Viser le bien, plus nécessaire que jamais
Les lauréats des Prix de l’impact social 2021 ont réussi à faire du bien autour d’eux, grâce à des initiatives inspirantes.
Faire le bien autour de soi. Pour les entreprises, c’est plus que jamais le temps, alors que le monde est plongé en pleine crise sanitaire, sociale et économique, de chercher à ce que leurs activités aient des retombées positives. Et pas seulement sur leurs affaires : sur leurs employés, leurs partenaires, leurs clients, voire l’ensemble de la collectivité. Cela porte d’ailleurs un nom : l’impact social.
Viser le bien, c’est ce dont témoignent les initiatives menées l’an dernier par les lauréats des Prix de l’impact social, des entreprises et organismes sans but lucratif québécois qui ont intégré le concept d’impact social à leurs affaires. « Il s’agit de la première année où les candidatures sont aussi fortement teintées par l’actualité : santé mentale, insécurité alimentaire, discrimination envers les Autochtones… », souligne Christian Bélair, cofondateur et PDG de Credo, le cabinetconseil montréalais en stratégie d’impact social avec lequel L’actualité s’est associé pour l’attribution des prix.
Selon Monique Leroux, présidente du jury de la troisième édition des Prix de l’impact social et viceprésidente du conseil de Fiera Capital, avoir un impact social, c’est « viser une prospérité durable » lorsqu’on est une entreprise ou un organisme. « Ça consiste à moins mettre l’accent sur des objectifs à court terme (profits, croissance trimestrielle, etc.) et davantage sur des objectifs à long terme susceptibles de rendre la société meilleure », ajoute celle qui vient d’être nommée au comité directeur de l’Impact Taskforce du G7. Ce groupe de travail composé de dirigeants d’entreprises et de dirigeants d’organismes des secteurs public et social est chargé de proposer aux pays du G7 des innovations financières et économiques à impact social.
Il peut s’agir de faire comme la jeune pousse Filo, qui aide les consommateurs à diminuer leur empreinte écologique grâce à ses pastilles nettoyantes à dissoudre. Ou comme Teljeunes, qui a multiplié les textos et les vidéos pour atteindre les jeunes en détresse psychologique.
En visant un impact social, les grandes entreprises, les PME ou les organismes ne freinent pas leur rentabilité. Au contraire, ils se placent en meilleure posture pour atteindre leurs objectifs financiers, comme l’atteste une récente analyse de la Banque de développement du Canada (BDC). Ainsi, 20 % des sociétés canadiennes considérées comme « vertes » (celles qui, par exemple, fabriquent des produits ayant des répercussions « minimales » sur l’environnement, ou qui font faire des vérifications externes de leurs pratiques environnementales) ont vu l’an dernier leurs ventes croître plus vite que celles de leurs concurrents.
« Avoir un impact environnemental positif fait partie de la mission d’entreprise de la moitié des PME au Canada », note dans cette même analyse Pierre Cléroux, viceprésident, recherche et économiste en chef de la BDC.
Espérons que le mouvement continuera de prendre de l’ampleur. On en a plus que jamais besoin.