De belles histoires cachées
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ACRONYME RATÉ | Lors de discussions préalables à la Confédération du Canada, il a été question d’appeler le pays Tuponia, pour The United Provinces of North America. En français, ça aurait donné les Provinces unies de l’Amérique du Nord — soit Puan !
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TRADUCTION ALÉATOIRE | Au Québec, on doit à des cartographes anglophones quelques adaptations plutôt comiques : l’île aux Coudres, baptisée ainsi par Jacques Cartier en 1535 parce que les arbustes qui s’y trouvaient ressemblaient à des coudriers, a déjà porté la traduction Elbow Island (l’île aux Coudes !) sur des cartes fédérales, tandis que le cap d’Espoir en Gaspésie s’est vu coiffé du toponyme Cape Despair.
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DE L’AMBITION | Les Québécois ne font pas dans la modestie quand ils attribuent des sobriquets à des lieux. Ainsi le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, se faisait-il appeler le « Pittsburgh du Canada » au début du XXe siècle, en raison de son dynamisme industriel, tandis que Shawinigan était surnommée la « Niagara de l’Est », et même la « Ville lumière du Québec », du fait de son rôle de pionnière en production d’électricité. Encore aujourd’hui, l’artère Grande Allée est qualifiée de « Champs-Élysées de Québec » !
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LA MÉNAGERIE | Le Québec a la carte géographique la plus zoologique du monde, selon Henri Dorion. Le castor donne son nom à plus de 500 lieux, mais le rongeur est talonné par la truite, le caribou, le canard, l’orignal, le lièvre, le renard, la perdrix, l’ours et le loup, tous très populaires en toponymie. L’Abitibi est plus exotique avec entre autres les lacs Alligator, du Chameau, du Zèbre et du Rhinocéros.
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POÉSIE TOPONYMIQUE | Au réservoir Caniapiscau, les noms de 101 des quelque 300 îles qui résultent de l’ennoyage du territoire avec la construction de deux barrages et le détournement des eaux de la rivière éponyme s’inspirent d’oeuvres littéraires québécoises, et forment un véritable « poème géographique » appelé Le Jardin au Bout du Monde.