Les brèves
Au moment de la prise de cette photo, le 18 janvier dernier, Shekh Zahid aurait dû se trouver à l’école plutôt qu’au milieu d’un dépotoir. Mais le garçon de 10 ans fait partie des 320 millions d’enfants indiens qui n’ont pu réintégrer leur salle de classe en 11 mois. La plupart des écoles demeurent fermées depuis la déclaration de pandémie, en mars 2020.
La Banque mondiale s’inquiète des effets catastrophiques de ce hiatus sur ces élèves (dont un grand nombre travaillent au lieu de s’instruire) et sur l’économie indienne. Envoyé à Delhi chez un oncle, Shekh gagne chaque jour 150 roupies, soit 2,60 $, en ramassant des matériaux recyclables à la décharge. (Éric Grenier)
Le diable de Tasmanie serait en train de parvenir à endiguer de lui-même une épidémie de cancer transmissible apparue dans les années 1990, qui a conduit ce marsupial carnivore au bord de l’extinction. Une analyse génétique des cas contacts montre que les animaux malades ont maintenant tendance à s’isoler pour éviter les combats qui donnaient lieu à des superpropagations. Cette adaptation comportementale semble assez marquée pour qu’on puisse espérer un rétablissement de l’espèce : selon une étude publiée récemment dans la revue Science, le taux de reproduction de base, le fameux R₀, serait passé de 3,5 à moins de 1, signe qu’un individu atteint en contamine désormais moins d’un autre.
La tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie est l’un des très rares cancers contagieux connus. Elle aurait tué plus de 90 % de sa population. Les chercheurs recommandent d’abandonner les programmes visant à réintroduire dans la nature des animaux gardés en captivité, puisque ceux-ci n’ont pas appris les comportements sanitaires que leurs congénères sauvages ont adoptés. (Valérie Borde)