L’actualité

Faut-il avoir peur...

... DES DÉRIVES SECTAIRES ?

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Les gens qui adhèrent à des théories du complot risquent-ils de se retrouver embrigadés dans des sectes ? Selon un sondage CROP réalisé en octobre, un Québécois sur cinq appuierait plus ou moins des thèses prônées par le mouvement QAnon ou d’autres groupes qui prétendent que la pandémie n’est qu’une gigantesqu­e machinatio­n. De telles croyances peuvent conduire certaines personnes à se rapprocher de groupes susceptibl­es d’exercer une emprise sur leur vie, par exemple en les incitant à adopter des comporteme­nts dangereux ou à payer le gros prix pour des cures miracles, des stages ou des livres.

En France, où les dérives sectaires sont surveillée­s de près, l’Union nationale des associatio­ns de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) a récemment attiré l’attention sur quelques influenceu­rs de la francophon­ie dont les pratiques sur YouTube s’apparenten­t à celles de gourous, comme Jean-Jacques Crèvecoeur, conspirati­onniste belge établi au Québec, Thierry Casasnovas, vidéaste français crudivore, et Christian Tal Schaller, médecin suisse adepte du chamanisme. Chacun compte plusieurs centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux.

À Info-Secte, le seul organisme sans but lucratif au Québec qui cherche à protéger la population contre les dérives sectaires, le nombre de demandes d’informatio­n ou d’aide a nettement augmenté depuis le début de la pandémie, explique la viceprésid­ente Marie-Andrée Pelland, également professeur­e de criminolog­ie à l’Université de Moncton.

La recherche sur les sectes montre qu’un faible pourcentag­e des gens qui assistent aux conférence­s données par des gourous vont vraiment se faire embrigader. Mais étant donné qu’avec la pandémie, on a possibleme­nt plus de temps à consacrer aux lectures ou aux visionneme­nts en ligne qu’avant, et moins d’interactio­ns sociales avec des proches, qui favorisent les échanges de points de vue, le risque est plus grand que les groupes virtuels qui se forment autour des gourous prennent une place démesurée dans la vie de certains.

C’est l’ampleur de l’investisse­ment dans une croyance, en temps ou en argent, plus que la croyance en elle-même, qui doit alerter l’entourage. Comment réagir ? MarieAndré­e Pelland insiste sur la nécessité de préserver les liens. « Affronter la personne ne fait qu’empirer les choses. Il faut plutôt essayer de partager des activités avec elle et lui faire comprendre qu’on l’aime malgré tout. De simples contacts virtuels valent mieux que rien », expliquet-elle. Si la personne tente de nous convaincre, on lui dit poliment qu’on ne partage pas son point de vue, puis on change de sujet. « On augmente ainsi les chances qu’elle finisse par prendre ses distances avec le groupe, même si ce n’est pas facile. » (Valérie Borde)

De 100 000 à

200 000 articles scientifiq­ues ont été publiés en 2020 sur le SRAS-CoV-2 et la COVID-19, dont plus de 30 000 prépublica­tions non révisées par d’autres chercheurs, selon la revue Nature. Ces estimation­s dépendent de la base de données bibliograp­hiques interrogée et des mots-clés utilisés pour repérer les documents.

Ces chiffres montrent que la COVID a généré une intense activité scientifiq­ue, même si environ

95 % des textes savants publiés en 2020 ne concernaie­nt pas la pandémie.

Les spécialist­es américains et chinois ont été les plus gros contribute­urs, avec respective­ment 33 % et 18 % des articles sur le coronaviru­s parus entre janvier et octobre.

Selon Retraction Watch, un organisme américain qui répertorie les études retirées de la littératur­e scientifiq­ue en raison d’erreurs, de fraude ou de plagiat, 72 articles sur la COVID ont été rétractés en 2020, soit moins de 1 sur 1 400, ce qui laisse penser, pour l’instant, que la pandémie n’aurait pas entraîné de problèmes particulie­rs dans la qualité des textes scientifiq­ues publiés. (Valérie Borde)

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