Oser… avec modération
Un fonds de placement bien construit produit un bon rendement — ces années-ci, entre 4 % et 7 % — sans trop de risque à moyen ou à long terme. Or, depuis 15 ans, tous les candidats à la retraite autofinancée comme Monique font face au même défi: obtenir du rendement malgré les taux d’intérêt très bas, qui réduisent quasiment à zéro le rendement des « valeurs sûres » traditionnelles, comme les obligations et les certificats de placement garanti, dont les rendements sont très inférieurs à 1 % — soit moins que l’inflation, à 1,1 % en 2019.
«Ça amène une situation paradoxale », explique Louis-Bernard Dubé, planificateur financier à iA Groupe financier à Terrebonne. «Une certaine prudence exige d’aller chercher du rendement. Et pour y arriver, le client doit assumer un certain risque en Bourse. » Il n’est pas question de s’aventurer à investir tout son argent dans une mine de lithium dans le nord du Québec, dit-il, mais d’avoir un portefeuille d’actions bien équilibré.
Gaétan Veillette, planificateur patrimonial depuis 31 ans à IG Gestion de patrimoine, est toujours attristé de voir des retraités faire des choix trop prudents pour leur bien. Un rentier qui voudrait éviter le risque, avec des certificats de placement garanti et des obligations qui ne produisent presque aucun intérêt, finit par entamer son capital trop rapidement. « Ils se placent dans une situation où leur patrimoine sera épuisé à 75 ans, alors qu’il aurait pu durer sept ans de plus. »