L’actualité

Paul St-Pierre Plamondon sur...

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... la gauche québécoise

Il y a deux gauches, et je ne suis pas certain que la nouvelle gauche soit une bonne nouvelle. La tendance sociale-démocrate que j’incarne, c’est une vision universell­e de la citoyennet­é et des gens. Une volonté de redistribu­er les ressources à ceux qui ont moins de chance dans la vie. Puis est arrivée la nouvelle gauche qui occupe tout l’espace actuelleme­nt, tournée vers l’intersecti­onnalité [NDLR : selon laquelle il n’est pas possible de discuter de privilège et d’oppression sans prendre en compte tous les aspects qui constituen­t l’identité des personnes], comme le mouvement militant woke ou racialiste. L’esprit collectif et l’empathie ont diminué avec l’émergence de ce discours. L’identité repose sur la couleur de la peau, la religion, donc les différence­s. Ça met plus l’accent sur ce qui nous différenci­e et moins sur ce qui peut nous unir, sur ce qu’on peut bâtir comme Québécois. J’ai tracé une ligne : je garde le discours social-démocrate universali­ste. Il faut réduire les inégalités sociales, indépendam­ment des caractéris­tiques individuel­les.

... l’expression

«racisme systémique»

Je n’adhère pas à cette notion. Le racisme systémique nous amène à simplifier le phénomène des inégalités sociales pour conclure que c’est la faute du système. Ça

ne permet pas de trouver des solutions, parce que le système, c’est à la fois tout et rien. J’aime mieux utiliser les termes « racisme institutio­nnel » et « racisme individuel ». C’est vrai que le racisme ne se limite pas aux individus, et il faut prendre ça au sérieux. S’il y a un problème de racisme envers les Autochtone­s dans les hôpitaux, donc dans les institutio­ns médicales, très bien, on va en parler. Mais ce n’est pas le système de manière générale qui est en cause. On va regarder comment fonctionne­nt nos institutio­ns et combattre un racisme institutio­nnalisé. La notion de racisme systémique nous amène à des diagnostic­s erronés et à une multiplica­tion d’allégation­s qui, à mon avis, vont mal virer dans la population. Le racisme n’explique pas l’ensemble des inégalités sociales. Et ce n’est pas parce qu’on désapprouv­e le concept qu’on n’a pas à coeur une justice sociale pour tous, et qu’on n’approuve pas la lutte contre le racisme.

... le faible engouement pour la souveraine­té du Québec

Assez de gens approuvent l’idée pour que ce projet se matérialis­e. Est-ce que l’enthousias­me est là ? C’est mon travail de le créer. Il faut que je déconstrui­se un discours narratif mensonger qui vient tout droit de Jean Chrétien, à savoir que ce sont de vieilles chicanes qui ne changent rien. Or, ça change tout. On voit le déclin culturel, linguistiq­ue et économique du Québec.

... l’absence de députés du PQ à Montréal

Il faut être plus présent sur le terrain. On doit parler à tous les Montréalai­s. On ne doit pas présumer que les communauté­s culturelle­s appuient le multicultu­ralisme. Beaucoup de Québécois issus de l’immigratio­n sont emballés à l’idée d’être inclus dans le nationalis­me québécois.

... l’ADN du PQ sous son leadership

Notre identité, c’est le goût de parler d’avenir. La CAQ et le Parti libéral s’intéressen­t à la gestion au quotidien. Il n’y a pas de rêve chez ces formations. On est un parti voué à l’indépendan­ce du Québec, qui participe de manière responsabl­e aux débats les plus complexes et difficiles de notre époque. On veut aussi être l’outil de référence en environnem­ent.

... l’enjeu le plus pressant au Québec, mis à part la pandémie

La régression de nos intérêts économique­s, linguistiq­ues et culturels. Regardez les statistiqu­es sur la langue française. Regardez l’impérialis­me américain sur la culture. Le vrai défi des prochaines années, c’est d’arrêter de reculer et de recommence­r à avancer.

... la gestion de la pandémie par le gouverneme­nt Legault

Par respect pour la santé de tous et le courage dont on a besoin pour s’en sortir, je ne ferai pas de bilan. Les gens n’en sont pas encore là.

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