Le gouvernement provincial donne l’exemple
L’État québécois gère sa consommation d’énergie de manière « exemplaire », selon le rapport État de l’énergie au Québec en 2020, de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie (HEC Montréal). De 2009 à 2017, le parc immobilier gouvernemental a vu sa superficie augmenter de 7 %, alors qu’on y a enregistré une baisse de 1 % de la consommation d’énergie totale et de 13 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le réseau de la santé et des services sociaux, avec ses 10 millions de mètres carrés, compte pour 25 % de la superficie globale des bâtiments du provincial, mais 41 % de la consommation d’énergie et 51 % des émissions de GES. Les hôpitaux ouverts en permanence, avec leurs équipements énergivores et leurs services comme des buanderies et des cuisines, ont bien sûr d’énormes besoins.
Le réseau de l’éducation (préscolaire, primaire et secondaire) est plus grand : 14,4 millions de mètres carrés, ou 42 % de la superficie totale du parc immobilier. Il ne représente toutefois que 25 % de la consommation d’énergie et des émissions de GES, puisque ses bâtiments — moins énergivores que des hôpitaux — sont fermés pendant la nuit et les fins de semaine.
L’amélioration des performances énergétiques observée s’explique par une meilleure gestion des systèmes de climatisation, de chauffage et de ventilation, ainsi que par l’installation d’appareils tels que des thermopompes ou des récupérateurs de chaleur. Les sources d’énergie, elles, ont peu changé durant la période étudiée : l’électricité couvre environ 56 % des besoins, le gaz naturel, près de 38 %, et le reste est principalement comblé par le mazout.
Le gouvernement a encore du travail à faire, puisqu’il s’est donné jusqu’à 2030 pour réduire de 15 % ses émissions de GES par rapport au niveau de 2012. Il compte notamment remplacer le gaz naturel par des sources d’énergie renouvelables. « Le plus important, c’est de viser des bâtiments à très faible consommation énergétique, grâce à des enveloppes thermiques ultraperformantes », estime Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie. « Toutes les sources d’énergie sont précieuses — même les énergies renouvelables doivent être utilisées avec grande parcimonie. »
Å Les nouveaux bâtiments du centre hospitalier de l’Université de Montréal, devant la station de métro Champ-de-Mars.