L’actualité

Le ministre aux mille idées

- par Catherine Dubé et Alec Castonguay photos de Rodolphe Beaulieu

Sur le papier, Jean-François Roberge a tous les atouts pour imprimer sa marque sur le réseau d’éducation québécois: un budget important, l’appui du premier ministre, une connaissan­ce approfondi­e du milieu, et beaucoup d’idées. Réussira-t-il son pari de réinventer l’école?

Sur le papier, Jean-François Roberge a tous les atouts pour imprimer sa marque sur le réseau d’éducation québécois : un budget important, l’appui du premier ministre, une connaissan­ce approfondi­e du milieu, et des idées. Beaucoup d’idées. Réussira-t-il son pari de réinventer l’école ?

On n’avait pas vu ça depuis des décennies au Québec : un ministre de l’Éducation qui est le numéro deux du gouverneme­nt, tout de suite après le premier ministre — lequel a d’ailleurs fait de ce ministère la « priorité nationale » en s’installant au pouvoir, en octobre dernier. C’est le cas de Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseigneme­nt supérieur du premier gouverneme­nt de la Coalition Avenir Québec. Malgré l’appui sans équivoque de François Legault et l’ampleur du chantier qu’il entreprend pour redresser le système d’éducation, qui a vu se succéder sept ministres en 10 ans, Jean-François Roberge joue la carte de la modestie en entrevue, corrigeant les journalist­es en a‰rmant que c’est le ministre des Finances, Eric Girard, qui occupe le rôle du second au Cabinet. Or, ce dernier insiste publiqueme­nt sur l’importance de Jean-François Roberge ! « Nous sommes tous au service du ministre de l’Éducation », a dit Eric Girard en décembre dernier lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain. Jean-François Roberge prend les rênes du Ministère alors que l’économie du Québec se porte bien et que les co“res de l’État débordent à la suite de la gestion des finances publiques faite par les libéraux — très douloureus­e pour le système d’éducation. Il arrive avec un gousset bien garni et des idées. Beaucoup d’idées. Le système d’éducation, il le connaît. L’homme de 44 ans a enseigné pendant 17 ans, principale­ment dans une école primaire de Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, avant d’être élu sous la bannière de la CAQ en 2014 et de devenir porte-parole en matière d’éducation. Plusieurs des réformes qu’il s’apprête à mettre en place, dont les maternelle­s quatre ans et la transforma­tion des commission­s scolaires, se trouvaient déjà dans le livre aux allures de programme politique qu’il a publié en 2016, Et si on réinventai­t l’école ? : Chroniques d’un prof idéaliste (Québec Amérique), alors qu’il était député dans l’opposition. Monsieur le ministre tient à ses idées, sans toutefois être entêté. Déjà, il a mis en veilleuse l’une de ses propositio­ns phares, la création d’un ordre profession­nel des enseignant­s, estimant qu’elle suscitait une trop forte résistance de la part des syndicats. L’ancien prof prend le pouls du terrain en se rendant au moins deux fois par mois, parfois plus, dans des écoles pour discuter avec les enseignant­s, les directions et les élèves. À la fin mars, L’actualité a assisté à l’une de ces visites, à l’école secondaire publique Jacques-Rousseau, à Longueuil, en face de Montréal, qui accueille presque 1 900 élèves, répartis

entre le secteur normal et des volets particulie­rs de sports, d’arts et d’éducation internatio­nale. Une trentaine d’élèves de 5e secondaire du programme d’éducation internatio­nale ont accueilli le ministre à la bibliothèq­ue un vendredi après-midi. Ils l’ont bombardé de questions pendant une douzaine de minutes au sujet des solutions qu’il entend apporter pour contrer l’épuisement profession­nel des enseignant­s ou le délabremen­t des écoles. Debout devant le groupe, se déplaçant avec entrain, il a répondu sans faux-fuyants, aussi à l’aise que s’il avait enseigné la veille. « On va être capable de réparer les écoles, de les agrandir, d’ajouter des profession­nels, de mieux payer les profs. On n’est pas obligé de choisir entre les bonnes idées. Vous avez le droit de rêver grand. » Les élèves ont applaudi. C’est dans cette même bibliothèq­ue, tout juste avant que Jean-François Roberge s’adresse aux jeunes, que L’actualité l’a rencontré.

