La fin d’un calvaire ?
Même si Donald Trump se fait éjecter de la Maison-Blanche, les nombreux différends qui opposent le Canada et les États-Unis ne disparaîtront pas comme par magie. Voici les six enjeux clés de l’élection américaine pour le Canada.
Même si Donald Trump se fait éjecter de la Maison-Blanche, les nombreux différends qui opposent le Canada et les États-Unis ne disparaîtront pas comme par magie. Voici les six enjeux clés de l'élection américaine pour le Canada. L’ancien président américain John F. Kennedy est peut-être celui qui a le mieux résumé les liens qui unissent le Canada et les États-Unis. « La géographie a fait de nous des voisins. L’histoire a fait de nous des amis. L’économie a fait de nous des partenaires. Et la nécessité a fait de nous des alliés. Que nul ne tente de diviser ceux que la nature a ainsi réunis. Ce qui nous unit est de loin supérieur à ce qui nous divise », a-t-il déclaré lors de son discours au Parlement canadien, le 17 mai 1961, devant les députés et sénateurs rassemblés pour l’occasion. Si c’est vrai en temps normal, le mandat de Donald Trump qui s’achève a mis à rude épreuve cette étroite relation entre les deux pays. L’actuel locataire de la Maison-Blanche a montré peu d’égards pour les alliés traditionnels des États-Unis, y compris le Canada. Contrairement à ses prédécesseurs des 40 dernières années, le président Trump n’y a effectué aucune visite d’État. Qu’il s’agisse de la difficile renégociation de l’Accord de libreéchange nord-américain (ALENA), de l’imposition de tarifs punitifs sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Canada, du retrait des États-Unis de la lutte contre les changements climatiques ou simplement du manque de collaboration lors des sommets du G20 et du G7, notamment celui de Charlevoix en 2018, les accrochages ont été nombreux entre Justin Trudeau et Donald Trump. Est-ce que l’élection présidentielle du 3 novembre sera l’occasion de tourner la page et de renouer la relation décrite par John F. Kennedy il y a près de 60 ans ? En ce qui concerne certaines questions, la victoire du démocrate Joe Biden pourrait faciliter un retour à la normale, estime Stéphane Roussel, professeur à l’École nationale d’administration publique (ENAP) et spécialiste de la politique étrangère canadienne. « Ça nettoierait l’atmosphère. Il est plus prévisible et moins belliqueux. » Mais dans certains dossiers épineux, l’identité du prochain président pourrait ne rien changer, prévient-il. « Il y a des accrochages qui sont dus à Donald Trump, mais il y a aussi des enjeux qui sont là pour de bon. » Et qui sait ce qu’un nouveau mandat de quatre ans pour Donald Trump réserverait au Canada. « S’il était réélu après avoir survécu politiquement à une pandémie et à une crise économique, mais également à une procédure de destitution, il pourrait se sentir véritablement libéré de toute contrainte », affirme Roland Paris, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa, qui a été conseiller spécial en affaires internationales du premier ministre Justin Trudeau lors de son arrivée au pouvoir, en 2015. Tour d’horizon de six enjeux clés pour le Canada à l’approche des élections américaines.