La parité, à pas de tortue
Y aura-t-il plus de femmes sur les bulletins de vote lors du prochain scrutin fédéral, le 21 octobre, que lors du précédent, en 2015 ? Malgré les beaux discours des partis politiques, l’objectif d’atteindre la parité hommes-femmes dans les candidatures est encore loin d’être atteint.
Réunis pour la rencontre « Conversation sur la parité », organisée par le Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD) — en partenariat avec L’actualité — le 1er avril dernier, à Ottawa, les représentants des principaux partis fédéraux ont tous soutenu qu’il était important d’atteindre la parité dans les candidatures.
Toutefois, seuls le Nouveau Parti démocratique, le Bloc québécois et le Parti vert en ont fait des engagements formels, alors que les deux formations qui ont le plus de chances de former le gouvernement, le Parti libéral du Canada (PLC) et le Parti conservateur du Canada (PCC), souhaitent se rapprocher de la zone paritaire de 40 % de candidatures féminines.
Les organisateurs de Justin Trudeau ont exigé de la part des associations de circonscription qu’elles abordent trois femmes pour porter leurs couleurs avant d’avoir le feu vert pour aborder des hommes, qui sont généralement plus faciles à convaincre, a expliqué Emmanuella Lambropoulos, députée de Saint-Laurent.
Tous partis confondus, en date du 27 mars dernier, 32,5 % des 492 candidatures fédérales confirmées sont des femmes, soit un rapport semblable au scrutin de 2015. Rien de révolutionnaire en vue, donc. À 43 % et 41 %, le Parti vert du Canada et le NPD mènent la course aux candidatures féminines, suivis du PLC, à 35 %, puis du PCC, à 26 %.
Le recrutement de candidates va toutefois mieux au Québec qu’ailleurs au pays chez les conservateurs, alors que la barre du 30 % de candidatures féminines sera franchie, selon Alain Rayes, député de Richmond-Arthabaska et lieutenant politique d’Andrew Scheer au Québec. « On part de loin ! » dit-il. En 2015, à peine 11,5 % des 78 candidats du PCC dans la province étaient des femmes.
À 27 %, la représentation féminine à la Chambre des communes traîne la patte. Le Canada est au 62e rang mondial en ce qui a trait au nombre d’élues. « Ça progresse à pas de tortue et ça ne rend pas justice à l’importance de l’égalité hommesfemmes dans la société », a lancé Thérèse Mailloux, présidente du conseil d’administration du GFPD. (Alec Castonguay)