Le ministre des Finances, Eric Girard, répète que vous êtes l’homme le plus important du gouverneme­nt après le premier ministre. Ça vous met de la pression ?

Personne n’est aussi exigeant envers moi que moi-même. Je n’étais pas surpris que l’éducation devienne la priorité nationale. Je suis avec M. Legault depuis le début, en 2011; nous étions 15 dans son salon à faire des remue-méninges sur les manières de relancer le Québec. L’équipe n’a jamais douté que l’éducation serait la priorité du parti ou d’un éventuel premier mandat.

François Legault a demandé à ses ministres de prioriser leurs réformes, sans quoi on veut tout faire et on ne réalise rien. Quelles sont vos deux priorités ? De belles écoles et la prévention des difficulté­s d’apprentiss­age, ce qui comprend les maternelle­s quatre ans. J’en ajoute une troisième: la valorisati­on de la profession enseignant­e.

De belles écoles, on fait ça comment ? La plateforme de la CAQ mentionnai­t des concours d’architectu­re pour chaque nouvel établissem­ent. C’est encore votre plan ?

Si on construisa­it seulement cinq écoles par année, ce ne serait pas un problème. Mais je vais en annoncer des dizaines dans les prochaines semaines. L’Associatio­n des architecte­s [en pratique privée] du Québec m’a dit qu’il n’y avait pas assez de cabinets d’architecte­s pour former autant de jurys! La vraie solution est d’avoir un guide de planificat­ion immobilièr­e plus ambitieux, qui tient compte des meilleures pratiques et des recommanda­tions du Lab-École [NDLR: un organisme sans but lucratif qui travaille à concevoir l’environnem­ent des écoles de demain]. Si on donne ce guide-là à des architecte­s, on va avoir de sacrées belles écoles.

Les immeubles de béton presque sans fenêtres, c’est fini ?

C’est certain. Non seulement on n’en bâtira pas, mais ceux qui existent déjà seront transformé­s en belles écoles dans les prochaines années. On ne va pas simplement changer les fenêtres désuètes ou réparer les toits qui coulent.

Dans votre livre, vous proposez de rendre l’école obligatoir­e jusqu’à 18 ans. C’est au programme pour bientôt ?

Je n’exclus pas cette possibilit­é, mais l’objectif n’est pas de faire une opération de coercition sur un jeune de 17 ans. Je ne suis pas certain qu’un jeune décrocheur de cet âge réagirait bien à une directive autoritair­e. Il a besoin d’être aidé.

Je souhaite qu’on se donne, comme société, l’obligation d’accompagne­r nos élèves jusqu’à 18 ans. Aujourd’hui, c’est comme si on disait à un jeune de 16 ans qui décroche: «tant pis pour toi». Ce que je veux, c’est qu’il continue d’être accompagné jusqu’à 18 ans — et je suis en train de définir par qui exactement —, pour qu’après trois semaines, s’il ne s’est pas présenté à l’école, quelqu’un vienne frapper à sa porte et lui demande: «Comment ça se fait que tu n’es pas à l’école? Est-ce que tu as été intimidé? As-tu des problèmes de consommati­on? As-tu une dysphasie ou une dyslexie?» Je veux qu’on lui dise qu’on a des orienteurs, des psychologu­es et des travailleu­rs sociaux pour le comprendre et l’aider à raccrocher.

Le Québec a un système scolaire à trois vitesses : le privé, le public avec programmes particulie­rs et le public normal. Selon une récente étude menée par Pierre Doray, de l’UQAM, 75 % des jeunes des écoles privées et des programmes particulie­rs du public iront au

cégep, alors que c’est le cas de seulement 36 % de ceux qui fréquenten­t l’école publique ordinaire. Que dites-vous de ça? C’est comme si on disait que les jeunes qui sont dans les bibliothèq­ues lisent beaucoup plus que les jeunes qui n’y sont pas. Donc, forçons les jeunes à aller dans les bibliothèq­ues ! C’est un gros sophisme. Le jeune qui est à la bibliothèq­ue a déjà un intérêt pour la lecture, ce n’est pas surprenant qu’il lise.

Ce que vous me dites, c’est que des jeunes qui sont sélectionn­és sur la base de leurs résultats au primaire réussissen­t bien et vont au collégial et à l’université. J’espère ! Il y a zéro surprise là-dedans. Cela dit, est-ce qu’on peut souhaiter une plus grande mixité ? Oui, on l’espère. Mais je ne suis pas certain que ce soit pour des raisons de réussite scolaire.

Des études montrent pourtant que la mixité d’élèves forts et faibles dans une classe a tendance à rehausser le niveau du groupe, sans pour autant nuire aux plus forts.

C’est un fait que beaucoup d’élèves plus forts ne sont pas dans un programme ordinaire. Mais est-ce souhaitabl­e que des élèves qui en veulent plus se retrouvent dans des classes où on leur en demande moins ? Pas certain.

Si un élève a du talent ou de l’argent, il peut aller au privé ou dans un programme spécialisé du public. N’y a-t-il pas là un danger d’accroître les inégalités?

Je souhaite une plus grande mixité sociale. Je veux qu’il y ait davantage de programmes stimulants oˆerts à tous les élèves sans considérer le portefeuil­le des parents ou les résultats des élèves. En ce moment, l’attrait pour les programmes particulie­rs de sports-études et d’arts-études, par exemple, vient du fait que c’est la seule voie pour les parents qui veulent en donner plus à leurs enfants.

Je suis convaincu qu’en oˆrant une heure par jour de plus d’activités parascolai­res gratuites dans les écoles publiques ordinaires pour faire plus de sport, d’art ou de science, on va ramener dans le programme normal beaucoup de jeunes qui sont actuelleme­nt dans des programmes sélectifs. J’y crois profondéme­nt.

Si on lance ce programme dès septembre prochain dans 140 écoles — c’est notre ambition —, que l’année d’après on double et que c’est 100 % dans trois ans, le mot va se passer et dans quelques années, la tendance va s’inverser et il y aura davantage de bons élèves au public normal. Il faudra peut-être sept ou huit ans, je ne serai probableme­nt pas le ministre qui en récoltera les fruits, mais ça ne me dérange pas.

Mesurée sur un parcours scolaire normal de cinq ans dans le réseau public, la diplomatio­n du secondaire au Québec présente de loin le pire bilan du Canada — 64 %, contre 79 % ailleurs au pays. Est-ce que c’est une préoccupat­ion? C’est très préoccupan­t. On peut s’encourager en se disant que notre taux augmente, mais il augmente aussi ailleurs ! Il faut rattraper notre retard. C’est pour ça qu’on investit autant chez les 0-5 ans, pour déceler les troubles d’apprentiss­age. Ça va demander 20 ans avant de voir les résultats, mais c’est important. La maternelle quatre ans en fait partie, et c’est aussi pour ça qu’on ajoute 600 profession­nels dans le réseau public, comme des orthopédag­ogues, dès cette année.

Le taux de diplomatio­n chez les garçons du secteur public est alarmant. À peine la moitié d’entre eux terminent leur secondaire en cinq ans. Un écart de 25 points de pourcentag­e comparativ­ement aux garçons de l’Ontario! On fait quoi?

Il faut leur permettre d’être des garçons, de bouger davantage. On peut s’attendre à ce que, sur les cinq heures de plus de parascolai­re, il y ait davantage de garçons qui fassent du basketball que du fusain. C’est un stéréotype, mais je pense que ça va donner à certains davantage le goût d’aller à l’école.

Il faut aussi revoir l’horaire du secondaire pour tenir compte davantage des biorythmes des ados — j’ai une grande fille de 15 ans et ce serait bon pour les filles aussi. Je souhaite que l’école commence un peu plus tard le matin. Il faut adapter l’horaire des cours et des autobus pour ça. Il faut enlever toutes les choses qui nuisent au succès scolaire.

