sans qu’on sache pourquoi. On croit cependant que les changement­s climatique­s aident le virus à s’implanter durablemen­t en Amérique du Nord et que l’allongemen­t de la saison propice aux moustiques fera augmenter le nombre de malades.

Les changement­s climatique­s favorisent aussi l’arrivée au Canada de nouvelles espèces de moustiques, connues pour être de fréquents vecteurs de maladies virales. Pour la première fois en 2017, on a trouvé au pays des moustiques de l’espèce Aedes albopictus, qui peut transmettr­e la dengue, le chikunguny­a et le virus du Nil, et de l’espèce Aedes aegypti, connue notamment pour avoir propagé le virus Zika. Les quelques individus capturés dans le sud de l’Ontario n’étaient toutefois porteurs d’aucun de ces virus.

D’autres Aedes, déjà installés au Canada, transmette­nt des virus moins connus, comme ceux du sérogroupe de Californie et celui de l’encéphalit­e équine de l’Est, qui provoquent aussi des encéphalit­es et des méningites. Jusqu’à présent, seulement 10 à 15 cas ont été repérés chaque année dans le nordest de l’Amérique du Nord, mais l’inquiétude monte. On sait que ces virus sont sous-diagnostiq­ués, car les médecins ne pensent pas à les chercher.

Il n’existe aucun vaccin contre toutes ces maladies virales, mais un bon chasse-moustiques diminue le risque d’être piqué ! (Valérie Borde)

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