L’actualité

Du basket au pays du hockey

- PAR CHRISTOPHE­R CURTIS

En matière d’infrastruc­tures et d’organisati­ons, le basketball fait figure de parent pauvre à côté de notre sport national. Mais cela n’empêche pas les passionnés d’investir les terrains municipaux, ni les étoiles québécoise­s de se faufiler jusque dans la NBA.

En matière d’infrastruc­tures et d’organisati­ons, le basketball fait figure de parent pauvre à côté de notre sport national. Mais cela n’empêche pas les passionnés d’investir les terrains municipaux, ni les étoiles québécoise­s de se faufiler jusque dans la NBA.

Deux joueurs de basket dont les carrières sont aux extrémités opposées se bousculent sous les lumières d’un terrain extérieur du parc Saint-Laurent, dans l’arrondisse­ment de Montréal-Nord.

À 41 ans, Martinez ne peut plus smasher et une attelle maintient les ligaments de son genou droit. Son corps montre des signes d’usure, mais il se déplace avec déterminat­ion et sang-froid. Geraldo Xavier sort tout juste de l’école secondaire. Petit mais néanmoins explosif, il peut tirer de l’extérieur ou charger le filet contre des joueurs de deux fois sa taille. Son sourire révèle un appareil dentaire, ce qui lui donne une apparence encore plus jeune.

L’adolescent prend le dessus lors des premières minutes, marquant d’un tir qui flotte sur ses doigts et s’engouffre dans le panier depuis une distance de près de huit mètres. Le ballon ne touche même pas le rebord du panier. « On a un tireur ! » crie quelqu’un dans la foule.

Une fois échauffé, Martinez reprend les rênes du jeu — il dribble Geraldo et utilise ses longs membres pour éloigner le ballon de l’emprise d’un deuxième défenseur. Martinez saute vers le filet et, en redescenda­nt, trébuche sur le grillage derrière le panier. Il boitille sur le terrain tandis que le ballon rebondit. « Martinez ! » s’exclame un vieil homme depuis les gradins, ce qui suscite un geste du poing de la part du vétéran.

Geraldo grimace pendant une pause dans l’action. La semaine d’avant, il s’est fracturé une cheville, mais n’est pas resté plus de quelques jours sans jouer. « Je viens ici parce que je ne peux pas m’éloigner du jeu », dit celui qui se prépare à faire un essai pour l’équipe du collège de Rosemont au prochain semestre. « Si je ne joue pas tous les jours, je ne resterai pas sharp. Je viens ici parce que c’est ici que les grands jouent. »

Il n’y a rien de mieux à Montréal en matière de basket de rue : huit équipes qui jouent sur deux terrains miteux, au coin d’un commerce de prêt sur gages et d’une laverie automatiqu­e.

Alors que le soleil se couche sur Montréal-Nord, des dizaines d’habitants des tours et des bungalows voisins se rassemblen­t pour assister à l’action ou mettre leur réputation en jeu contre des gars comme Martinez. Demain, il y aura des ordures à sortir et des emplois de jour à reprendre. Mais pour quelques heures, sous les lumières du parc Saint-Laurent, il y a le basket. « C’est la Mecque du streetball montréalai­s », dit Will Prosper, organisate­ur communauta­ire et ancien candidat à la mairie de l’arrondisse­ment. « Si vous êtes de Montréal-Nord, vous n’avez pas fait vos preuves tant que vous n’avez pas fait votre temps au parc Saint-Laurent. C’est un basket dur, les fautes sont rarement signalées parce qu’on ne veut pas faire rire de soi. Alors on apprend à terminer des jeux tout en se faisant brasser, à aller fort au filet, à tomber sur le ciment sans se faire mal. »

C’est le joueur profession­nel Hernst Laroche qui m’a suggéré d’aller voir les matchs au parc SaintLaure­nt. « C’est là que j’ai grandi. Il fallait aller là-bas et gagner le respect contre des gars assez brutaux », raconte celui qui a notamment joué dans la prestigieu­se National Collegiate Athletic Associatio­n (NCAA), pour les Aggies de l’Université d’État du Nouveau-Mexique.

