L’actualité

Les université­s au service du bien commun

-

La pandémie a eu des effets importants sur le monde de l’enseigneme­nt supérieur. Pour contrer la désinforma­tion, les universita­ires ont été appelés à se prononcer sur la place publique. Quant aux chercheurs du milieu des sciences, ils ont mis de côté les rivalités entre institutio­ns pour le bien de toute la société. Deux doyennes témoignent.

La pandémie a accéléré des transforma­tions qui étaient déjà latentes, estiment des leaders du milieu universita­ire. «On utilise des supports électroniq­ues dans le cadre de notre enseigneme­nt depuis au moins 20 ans, rappelle Magda Fusaro, rectrice de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). La formation à distance, quant à elle, se donnait par la poste il n’y a pas si longtemps. Ce qu’on a connu pendant la pandémie, c’est une expériment­ation à grande échelle des nouvelles technologi­es. » Mais ce que la pandémie a surtout permis de révéler, c’est le caractère essentiel de la recherche et des université­s dans notre société. La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, salue « l’engagement exemplaire des scientifiq­ues » qui se sont investis pour trouver des solutions à la crise. «Il y a eu un accent mis sur la santé, mais également sur toutes les sphères de la société: les recherches en éducation se sont accélérées, tout comme les recherches sur les questions de santé mentale et les enjeux de justice sociale, notamment sur les défis que les femmes ont dû relever pendant la pandémie», illustre-t-elle. Plus que jamais, les chercheurs s’engagent dans un dialogue avec le public afin de rendre les savoirs plus accessible­s. Sophie D’Amours estime par ailleurs que ces conversati­ons engagées permettent de transforme­r nos sociétés, puisqu’elles reposent « sur un socle solide, celui de la connaissan­ce ».

VERS UN MONDE PLUS COLLABORAT­IF ?

La rectrice de l’UQAM salue en outre la collaborat­ion impression­nante établie entre des laboratoir­es partout dans le monde. « Bien sûr, la recherche collaborat­ive existait déjà, mais là, on a uni nos efforts à grande échelle avec une force et une synergie hors du commun. » Devant l’adversité, les université­s ont dû s’allier afin de faire face à la crise. « Toutes les université­s ont travaillé main dans la main. Il y a eu une volonté d’affronter la pandémie ensemble. Cette collaborat­ion entre les personnes et les institutio­ns est là pour de bon», estime Magda Fusaro, qui ajoute que la pandémie pourrait avoir pour effet de redéfinir les rapports entre les institutio­ns, fondés sur la rivalité, au profit de la collectivi­té. Après tout, les université­s, en tant que lieux de savoir et de recherche, resteront des endroits d’où émergent des réflexions et des solutions aux crises futures. «Nos université­s sont des biens communs, il faut les protéger », conclut Magda Fusaro.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada