La bataille des démocrates
Voici les principaux candidats à la direction du parti qui étaient toujours en lice à la mi-décembre 2019.
JOE BIDEN 77 ans Ex-vice-président des États-Unis
Il s’agit du candidat ayant le plus d’expérience en politique fédérale. Il a occupé les plus hautes fonctions du gouvernement américain.
Forces : ses côtés modéré et pragmatique, qui lui permettent de ratisser large dans l’électorat ; son expérience unique avec Barack Obama, toujours extrêmement populaire auprès des démocrates.
Faiblesses : son âge ; sa propension à gaffer ; les questions entourant son fils Hunter, notamment sur des liens douteux avec une compagnie énergétique ukrainienne ; son pragmatisme, qui suscite l’aversion des électeurs plus à gauche du parti ; son incapacité à obtenir l’appui de Barack Obama, qui, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas officiellement soutenu son ancien vice-président.
MICHAEL BLOOMBERG 77 ans Ex-maire de New York
Il a sauté extrêmement tard dans la course mais, multimilliardaire, il a au moins la rare capacité d’autofinancer sa campagne.
Force : son habileté à se présenter comme un gestionnaire responsable et compétent, rassurant les membres de l’élite du parti qui doutent des aptitudes de Biden et craignent l’ascension de Sanders et de Warren.
Faiblesses : ses positions jugées hostiles aux minorités ethniques par les éléments les plus à gauche et considérées comme paternalistes par les plus à droite, qui pourraient braquer les uns et les autres, tout en ne soulevant les passions d’à peu près personne.
BERNIE SANDERS 78 ans Sénateur du Vermont
Longtemps le seul des membres du Congrès à se dire socialiste, il est l’unique candidat à avoir pris part aux primaires démocrates de 2016, lors desquelles il a contribué à tirer le programme électoral du parti davantage vers la gauche.
Forces : son noyau dur d’électeurs passionnément rangés derrière lui ; sa capacité à se présenter en champion anti-establishment.
Faiblesses : sa vulnérabilité aux attaques sur le virage à gauche qu’il veut faire prendre au pays (Trump le surnomme déjà « Crazy Bernie ») ; son âge… surtout après qu’il eut subi une crise cardiaque l’automne dernier.
PETE BUTTIGIEG 37 ans Jusqu’à récemment maire de South Bend, en Indiana
Il s’agit du premier candidat présidentiel ouvertement homosexuel (en passant, son nom de famille, d’origine malte, se prononce « boot-edge-edge »).
Forces : sa jeunesse, son dynamisme et ses talents de communicateur ; le fait qu’il soit vu par bon nombre de démocrates comme un vent de fraîcheur et une incarnation des valeurs d’ouverture et d’inclusion du parti.
Faiblesse : sa feuille de route ridiculement maigre, sa plus grande qualité étant d’être l’ex-maire d’une ville plus petite que Trois-Rivières.
elizabeth warren 70 ans Sénatrice du Massachusetts
Seule universitaire de profession parmi les candidats majeurs, elle a un style professoral qui peut attirer autant que repousser. Elle présente des plans à la fois ambitieux et détaillés depuis des mois.
Forces : son lien solide avec la base de gauche, qui imprime son empreinte grandissante sur le parti ; son habileté à manier le discours anti-establishment.
Faiblesses : sa vulnérabilité aux reproches (comme Bernie Sanders) d’être « trop à gauche » pour certains ; son authenticité remise en question — notamment en raison de l’héritage amérindien bidon qu’elle a prétendu avoir afin d’obtenir des promotions professionnelles.
AMY KLOBUCHAR 59 ans Sénatrice du Minnesota
Élue trois fois aux élections sénatoriales de façon écrasante, dans un État que les républicains sont passés bien près de remporter à l’élection générale de 2016, elle a montré une rare capacité chez les candidats en lice à gagner en terrain adverse. Elle se présente comme le principal substitut pragmatique de Joe Biden.
Forces : sa popularité dans une région électoralement névralgique (le Midwest) ; sa position assez à gauche pour lui permettre d’entrer dans le cadre idéologique du Parti démocrate actuel, sans pour autant être dépeinte comme une radicale lors d’une élection générale.
Faiblesse : sa difficulté à susciter les passions de l’électorat depuis le début de la course.
TULSI GABBARD 38 ans Représentante d’Hawaï
Devenue la plus jeune femme élue à une législature d’État en remportant un siège à la Chambre des représentants d’Hawaï à 21 ans, elle a depuis servi en Irak et a été élue au conseil municipal d’Honolulu, puis pour quatre mandats consécutifs au Congrès, le tout avant ses 40 ans.
Forces : son discours articulé, sa combativité, son indépendance et son intelligence, qui la font sortir du lot en raison de sa propension à critiquer les positions de diverses têtes d’affiche du parti.
Faiblesses : ses attaques contre les chefs de file du parti, notamment, qui ont fait tourner le dos à beaucoup de démocrates, qui remettent en question sa loyauté envers le parti.
CORY BOOKER 50 ans Sénateur du New Jersey
Il est vu comme une étoile montante du parti depuis son élection à la mairie de Newark, au New Jersey, à 37 ans.
Forces : ses qualités d’orateur ; son âge relativement jeune dans une course dominée par des vieux routiers.
Faiblesses : son image d’opportuniste, découlant du fait qu’il se soit rué vers la gauche de son parti, après avoir été vu comme un politicien pragmatique ; son bilan comme maire, qui s’est attiré son lot de critiques.
ANDREW YANG 44 ans Entrepreneur
Candidat hors normes — il refuse de porter une cravate aux débats —, il a retenu l’attention de plusieurs avec sa proposition d’offrir à tous les Américains un revenu minimal garanti de
1 000 dollars par mois.
Force : son statut de non-politicien à une époque où il existe un appétit pour des voix nouvelles, non associées à la vieille garde politique.
Faiblesse : sa difficulté à sortir de la marginalité et à être pris au sérieux par ses adversaires.