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REDONNER AUX ENFANTS LE GOUT D’APPRENDRE

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Ruelle de l’avenir LAURÉAT | CATÉGORIE ÉDUCATION

Parfois, une étincelle suffit. La même matière enseignée autrement, de façon plus ludique, et hop ! l’élève retrouve le goût d’apprendre.

C’est l’objectif de la dizaine d’ateliers offerts depuis 2011 par l’organisme montréalai­s Ruelle de l’avenir à quelque 75 classes d’écoles primaires du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

Une fois par semaine pendant cinq mois, un enseignant et ses élèves se rendent au local de l’organisme sans but lucratif, dans le quartier Centre-Sud. Pendant 90 minutes, ils participen­t à un atelier supervisé par un éducateur spécialisé : multimédia, sciences et technologi­es, culture ou saines habitudes de vie. « Les ateliers n’ont rien de théorique », dit Francyne Charette, directrice générale. C’est l’occasion, par exemple, de réaliser ensemble un court métrage ou une capsule radio, ou bien d’avoir des discussion­s philosophi­ques lors de la rédaction d’un texte collectif.

La pandémie a amené l’organisme de 20 employés à mettre en place une nouvelle formule. Chaque semaine, une caisse a été envoyée à l’enseignant, avec le matériel et les instructio­ns. L’éducateur spécialisé se rendait en classe une fois sur deux.

Cet automne, Ruelle de l’avenir reprendra ses activités dans son local. Mais des caisses seront aussi acheminées à une cinquantai­ne de classes. L’organisme pourra aider plus d’élèves que les 1 300 accompagné­s chaque année avant la COVID-19. Il reçoit en effet environ 300 demandes par an, ce qui fait « beaucoup de gens déçus », reconnaît la directrice générale. Le choix se fait en fonction de l’indice de défavorisa­tion attribué à chaque école par le ministère de l’Éducation. « On sélectionn­e celles qui ont un indice supérieur à 8 dans l’échelle, qui va de 1 à 10 », dit-elle.

La plus grande récompense de 2020 de Francyne Charette : une lettre envoyée par les parents d’un garçon en 5e année très démotivé. Au retour d’un atelier, il s’est exclamé, une lumière dans les yeux : « On a vu des poissons ! »

Tel-jeunes COUP DE COEUR DU JURY

Le service d’aide Teljeunes croule sous les appels et les messages des 1220 ans depuis le début de la pandémie. L’organisme a répondu à plus de 65 000 jeunes durant l’année scolaire 20202021, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. « Le sujet le plus abordé a été la santé mentale : un ado sur deux nous a parlé, par exemple, de sa difficulté à rester motivé avec l’école à distance, ou encore de son sentiment de solitude », dit Céline Muloin, PDG de la Fondation Teljeunes, qui assure la pérennité de l’organisme.

Teljeunes a entrepris d’adapter ses services il y a deux ans, après avoir noté que 64 % des échanges se faisaient par textos ou clavardage. Le service d’aide de 80 employés, pour l’essentiel des psychologu­es et des étudiants en psychologi­e, a enrichi son contenu en ligne, où quelque 350 problèmes concrets sont explorés.

En avril 2021, le service de clavardage Étudiant.e.s à l’écoute a été ajouté. Le clavardage à proprement parler existait déjà. À l’autre bout du clavier, des étudiants en relation d’aide discutent, une fois sur quatre, de résolution de conflits avec d’autres jeunes ou avec la famille, et une fois sur quatre encore, de relations amoureuses.

Le site Web 100 différence­s, lui, a été lancé en mars 2021 afin de traiter des questions relatives aux différence­s ethnocultu­relles et sexuelles. On y trouve des textes et des vidéos répondant à des interrogat­ions comme « C’est quoi une microagres­sion ? ». « Les jeunes qui nous appellent abordent régulièrem­ent des problèmes en rapport avec l’identité de genre et la discrimina­tion. Ce qui était moins le cas auparavant », note Céline Muloin.

Le site 100 différence­s est une idée du comité jeunesse sur la diversité, qui regroupe 12 bénévoles âgés de 15 à 22 ans. Ce comité est luimême une nouveauté. « Grâce à cette initiative, nous avons produit pour la première fois du contenu par et pour les jeunes, explique Céline Muloin. Cette approche est appelée à devenir la norme chez Teljeunes. »

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