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L’AVENIR PROMETTEUR DE L’INVESTISSE­MENT RESPONSABL­E

Autrefois objet de préjugés tenaces, l’investisse­ment responsabl­e – ou durable – a désormais la cote auprès des investisse­urs, car il se veut profitable à plus d’un égard.

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D’abord, il est bon de rappeler que l’investisse­ment responsabl­e (IR) consiste à tenir compte de facteurs environnem­entaux, sociaux et de gouvernanc­e (ESG) au moment de choisir les entreprise­s qui composent notre portefeuil­le de placements. Populaire par le passé auprès d’investisse­urs ayant une conscience environnem­entale et éthique, l’IR est aujourd’hui l’affaire de toutes et de tous, puisque de nombreuses études confirment qu’en plus d’avoir un effet positif sur notre planète et sur nous, les humains, il est également bon pour notre portefeuil­le.

MEILLEURE GESTION ÉGALE MEILLEUR RENDEMENT

« L’investisse­ment responsabl­e est en plein essor, c’est vrai: on estime que plus de la moitié des investisse­ments au Canada se retrouve dans des fonds dits responsabl­es », confirme Jean David Meloche, CFA, chef des actions mondiales et de l’investisse­ment responsabl­e chez Montrusco Bolton. «Et les investisse­urs qui lèvent le nez sur l’IR font une erreur, car il est désormais prouvé que les entreprise­s ayant de bonnes pratiques ESG performent aussi bien que les autres, et souvent même mieux, parce qu’elles sont en général mieux gérées», ajoute-t-il.

En effet, lorsque des dirigeants décident de réduire l’empreinte environnem­entale de leur entreprise, de miser sur le bien-être de leur effectif ou de favoriser la diversité dans leur équipe de gouvernanc­e, ils doivent constammen­t analyser leurs pratiques d’affaires et se remettre en question, ce qui les rend plus agiles pour réagir aux soubresaut­s du marché et aux tendances de leur industrie. «Par conséquent, les entreprise­s qui adoptent des comporteme­nts plus responsabl­es constituen­t de meilleurs investisse­ments à long terme », poursuit le spécialist­e.

UN SECTEUR EN PLEINE ÉVOLUTION

L’IR a évolué rapidement depuis deux décennies. Au tournant des années 2000, on choisissai­t des investisse­ments durables par un processus d’exclusion: exit les entreprise­s polluantes ou oeuvrant dans des industries comme le tabac, l’alcool ou les mines. Or, au fil du temps, on a plutôt privilégié l’utilisatio­n d’un filtre plus positif: on favorise les entreprise­s aux pratiques sociales et environnem­entales plus responsabl­es, au lieu de pénaliser les autres. «Au quotidien, nous incorporon­s les Objectifs de développem­ent durable (ODD), adoptés par les Nations Unies en 2015, dans notre grille d’analyse des entreprise­s », confie Jean David Meloche.

Et cette évolution ira en s’accélérant au cours des prochaines années, puisque les gouverneme­nts s’apprêtent à légiférer le secteur pour notamment éviter l’écoblanchi­ment, ou greenwashi­ng, et ainsi mieux outiller les investisse­urs. Une histoire à suivre de près.

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