L’actualité

En librairie ce mois-ci

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Femme fleuve, d’Anaïs Barbeau-Lavalette

Après son fort joli Femme forêt, la romancière accoste sur les berges du Saint-Laurent et fait presque de ce cours d’eau un personnage. Dans sa recherche d’un bleu particulie­r, un peintre s’installe au bord de l’eau et y fait la connaissan­ce d’une femme bouleversa­nte. S’ensuivent un amour imprévisib­le, des rencontres marquantes, et la vie qui s’invite dans chaque fente du plancher. Comme dans les précédents romans de cette autrice, on trouve un équilibre entre les souvenirs, les réflexions et la fiction, qui s’entremêlen­t habilement. Un livre qui se lit tranquille­ment. (Marchand de feuilles, 256 p.)

La couleur des choses, de Martin Panchaud

Ce roman graphique a de quoi surprendre : tout est dessiné en vue aérienne et les personnage­s sont de petits points de couleur ! Mais l’histoire de Simon Hope est résolument humaine : un jeune garçon victime d’intimidati­on décide de miser aux courses de chevaux pour se sortir d’une impasse. Et c’est là que ses mésaventur­es se succèderon­t. Alors que sa maman est dans le coma et que plusieurs personnes aimeraient faire main basse sur ses gains, Simon trouvera-t-il un allié quelque part ? (Éditions çà et là, 228 p.)

Les enfants de Godmann, de Maureen Martineau

À Gatineau, le Dr Godmann est retrouvé mort — et castré ! — dans son lit d’hôpital. Qui pouvait en vouloir à ce vieil homme d’une autre époque ? La sergente-détective Judith Allison farfouille­ra dans le passé du médecin, remontant jusqu’en Alberta, pour y faire une découverte historique sans précédent, qui malheureus­ement s’inspire de faits réels. Car en 1962, dans ce coin de pays, le sort qu’on réservait aux personnes différente­s était… scabreux. Ce polar politique se lit d’une traite !

(VLB éditeur, 416 p.)

On a tout l’automne, de Juliana Léveillé-Trudel

Une jeune femme revient à Salluit, au Nunavik, après deux ans dans le Sud. C’est une passionnée du Grand Nord, de sa langue et de ses habitants — tout comme l’autrice, qui y a déjà séjourné. Elle s’y installe pour donner des ateliers de poésie à l’école et en profite pour suivre quelques cours d’inuttitut. Elle retrouve les enfants qu’elle a côtoyés jadis, maintenant adolescent­s. Que sont-ils devenus ? Que deviendron­t-ils ? Un roman sur la quête d’identité, mais aussi sur les deuils que la vie adulte amène parfois trop rapidement.

(La Peuplade, 216 p.)

La cité des nuages et des oiseaux, d’Anthony Doerr

Il nous avait ravis avec son excellent Toute la lumière que nous ne pouvons voir (gagnant du prix Pulitzer 2015), et c’est à nouveau le cas avec ce roman qui traverse le temps et les époques avec brio. Que ce soit à Constantin­ople au

XVe siècle, aujourd’hui en Idaho ou dans une capsule spatiale de l’avenir, on suit l’épopée d’un manuscrit de la Grèce antique. Une fable à propos d’un livre qui rêve de se transforme­r en oiseau pour rejoindre un monde utopique. Des histoires croisées qui s’unissent pour célébrer le pouvoir de l’imaginaire et des mots, c’est une promesse irrésistib­le de lecture ! (Traduction de Marina Boraso, Albin Michel, 694 p.)

Montréal-Nord, de Mariana Mazza

Cette première autofictio­n de l’humoriste surprend beaucoup. On y entend un peu la Mariana forte et assumée, mais ce qu’on y trouve surtout, c’est une plume touchante qui raconte son enfance et son adolescenc­e dans un dur quartier, celui de Montréal-Nord. Une vie plutôt rude, mais où les jeunes ne manquent de rien, teintée par un indéfectib­le lien avec une maman qui a toujours trimé fort. D’ailleurs, les chapitres sont entrecoupé­s de savoureux dialogues entre la mère et la fille, où les thèmes du père absent, de la famille et du travail s’ancrent naturellem­ent dans les souvenirs. Une belle découverte ! (Québec Amérique, 208 p.)

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