FAIRE FLEURIR LE CHANGEMENT
PME Durable 02 LAURÉAT | CATÉGORIE INDUSTRIE, INNOVATION ET INFRASTRUCTURES DURABLES
S’il n’en tient qu’à Nicolas Gagnon, directeur général du Centre québécois de développement durable (CQDD), à Alma, le Saguenay–Lac-Saint-Jean va devenir aussi connu pour ses initiatives de développement durable que pour ses bleuets ! En six ans, l’équipe de six personnes affectée à l’opération PME Durable 02 — la moitié de l’effectif du CQDD — a déjà convaincu 115 PME de la suivre dans cette voie.
Prenez Délices du Lac-Saint-Jean, une entreprise familiale qui transforme les fameux bleuets en tartinades ou confiseries. En analysant le cycle de production, un des conseillers de PME Durable 02 a constaté que 250 kilos de pépins et de pulpe étaient mis au rebut chaque année lors de la confection du beurre de bleuets. Il a donc proposé aux trois propriétaires de réintroduire ces résidus dans le système de production, après les avoir déshydratés.
« Il leur a suggéré de créer un produit qui manquait à leur gamme, des thés et tisanes. C’est aujourd’hui chose faite », illustre Nicolas Gagnon, qui dirige l’organisme sans but lucratif depuis 2012.
Dès ses débuts en 2015, PME Durable 02 s’est déployée sur deux plans. D’abord, démontrer aux dirigeants de PME qu’en diminuant leur empreinte carbone, ils peuvent, par exemple, séduire de nouveaux clients ou partenaires d’affaires. De la même façon, se soucier du bien-être de ses employés peut permettre d’attirer et de fidéliser une main-d’oeuvre compétente.
L’autre volet : accompagner les entreprises dans leurs démarches. Cela se fait au cas par cas, sous la forme d’un contrôle de la gestion, d’un plan d’action (pour atteindre le « zéro déchet », pour réduire la consommation d’énergie…) ou d’un suivi dans sa mise en oeuvre. Les 115 entreprises engagées dans une démarche écoresponsable proviennent d’horizons très variés.
PME Durable 02 devait se terminer en 2021, mais l’opération va se poursuivre au moins jusqu’en 2023, assure Nicolas Gagnon. « PME Durable 02 est la graine du changement. Notre rêve est de la voir fleurir dans l’ensemble du Québec. »
La Maison Bleue LAURÉAT | CATÉGORIE SANTÉ ET BIEN-ÊTRE
Certains enfants démarrent dans la vie avec moins d’atouts que d’autres. Parce qu’ils naissent dans une famille qui se débat déjà avec la pauvreté, la toxicomanie, les violences… Au début des années 2000, la Dre Vania Jimenez et sa fille Amélie Sigouin, intervenante en petite enfance, se désolaient du « peu d’impact réel » qu’elles avaient sur ces familles. « Si elles coupaient la communication avec le système de santé, il était complexe de renouer un lien avec elles », illustre Amélie Sigouin.
En 2007, après avoir observé ce qui se faisait en France, dans les CLSC et chez le Dr Gilles Julien (qui pratique la pédiatrie sociale), les deux femmes ont voulu assurer un suivi des enfants «du ventre de la mère jusqu’à l’âge de cinq ans ». Elles ont alors créé La Maison Bleue, qui allait réunir sous un même toit toutes les ressources liées à cette approche novatrice, nommée « périnatalité sociale ».
L’organisme, qui compte aujourd’hui 50 employés, a ouvert une première adresse dans le quartier montréalais CôtedesNeiges dès 2007. D’autres ont suivi, dans ParcExtension (2011), SaintMichel (2017) et Verdun (2020). Une cinquième doit voir le jour en 2023, dans MontréalNord.
S’y tiennent notamment des réunions de groupe pour discuter, par exemple, d’accouchement et de préparation du logement pour accueillir le bébé. Au second niveau exercent des médecins de famille, sagesfemmes, infirmières, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés et psychoéducateurs. « Nous sommes plus qu’un milieu de soins, nous sommes un village d’entraide », résume Amélie Sigouin, directrice générale.
Dans 84 % des cas, les difficultés des parents sont liées à la santé mentale. Cela peut aussi concerner des besoins financiers et matériels (79 %), un statut migratoire précaire (47 %) ou des violences subies (29 %). En 14 années, près de 6 000 personnes (mères, bébés, fratries et conjoints) sont passées par une maison de l’organisme.
Amélie Sigouin chérit un rêve : « Et si l’on voyait bientôt naître des Maisons Vertes pour la santé mentale ou des Maisons Jaunes pour l’itinérance… »