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Le dialogue ouvert est la première étape pour bien vivre avec le cancer de la prostate

Pour atténuer les conséquenc­es du cancer de la prostate sur la santé, les patients et leurs médecins doivent maintenir un dialogue ouvert et participer à la prise de décision partagée.

- Tania Amardeil

Selon la Société canadienne du cancer, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes canadiens (à part les cancers de la peau autres que les mélanomes) et la troisième cause de décès chez les hommes canadiens atteints de cancer.1 « Bien qu’il s’agisse d’une maladie qui présente un risque plus élevé à l’approche des 70 et 80 ans, nous voyons encore des hommes plus jeunes, y compris des hommes à la fin de la quarantain­e et dans la cinquantai­ne, qui sont diagnostiq­ués», explique la Dre Krista Noonan, oncologue médicale à la BC Cancer Agency et professeur­e adjointe de clinique à l’Université de la Colombie-Britanniqu­e.

La bonne nouvelle est que le cancer de la prostate est de plus en plus traitable et son taux de survie à cinq ans est d’environ 91 %.2 Mais pour obtenir de bons résultats, la prise de décision partagée et un dialogue ouvert entre médecins et patients sont essentiels.

Principaux marqueurs de surveillan­ce et de détection

De nombreux patients atteints du cancer de la prostate sont diagnostiq­ués grâce au dépistage de l’antigène prostatiqu­e spécifique (APS). Bien qu’un taux élevé d’APS ne soit pas toujours synonyme de cancer, ce test est important, d’autant plus que « par définition, le dépistage est asymptomat­ique », explique la Dre Noonan. Si les patients ne sont pas dépistés de manière appropriée, ils peuvent ne pas remarquer les symptômes — comme la douleur ou les problèmes du bas appareil urinaire — jusqu’à ce que la maladie se soit propagée, souvent aux os.

Le dosage de l’APS permet aux médecins de détecter et de suivre les formes de cancer de la prostate, même celles de faible intensité. «Certains hommes atteints d’un cancer de la prostate à très faible risque peuvent simplement bénéficier d’une surveillan­ce active de la part de leur urologue, qui consiste en des valeurs d’APS, des examens physiques, des IRM et des biopsies périodique­s», explique la Dre Noonan. « Si les choses commencent à évoluer vers un groupe à risque plus élevé, ils peuvent alors subir une chirurgie ou une radiothéra­pie. »

La valeur d’un dialogue ouvert

Surveiller l’évolution du cancer de la prostate avant de se lancer dans un traitement peut être un bon choix pour de nombreux patients, car les traitement­s peuvent avoir un impact sur la qualité de vie du patient, par exemple, sur leur niveau d’énergie et leur fonctionne­ment sexuel.

La Dre Noonan souligne l’importance de maintenir un dialogue ouvert et de partager la prise de décision. Tous les patients ont des niveaux d’activité souhaités et des priorités différente­s en ce qui concerne leur santé, et les médecins doivent comprendre les objectifs de leurs patients.

Charlie Taylor a reçu un diagnostic de cancer de la prostate il y a neuf ans, à l’âge de 50 ans. Son objectif ultime était simplement de survivre. «Mes médecins étaient tous très ouverts et il était facile de leur parler », dit-il. « Ils m’ont expliqué les options de traitement et j’ai opté pour la chirurgie. Ce qui comptait le plus pour moi, c’était simplement de pouvoir être là pour ma famille. »

Les soins virtuels étant de plus en plus répandus, surtout depuis la pandémie, la Dre Noonan note que certaines situations fonctionne­nt bien pour les visites virtuelles, tandis que d’autres nécessiten­t des visites en personne. «Pour notre première rencontre, lorsque je fais ma consultati­on initiale, je préfère la faire en personne puisque cela nous permet de développer un rapport, une connexion et une relation thérapeuti­que », dit-elle. « Après cela, je demande aux patients ce qu’ils préfèrent. C’est très centré sur le patient. Et avec le cancer de la prostate en particulie­r, les soins virtuels ont tendance à mieux fonctionne­r qu’avec certains autres types de cancer où il faut vraiment faire un examen physique à chaque visite. » La Dre Noonan souligne toutefois que les patients doivent se présenter s’ils ressentent de nouveaux symptômes ou s’ils ont l’impression que quelque chose ne va pas. ■

Il est important de prendre soin de votre santé. Parlez à votre médecin du dépistage de l’APS.

1 Société canadienne du cancer. Statistiqu­es sur le cancer de la prostate. Disponible sur le site : https://cancer.ca/fr/cancerinfo­rmation/cancer-types/prostate/statistics Consulté le 3 mai 2022.

2 Ibid.

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Charlie Taylor
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Dr. Krista Noonan Oncologue médicale, BC Cancer Agency et professeur­e adjointe de clinique, l’Université de la ColombieBr­itannique

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