À peine 8 % des enfants des Premières Nations au Québec terminent leur parcours secondaire dans le délai normal de cinq ans. Un chiffre en baisse de moitié depuis 10 ans. Est-ce que l’État délaisse ces jeunes? On les a délaissés, mais on ne le fera plus. Je les ai déjà rencontrés, et j’ai quelqu’un dans mon cabinet qui ne fait que ça, tisser des liens avec les Premières Nations et comprendre avant d’agir. On a donné de l’argent pour réparer des infrastruc­tures, agrandir des écoles. Mais avant de délier les cordons de la bourse pour le reste, je veux comprendre comment mieux les aider. Quand on aura compris ce qui se passe et pourquoi, on pourra intervenir comme il faut. Ce n’est pas un problème purement scolaire. Il ne faut pas arriver avec nos gros sabots.

Comment allez-vous vous assurer que les maternelle­s quatre ans s’établiront là où les enfants en ont besoin, dans les quartiers défavorisé­s, et là où il n’y a pas de centres de la petite enfance (CPE)?

Les bons endroits, c’est à la grandeur du Québec. Ça fait cinq ans qu’on n’ouvre ces classes que dans les milieux défavorisé­s. Je comprends qu’il est possible qu’en milieu défavorisé on trouve des problèmes de développem­ent plus grands qu’ailleurs. Statistiqu­ement, c’est vrai. Mais une dysphasie, une dyspraxie, un trouble du spectre de l’autisme, ça n’a rien à voir avec le salaire des parents. La méthode d’offre de services sous les gouverneme­nts péquiste et libéral, par code postal, c’est n’importe quoi. J’ai rencontré un papa qui élevait son fils seul, suivi par un travailleu­r social. Eh bien, figurez-vous qu’il demeurait à un kilomètre de l’école, mais que son fils n’a jamais pu accéder à la maternelle quatre ans. Il avait beau habiter dans un HLM, il n’était pas dans le bon code postal.

Comment trouverez-vous les enseignant­s dont vous avez besoin pour ouvrir ces classes? La pénurie, ce n’est pas juste pour la maternelle quatre ans, c’est dans le réseau scolaire. Il y a un paquet de mesures qu’on veut mettre en oeuvre. D’abord, il faut attirer plus de jeunes dans les facultés d’éducation. On a créé un programme de bourses de 16 millions de dollars par année pour cela. C’est un signal très important que le gouverneme­nt fait de l’éducation une priorité. Pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre d’inscriptio­ns dans les facultés d’éducation est en augmentati­on.

En attendant que ces futurs enseignant­s aient leur diplôme, que dites-vous aux parents dont les enfants en sont à leur quatrième suppléant depuis le début de l’année?

Je leur dis que ça n’a aucun bon sens. Je ne voudrais pas que mes enfants vivent ça. Pour éviter cette situation, j’ai fait quelque chose alors que j’étais ministre depuis même pas deux semaines–: j’ai assoupli les critères de tolérance d’engagement [NDLR–: permission exceptionn­elle d’engager une personne qui n’est pas titulaire d’un

« Je suis convaincu qu’en o rant une heure par jour de plus d’activités parascolai­res gratuites dans les écoles publiques ordinaires pour faire plus de sport, d’art ou de science, on va ramener dans le programme normal beaucoup de jeunes qui sont actuelleme­nt dans des programmes sélectifs. J’y crois profondéme­nt. »

brevet d’enseigneme­nt]. Cela permet aux gens qui ont un baccalauré­at dans une discipline (comme les mathématiq­ues ou le français) de venir prêter main-forte, tout en poursuivan­t à temps partiel leur maîtrise pour obtenir le brevet d’enseigneme­nt.

Vous voulez toujours abolir les commission­s scolaires ?

Les transforme­r plutôt [pour qu’elles deviennent des centres de services]. Abolir, ça voudrait dire qu’il ne reste plus rien.

Ça doit faire une belle ambiance autour de la table quand vous rencontrez les commission­s scolaires pour leur demander d’ouvrir des maternelle­s quatre ans…

Il y a des élus scolaires que je sens pleinement engagés. D’autres semblent plus préoccupés par la survie de leur rôle d’élu que par les besoins des élèves. Une grande majorité des gens qui travaillen­t dans le réseau de l’éducation font partie des 95 % de Québécois qui ne votent pas aux élections scolaires et qui se demandent pourquoi il y en a encore.

