PRENDRE SA RETRAITE EN PLEINE TEMPÊTE
Conseils de pros pour mettre votre épargne à l’abri des turbulences.
VICE-PRÉSIDENTE DANS UNE ENTREPRISE DE
transport, Monique préparait sa retraite depuis cinq bonnes années. Et à 62 ans, elle y était. Le 19 février 2020. Moins d’une semaine avant que commence la dégringolade des Bourses devant la montée de la pandémie. Au cours des quatre semaines suivantes, l’effondrement financier a effacé trois années de gains boursiers, détricotant des mailles du bas de laine de nombreux épargnants. Mais pas celui de Monique, qui, pudique lorsqu’il s’agit de parler de finances, accepte de raconter son histoire à la condition de ne pas révéler son véritable nom.
« Mon ex-patron m’a rappelée pour me demander si j’étais à l’aise avec ma décision », relate Monique presque un an plus tard. Pas question pour elle de changer ses plans. Oh ! elle admet avoir éprouvé un certain vertige devant l’ampleur de la débâcle boursière. Tous ses revenus de retraite proviennent de son pécule puisque, à l’image de plus de 60 % des Québécois, elle n’avait pas de caisse de retraite au travail. Et elle n’a pas encore demandé l’argent du Régime de rentes du Québec auquel elle aurait droit depuis l’âge de 60 ans. La moitié de ses avoirs sont investis dans des actions canadiennes, américaines et internationales. La planification financière de ses cinq dernières années de travail, élaborée avec sa conseillère en gestion de patrimoine, tenait compte de l’éventualité d’une tempête. « On s’attendait à une correction boursière importante, dit-elle. Ça fait partie du cycle de la Bourse. » La dernière correction datait de 2008...
Heureusement, en 2020, les places boursières ont repris en six mois tout le terrain perdu au début de la pandémie. Comme lors de chaque tempête.
En moyenne, un cycle boursier dure 10 ans. Ça monte, ça baisse et ça remonte. Souvent, ce sont des crises qui déclenchent les baisses, parfois vertigineuses, comme en février-mars. En 2001, c’étaient les attentats contre le World Trade Center qui avaient provoqué le recul des Bourses. En 2008, c’était la crise financière. En 2020, la COVID. Une bonne planification prévoit ce genre d’événements.