Le sexe, ça se passe de mots ?
Dans la foulée des dénonciations, bon nombre d’experts ont insisté sur l’importance de revoir les normes en matière de consentement sexuel. Les zones grises qui subsistent entre séduction, malaise et contrainte s’amenuiseraient sans doute si chacun formulait plus clairement ses intentions, et vérifiait les désirs de l’autre avec plus de diligence. Mais dans la réalité, qu’est-ce que les hommes et les femmes comprennent des signaux de leur partenaire ? Que perçoivent-ils comme une invitation à l’intimité sexuelle ?
La majorité des répondants jugent que si quelqu’un les embrasse ou se déshabille devant eux, ils peuvent tenter un rapport sexuel sans recueillir d’abord son consentement verbal. En revanche, simplement inviter quelqu’un chez soi ou accepter d’aller chez lui/elle ne constitue pas, pour la plupart des gens, un indice sûr de consentement ; mieux vaut, selon eux, le confirmer de vive voix.
Sur ces points, les hommes et les femmes sont du même avis ou à peu près. Mais il y a une situation qu’ils n’interprètent pas de la même manière, et qui pourrait être source de malentendu : le sextage. Si leur partenaire leur envoie une photo sexuellement explicite, les hommes sont deux fois plus enclins (46 %) que les femmes (23 %) à considérer qu’ils n’ont pas besoin d’obtenir son consentement verbal à une relation sexuelle.
Il faut toutefois souligner que, pour toutes les questions relatives au consentement, une part élevée de participants se sont abstenus de répondre, signe qu’autour de ces enjeux le malaise et la confusion persistent.