Ce que vous sentez dans les écoles, c’est donc un besoin d’avoir davantage d’autonomie par rapport aux commission­s scolaires ?

Oui, très souvent. Les enseignant­s le disent ouvertemen­t. Les directions le disent seulement quand la porte est fermée.

La transforma­tion va se faire avant la fin du mandat ? C’est certain. Des élections scolaires sont prévues le 1er novembre 2020. Alors ce sera bien avant.

N’y a-t-il pas d’autres priorités plus pressantes qu’une bataille de structures ?

Je n’ai pas commencé par ça. J’ai commencé par la maternelle, par l’ajout de profession­nels, par rallonger les récréation­s. Dire qu’on ne peut faire le débat de structures parce qu’il faut faire autre chose, c’est puéril. Ça ne m’empêche pas de faire plein de choses. J’ai aussi revu la formule de financemen­t des cégeps… On ne parle jamais d’enseigneme­nt supérieur, d’ailleurs, je vous en fais officielle­ment le reproche. [Rire].

On a des questions là-dessus ! Actuelleme­nt, 81 % des emplois annoncés au Québec demandent au moins un diplôme d’études collégiale­s. Or, il y a seulement 68 % des jeunes qui fréquenten­t le cégep. N’est-ce pas alarmant ? C’est dramatique. Pour avoir des diplômés des cycles supérieurs, il faut que j’aie des diplômés au secondaire. Présenteme­nt, on est en pénurie de main-d’oeuvre et on a un taux de chômage bas, mais si on ne change rien, on risque d’avoir à la fois une pénurie de main-d’oeuvre et un taux de chômage élevé. Ça, ça veut dire une fracture sociale, c’est très grave.

Nous avons ajouté 103 millions au financemen­t des cégeps. Maintenant, il faut qu’ils améliorent leur taux de réussite. Parmi les jeunes qui se rendent au collégial, il y en a beaucoup plus qu’avant qui ont des besoins particulie­rs, des dyslexies, des dysphasies. Il faut qu’on leur donne les moyens de réussir, notamment par l’accès à des profession­nels dans les cégeps.

Y a-t-il des chantiers à venir dans les université­s ? On ne vous entend pas beaucoup à ce sujet. Le précédent gouverneme­nt a quand même fait un bon travail pour revoir la formule de financemen­t des université­s. Le chantier sur lequel on travaille, c’est d’outiller nos université­s francophon­es pour aller chercher des étudiants internatio­naux, qui vont surtout dans nos campus anglophone­s. Elles n’ont pas l’habitude de faire de la prospectio­n dans les pays francophon­es ou même non francophon­esŸ; en Chine, même si seulement un faible pourcentag­e de gens parlent le français, ça représente énormément de monde.

Pourquoi est-ce important de recruter à l’étranger ?

Parce que les étudiants étrangers arrivent avec une perspectiv­e di¢érente, ils enrichisse­nt la classe. En région, ça permet de sauvegarde­r des programmes menacés par le manque d’inscriptio­ns. Et ça nous aide à contrer le problème de pénurie de main-d’oeuvreŸ; un étudiant qui obtient son diplôme au Québec n’a pas de problème pour la reconnaiss­ance des acquis. Accueillir des étudiants étrangers, c’est aussi une façon de refinancer les université­s.

Au lieu de dire aux université­s «Ÿallez chercher des étudiants, on va vous donner de l’argentŸ», j’arrive avec une approche di¢érente de celle du précédent gouverneme­nt. Ce n’est pas vrai que l’UQAM, l’UQAT et l’UQTR vont aller se battre dans une foire au Brésil. Je vais financer le travail d’équipe pour aller promouvoir la qualité de nos diplômes.

« Si on ne change rien, on risque d’avoir à la fois une pénurie de main-d’oeuvre et un taux de chômage élevé. »

On parle surtout de ce qui va mal... Est-ce qu’on vous félicite ? Ça arrive parfois. Sur les deux récréation­s de 20 minutes par jour au primaire, oh mon DieuŸ! Je marche dans la rue et les gens m’arrêtent pour en parler. C’est pourtant une petite décision, mais elle est tellement bien accueillie par les élèves et les parents. J’ai reçu des dessins pour me remercier personnell­ementŸ!

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