À 33 ans, il fait partie d’une initiative visant à ramener le basketball profession­nel dans la métropole. Il joue (à la position de meneur) pour l’Alliance de Montréal, le tout nouveau club de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Fondée en 2019, la ligue composée de 10 formations, notamment installées dans les régions de Vancouver, Ottawa, Toronto et Edmonton, fait évoluer des joueurs locaux en les plaçant dans la même équipe que des profession­nels du monde entier.

L’histoire du basketball profession­nel dans la métropole québécoise n’est pas des plus reluisante­s. Les Dragons de Montréal ont fait faillite avant de terminer leur première saison en 1993.

Puis sont venus le Matrix en 2007, le Sasquatch en 2008 et le Jazz en 2012, qui se sont tous éteints dans l’indifféren­ce.

Cette fois-ci, ce n’est pas pareil. De 2013 à 2021, le nombre de Québécois inscrits au basketball junior est passé de 38 000 à 55 000. Au cours de cette période, Chris Boucher, né à Sainte-Lucie, dans les Caraïbes, d’un père québécois et d’une mère caribéenne, et élevé à Montréal, a remporté deux fois le championna­t de l’Associatio­n nationale de basketball (NBA), avec les Golden State Warriors en 2018 et avec les Raptors de Toronto en 2019, tandis que Luguentz Dort, originaire de Montréal-Nord, s’est imposé comme un joueur incontourn­able au sein du Thunder d’Oklahoma City, une autre équipe de la NBA. Mais plus que tout, un autre jeune Québécois, Bennedict Mathurin, a été choisi au sixième rang lors du repêchage de la NBA au début de l’été, devenant ainsi une vedette instantané­e du grand circuit américain.

Des joueurs comme Dort, Boucher et Mathurin ont cependant tous dû quitter le Québec à l’adolescenc­e pour fréquenter des écoles préparatoi­res aux États-Unis ou la NBA Academy au Mexique. Malgré l’abondance de talents et la popularité du sport auprès des jeunes, le Québec ne dispose tout simplement pas de l’infrastruc­ture nécessaire pour former des joueurs d’élite sur son territoire.

Le problème n’est pas seulement l’absence d’un système de développem­ent élaboré comme le circuit des écoles secondaire­s américaine­s. Les infrastruc­tures de base font aussi cruellemen­t défaut. Des joueurs comme Geraldo doivent traverser la ville en bus et en métro pour pouvoir jouer sur un terrain en bois dur au YMCA de la rue Stanley, au centrevill­e. L’autre option, à environ une heure de transport en commun, est la ligue de basketball de Parc-Extension.

En dehors de ces deux sites de calibre, c’est la brousse. « Ici, nous avons des parcs sans lumières, alors, après le coucher du soleil, nous jouons à ce qu’on appelle le “midnight ball” », explique Chris Milerd, qui joue au parc SaintLaure­nt. « C’est désolant quand vous vous dites : “Le terrain n’est pas si mal, au moins nous avons l’électricit­é.” »

À l’heure actuelle, il n’existe qu’un seul complexe sportif public pour Montréal-Nord et les trois autres arrondisse­ments du nord-est de Montréal, soit Anjou, Saint-Léonard et Rivière-des-Prairies. Cela veut dire un gymnase pour 300 000 personnes.

En revanche, on compte 10 arénas pour les sports de glace dans ces mêmes arrondisse­ments. Et alors que le basketball est en pleine croissance, la participat­ion au hockey a connu un tel déclin au cours de la dernière décennie que le gouverneme­nt du Québec a mis sur pied un comité de 15 personnes pour raviver l’intérêt envers le sport national.

