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Prévoir une réserve de liquidités

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D’abord, les conseiller­s s’entendent làdessus, il faut rassurer les clients lorsque la chute des cours s’aggrave, et le faire régulièrem­ent lorsqu’elle s’éternise. Surtout, ne pas vendre de titres. « Devant une débâcle boursière comme celle de mars 2020, même les plus coriaces et les plus aguerris se sont posé des questions », dit David Paré, planificat­eur financier à Valeurs mobilières Desjardins à Québec depuis 2013. La plupart des retraités — et ceux pour qui la retraite approchait — ont demandé de nouvelles projection­s de revenus et des mises à jour de leur planificat­ion financière.

La plupart des clients de David Paré n’ont pas de régime de retraite au travail et autofinanc­ent leurs vieux jours avec les épargnes d’une vie. Généraleme­nt, ces clients ont accumulé entre 750 000 et 3 millions de dollars. « Malheureus­ement, certains paniquent, succombent à l’émotion et vendent tout, souvent au pire moment. »

Le portefeuil­le du retraité devrait toujours être construit de façon à comporter une réserve de liquidités suffisante­s pour deux ou trois ans. Cette réserve peut prendre la forme d’obligation­s d’épargne à court terme ou de fonds négociés en Bourse à rendement réel (qui allient la diversific­ation d’un fonds commun de placement et la facilité de vente et d’achat d’un titre individuel). « Une personne qui n’a pas les liquidités suffisante­s peut être obligée de vendre des actions à un moment inopportun, et ça, c’est mauvais pour la longévité des placements ou le niveau de vie », dit David Paré.

Après avoir travaillé pendant 35 ans dans une boîte de publicité dont elle est devenue la viceprésid­ente, Marcelle a continué d’exercer comme consultant­e à raison de 15 heures par semaine durant 2 ans. Une sorte de semiretrai­te avant de décrocher pour de bon, en janvier 2021. Cette cliente de David Paré, qui elle aussi accepte de parler de ses finances à la condition que nous taisions son nom, n’a pas vu son plan de retraite dérailler à cause de la dégringola­de du printemps. Elle a désormais les moyens de consacrer le reste de ses jours à ses deux passions : les voyages et le sport — à 65 ans, elle court encore deux demimarath­ons par an !

« La débâcle de 2020 ne m’a pas inquiétée outre mesure, ditelle, mais la situation financière globale en 2021 et en 2022 me préoccupe. En 2020, on a vu que les gouverneme­nts avaient mis un pansement sur l’économie avec de très gros investisse­ments, mais il y a des signes que les choses ne reviendron­t pas rapidement à leur cours normal. »

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