L’actualité

Pour en finir avec la fessée

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Depuis la fin de 2018, l’Assemblée nationale française étudie un projet de loi visant à interdire les violences dites « éducatives », soit l’usage de la correction physique sur un enfant, y compris la fessée. À titre « personnel », la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, se dit favorable au projet, qui poursuit un objectif pédagogiqu­e et ne prévoit donc pas de sanction pénale. En 2015, le Conseil de l’Europe — l’organisme européen de défense des droits de l’homme — avait critiqué le droit français du fait qu’il « ne prévoit pas d’interdicti­on suffisamme­nt claire, contraigna­nte et précise des châtiments corporels ».

Plus près de nous, le Sénat canadien se penche aussi sur le projet de loi S-206, visant à abroger l’article 43 du Code criminel, qui stipule que tout instituteu­r ou parent « est fondé à employer la force pour corriger un élève ou un enfant, […] pourvu que la force ne dépasse pas la mesure raisonnabl­e dans les circonstan­ces ». Il est à noter qu’en 1994 le Québec a retiré toute mention du « droit de correction » de son Code civil.

Dans le monde, 54 États interdisen­t déjà la fessée et autres punitions corporelle­s à la maison, indique l’Initiative mondiale pour mettre fin à tous les châtiments corporels des enfants, une ONG londonienn­e. En 1979, la Suède a été le premier pays à légiférer en cette matière, suivie depuis par une majorité de pays européens et bon nombre d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.

Malgré ces avancées, seulement 10 % des enfants dans le monde sont pleinement protégés par la loi contre tout châtiment corporel, affirme l’ONG. (Annick Poitras)

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