Le Québec a l’habitude d’injecter de grosses sommes dans le hockey. Il y a 10 ans, le gouverneme­nt libéral a investi 370 millions de dollars de fonds publics pour construire un aréna dans l’espoir d’attirer une équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec. Aujourd’hui, vous pouvez voir Bryan Adams ou les Backstreet Boys au Centre Vidéotron, mais pas de hockey de la LNH. Une situation qui coûte une fortune aux contribuab­les de la capitale nationale : depuis l’inaugurati­on du Centre Vidéotron en 2015, la Ville de Québec a versé plus de 16 millions de dollars à QMI Spectacles, la filiale de Québecor qui exploite l’aréna, afin d’éponger les pertes subies, tel que le stipule le contrat liant la Ville au groupe dirigé par Pierre Karl Péladeau.

À Montréal-Nord, les jeunes jouent au basket sous les lampadaire­s et sous la pluie. C’est l’un des quartiers les plus pauvres du Québec, où vivent de nombreuses familles de la diaspora haïtienne déplacées par la violence politique dans leur pays d’origine et le tremblemen­t de terre de 2010.

Lorsque la COVID-19 a frappé en 2020, les programmes parascolai­res ont cessé et la criminalit­é a augmenté dans le quartier. L’arrondisse­ment a connu un très grand nombre de cas de COVID parmi les immigrés haïtiens ; à Montréal, beaucoup de travailleu­rs de première ligne dans les établissem­ents de soins pour personnes âgées sont issus de la population haïtienne du quartier et ont été infectés lors de la première vague, puis ont ramené par inadvertan­ce le virus dans leur famille. Durant les premiers stades de la pandémie, il y a eu plus de cas confirmés dans MontréalNo­rd que dans tout autre arrondisse­ment de la métropole.

« Plus de jeunes ont commencé à traîner dehors, sans personne pour veiller sur eux et sans rien à faire », se désolait Sacha-Wilky Merazil, chroniqueu­r à la radio locale, lors d’une entrevue qu’il m’avait accordée l’année dernière. « On avait l’impression que le quartier avait été abandonné au moment où il était au plus bas. »

Pendant des années, les candidats municipaux ont fait campagne à Montréal-Nord en promettant le financemen­t d’un complexe sportif, pour ensuite changer de discours une fois les élections passées.

La dernière promesse brisée est survenue après les élections municipale­s de 2021, alors que Projet Montréal avait inscrit la constructi­on d’un complexe sportif comme priorité absolue dans son programme. Après sa réélection à la mairie de Montréal, Valérie Plante a mis le projet sur la touche : il n’a pas été inclus dans le dernier budget de la Ville. C’est ainsi qu’a été renvoyé une fois de plus aux calendes grecques un projet évalué aujourd’hui à 75 millions de dollars, selon l’estimation qu’en avait faite la mairesse de l’arrondisse­ment, Christine Black, lors du dépôt d’un amendement au budget, rejeté par le conseil municipal.

« Cela fait presque 20 ans que l’on parle d’un nouveau complexe sportif à Montréal-Nord, s’indigne Will Prosper. Notre équipe de football locale n’a même pas de terrain. Nos meilleurs joueurs de basket quittent le quartier qui les a vus grandir seulement pour avoir une chance d’accéder à quelque chose de mieux. »

Le Montréalai­s Nathan Cayo vient de terminer sa quatrième saison dans la NCAA, à Richmond, en Virginie. « Juste trouver un gymnase à Montréal ou un endroit pour “shooter” est difficile pour moi, et je suis pourtant un athlète profession­nel. Les jeunes ont besoin d’occasions pour jouer ici, pour apprendre le jeu ici. »

Comme Hernst Laroche, Nathan Cayo joue pour l’Alliance de Montréal — une équipe qui donne aux joueurs locaux une chance de se bâtir une carrière profession­nelle et éventuelle­ment de faire carrière en Europe, en Asie, en Afrique du Nord et dans les Amériques. Dix des 16 membres de l’équipe sont québécois.

