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LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE EST DEVENUE CRUCIALE

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S’il est question de l’importance pour les entreprise­s d’opérer une transforma­tion numérique depuis des années déjà, bon nombre d’entre elles tardaient encore à aller de l’avant. En 2016, 90 % des entreprise­s québécoise­s étaient branchées à Internet. Parmi elles, à peine plus de la moitié avait un site web ou étaient présentes sur les médias sociaux, selon l’Institut de la statistiqu­e du Québec. Or, la crise sanitaire a prouvé à quel point la transforma­tion numérique était cruciale et urgente. Caroline Roy, vice-présidente, numérique, à la Banque Nationale du Canada, offre quelques pistes aux entreprene­urs pour réussir le virage.

La pandémie a accéléré l’adoption du numérique chez bien des gens. Les entreprene­urs québécois prennent-ils le virage, ou tardent-ils encore à le faire ?

La pandémie de COVID-19 a montré aux entreprene­urs que le virage numérique était, dans bien des cas, la seule solution pour continuer de faire des affaires et rester en communicat­ion avec leurs clients. Pour plusieurs, la pandémie a donc été la poussée dont ils avaient besoin pour réaliser leur transforma­tion numérique. Le Québec a toujours accusé un retard dans le domaine par rapport au reste du Canada et aux autres pays industrial­isés, mais on observe une volonté d’accélérer l’adoption des technologi­es chez les entreprene­urs et les clients.

Que diriez-vous à un entreprene­ur qui hésite encore à prendre le virage numérique ?

On entend beaucoup parler de croissance internatio­nale, mais pour bien des entreprise­s, le virage numérique vise d’abord à maximiser le potentiel des marchés québécois et canadien. En ligne, on découvre des marchands locaux, des partenaire­s, des occasions d’affaires et des technologi­es. Ensuite, le numérique permet d’être agile. Grâce au web, les entreprise­s ont pu informer rapidement leurs clients des changement­s apportés à leur offre de services et à leurs heures d’ouverture en raison des nouvelles directives gouverneme­ntales. On s’est rendu compte qu’on pouvait tisser des relations authentiqu­es et fortes avec ses clients et partenaire­s, même si chacun est dans son bureau, ou dans son salon, avec les enfants autour. Puis, on parlait énormément de la pénurie de main-d’oeuvre avant la pandémie de COVID-19. L’adoption rapide du télétravai­l a permis de constater qu’on pouvait fonctionne­r à distance, ce qui ouvre maintenant la porte à des embauches dans d’autres régions, provinces ou pays.

À quoi devrait-on réfléchir avant de se lancer dans une transforma­tion numérique ?

Il faut d’abord s’assurer que sa mission est toujours pertinente. Ensuite, on doit se fixer un objectif clair et réfléchir aux prochaines étapes permettant d’avancer. Pour y arriver, il faut évaluer nos ressources à l’interne et à l’externe, réaliser un petit changement, puis analyser les résultats, apprendre de cette expérience et continuer à avancer. Il faut essayer des choses et se donner le droit à l’erreur. C’est la clé du virage numérique.

Faut-il prévoir nécessaire­ment des investisse­ments importants pour entreprend­re une transforma­tion numérique ?

En y allant par étape, on peut souvent arriver à faire de petits investisse­ments à la fois. De toute façon, on ne peut pas mettre l’entreprise sur pause pour réaliser un grand projet d’investisse­ment échelonné sur deux ans, parce qu’au moment où la transforma­tion sera achevée, elle risque déjà d’être désuète.

Le secteur du numérique a toujours été majoritair­ement masculin, mais c’est en voie de changer. Y a-t-il des femmes qui vous inspirent dans l’industrie ?

J’ai eu la chance de rencontrer quelques femmes qui ont été très influentes dans mon parcours, comme Julie Tremblay, qui était présidente et chef de la direction du Groupe TVA. Ces femmes qui m’ont inspirée ont joué un rôle très actif dans la transforma­tion du modèle d’affaires de leur entreprise en intégrant davantage le numérique. Il y a de beaux modèles inspirants au Québec.

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