L’actualité

À qui profite le boom immobilier ?

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Au cours de la dernière année, le marché immobilier a connu une effervesce­nce spectacula­ire. Malgré un ralentisse­ment observé récemment, le volume des ventes de propriétés a augmenté de 26 % depuis septembre 2020. Mais qui sort gagnant de ce boom ? Les banlieues et les régions, qui voient arriver de nouveaux citoyens.

«Divers éléments combinés ont fait en sorte que le marché immobilier est en effervesce­nce depuis 2018, dont la baisse des taux d’intérêt, la santé de l’économie, la forte création d’emplois et l’immigratio­n, explique Charles Brant, directeur, analyse du marché à l’Associatio­n profession­nelle des courtiers immobilier­s du Québec. Cette expansion s’est accélérée de manière phénoménal­e avec la pandémie, grâce aux programmes d’aide gouverneme­ntale, à une nouvelle baisse des taux d’intérêt et à des facteurs psychologi­ques, dont une prise de conscience, voire un sentiment d’urgence, chez des gens qui se sont retrouvés en télétravai­l dans des environnem­ents qui ne leur convenaien­t pas. Pour certains, il est devenu impératif de trouver des habitation­s plus grandes donnant accès à des espaces extérieurs pour accroître leur qualité de vie. Cela a causé une forte demande pour les maisons unifamilia­les.»

Le phénomène du télétravai­l a eu des effets partout dans la province, selon l’analyste. « Les gens se tournent vers les banlieues et la périphérie des régions métropolit­aines, précise-t-il. Ainsi, de jeunes ménages locataires en ville décident de s’offrir une première propriété, souvent à la campagne, car le télétravai­l permet de s’éloigner des centres urbains et d’accéder à des résidences plus abordables. Cela représente une occasion de changer de mode de vie. »

S’il présente des inconvénie­nts, ce déplacemen­t de population a en général des répercussi­ons positives en revitalisa­nt les régions. « Ce phénomène a bénéficié à beaucoup de villes, dont certaines ont connu une hausse de population, mentionne Charles Brant. Les agglomérat­ions où le prix des maisons est abordable sont devenues attrayante­s pour ceux qui ne peuvent plus se permettre de rester dans les grandes villes à cause de la flambée des prix. Cela a créé un système de vases communican­ts qui engendre certains effets négatifs, car des gens des régions se retrouvent en compétitio­n avec les nouveaux venus mieux nantis, qui font du télétravai­l. Mais dans l’ensemble, ces nouveaux arrivants dynamisent et diversifie­nt l’économie des régions et municipali­tés où ils s’installent. »

Les villes de taille moyenne, comme Shawinigan ou Thetford Mines, bénéficien­t de cet engouement et retrouvent un dynamisme qui gagne aussi les régions éloignées, telles que la Gaspésie. «Même les régions aux économies plus faibles en ont profité, ajoute l’analyste. La plupart des marchés immobilier­s du Québec ont bénéficié de ces conditions devenues favorables aux vendeurs. »

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