L’Alliance pourrait-elle être ce qui manque à la culture du basketball à Montréal, ville qui a pourtant presque vu naître ce sport en 1891, lorsque le professeur d’éducation physique de l’Université McGill James Naismith a posé les premiers jalons du basket pendant sa présence au Massachuse­tts ?

« C’est la voie à suivre », croit Victor Raso, entraîneur­chef des River Lions de Niagara, une équipe qui a battu Montréal deux fois cette saison. « Quand ça a débuté à Niagara [en 2015], tout a changé. Les jeunes, les joueurs du secondaire, ont commencé à voir que l’on pouvait tout faire en un seul endroit — du secondaire à une équipe profession­nelle. Au Canada, nous avons toujours eu ce parcours avec le hockey et nous sommes en train de le construire avec le basket. C’est ce qui va se passer à Montréal. La ville est un foyer pour le basketball. L’Alliance est un moyen pour les jeunes joueurs de s’élever et, vu la façon dont l’équipe a déjà obtenu l’adhésion de joueurs locaux, je pense que the sky is the limit. »

Le soir du troisième match à domicile de l’Alliance à la mi-juin, tandis que la dernière heure de soleil embrasait l’Auditorium de Verdun, des jeunes d’une vingtaine d’années se tenaient à l’extérieur en buvant des canettes de Sleeman. Des familles se pressaient depuis la station de métro De l’Église toute proche, certains enfants portant même des maillots et des t-shirts de l’Alliance. Sur le stationnem­ent à l’extérieur du bâtiment en briques rouges, de la musique hip-hop retentissa­it et des camions de restaurati­on servaient du porc grillé à la foule.

La nouvelle équipe est encore assez jeune et, face aux River Lions de Niagara, elle a parfois semblé dépassée. Mais à la fin du troisième quart, au moment où l’Alliance alignait cinq joueurs locaux, elle a comblé un déficit de 11 points pour égaliser le score. Lors d’un jeu, Hernst Laroche a volé le ballon à un joueur de Niagara, l’a poussé vers le bas du terrain et a décoché une passe à son coéquipier Kemy Osse sans le regarder. Osse, un meneur trapu du quartier Parc-Extension, a réussi un tir de plus de 10 m et la foule de plus de 3 000 personnes (sur une capacité de 4 000) a explosé.

« Une grande partie de ma famille est là », a souligné Kemy Osse, qui a joué à l’université en Arkansas. « J’ai joué en tant que profession­nel dans tout le pays et il n’y a rien de tel que d’être dans sa ville natale. En ce moment, le coeur de notre soutien est la communauté du basket. Ce

sont des ados qui jouent pour les Knights de Parc-Extension, des joueurs de l’école secondaire, des jeunes qui visent une place dans l’équipe nationale [junior].»

Osse est un joueur talentueux et travailleu­r. Assurément le plus petit sur le terrain, il se bat pour chaque passe, chaque rebond et tente de contrer chaque tir, même lorsque cela semble désespéré. Les Québécois Nathan Cayo et James Jean-Pierre étaient, à certains moments, les deux meilleurs joueurs en action. Ils sont rapides, forts et compensent leur inexpérien­ce par une intensité brûlante.

Mais au final, c’était une nouvelle équipe affrontant l’une des meilleures de la ligue. Niagara pratique un style de jeu européen qui est brutal, axé sur l’équipe et conçu pour forcer les adversaire­s à faire des erreurs. Et Montréal a fait beaucoup d’erreurs ce soir-là. « Les joueurs de Montréal ne manquent pas de profession­nalisme, mais ils ne savent pas comment agir en tant que profession­nels », a déclaré Vincent Lavandier, l’entraîneur en chef de l’Alliance. « Ils doivent apprendre à exiger davantage d’euxmêmes. Si je parais dur et sévère à leur égard, c’est parce que je veux qu’ils soient prêts à devenir des profession­nels. Mes joueurs se sont très bien comportés par moments et c’est quelque chose qu’ils peuvent reproduire lors du prochain match. »

Le Québec vit présenteme­nt une sorte de miracle du basket. Sans le soutien d’une équipe de la NBA, sans les fonds publics massifs qui font avancer le hockey au Québec et dans l’ombre de l’omniprésen­ce du Canadien, le pays de Guy Lafleur a produit certains des meilleurs jeunes joueurs actuels du basketball en Amérique du Nord.

Quand Bennedict Mathurin a été choisi au sixième rang du repêchage de la NBA le soir du spectacle de la Fête nationale, une page d’histoire du basket québécois a été écrite. Au repêchage de la Ligue nationale de hockey tenu à Montréal deux semaines plus tard, le premier Québécois à être sélectionn­é ne l’a été qu’au… 29e rang.

L’obscurité s’installe sur la ligne d’horizon du parc SaintLaure­nt. Jusqu’à maintenant, la plupart des joueurs de basket étaient vêtus de chaussures usées et de shorts de sport bon marché. Un jeune homme, qui se fait appeler Zouf, porte des lunettes de protection artisanale­s bricolées avec des élastiques.

Mais un nouveau groupe se dirige vers les gradins, paré du meilleur équipement que Nike puisse fournir. Ces joueurs reviennent d’une saison de basketball dans une école préparatoi­re anglophone de Shawinigan. L’école Shawinigan Prep est l’un des seuls établissem­ents québécois à offrir une 12e année afin que les joueurs puissent faire le saut du secondaire au système universita­ire américain.

Alors que ces ados s’apprêtent à prendre d’assaut le terrain, certains des joueurs plus âgés commencent à faire leurs bagages. Martinez s’accorde une rare pause sur la ligne de touche. « Je ne suis plus tout jeune, mais j’ai été ici à peu près tous les soirs depuis la fonte des neiges, dit-il. Je dois me ménager. »

Les matchs attirent des joueurs de plus en plus jeunes, de plus en plus rapides, et les gamins sortent leurs plus beaux coups. Lorsque l’un des joueurs de l’école préparatoi­re réussit un tir en suspension, le défenseur chargé de le contrer se frappe théâtralem­ent le visage des deux mains, comme s’il venait d’assister à quelque chose de surnaturel.

À l’extérieur du terrain, des autobus circulent sur le boulevard Henri-Bourassa et des voitures de police passent lentement devant les jeunes hommes, leur rappelant qu’ils sont surveillés.

Mais pour quelques heures encore, sous les lumières du parc Saint-Laurent, il y a le basket.

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 ?? ?? En ouverture : Un match improvisé au parc Le Carignan, à Montréal-Nord. À gauche et ci-dessus : Le jeune joueur Geraldo Xavier et le vétéran Martinez, lors d’une partie au parc Saint-Laurent.
En ouverture : Un match improvisé au parc Le Carignan, à Montréal-Nord. À gauche et ci-dessus : Le jeune joueur Geraldo Xavier et le vétéran Martinez, lors d’une partie au parc Saint-Laurent.
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 ?? ?? Ci-dessus : L’Alliance de Montréal en action contre les River Lions de Niagara, en juin dernier. À droite : Hernst Laroche au moment des présentati­ons, avant la partie.
Ci-dessus : L’Alliance de Montréal en action contre les River Lions de Niagara, en juin dernier. À droite : Hernst Laroche au moment des présentati­ons, avant la partie.
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 ?? ?? À gauche : Kemy Osse, de l’Alliance de Montréal, tente un panier lors du match contre les River Lions. Ci-dessus : Un joueur solitaire au parc Le Carignan, à Montréal-Nord.
À gauche : Kemy Osse, de l’Alliance de Montréal, tente un panier lors du match contre les River Lions. Ci-dessus : Un joueur solitaire au parc Le Carignan, à Montréal-Nord.

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