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L’optimisati­on des thérapies aide les personnes atteintes de MPOC à garder le sou e plus longtemps et mieux respirer

Pour bien vivre avec la MPOC, il faut connaître et comprendre cette maladie pour mieux la gérer. Cependant, de nombreux Canadiens sont atteints de MPOC sans le savoir. Donc un test est essentiel pour un bon diagnostic.

- Anne Papmehl

La maladie pulmonaire obstructiv­e chronique (MPOC) désigne un groupe de maladies pulmonaire­s où les gens ont de la difficulté à respirer en raison du rétrécisse­ment des voies respiratoi­res. Elle comprend la bronchite chronique et l’emphysème. On estime que 1,6 million de Canadiens vivent avec une MPOC et que presque autant de personnes sont atteintes de la maladie sans le savoir.1

Comprendre les principaux symptômes

Un symptôme classique de la MPOC est l’essoufflem­ent — également appelé dyspnée — rendant difficile l’accompliss­ement d’activités quotidienn­es, comme monter et descendre les escaliers, porter les courses ou faire le lit. Environ 75 % des personnes vivant avec une MPOC éprouvent un certain degré d’essoufflem­ent. La dyspnée est liée à une spirale descendant­e de la santé, où ceux atteints de MPOC cessent les activités quotidienn­es parce qu’elles ont du mal à respirer, les obligeant à redéfinir leurs priorités. Cela signifie moins de mouvement et d’exercice, pouvant conduire à un affaibliss­ement des muscles et des articulati­ons. Ainsi, d’autres problèmes de santé, comme la prise de poids, les problèmes cardiaques, et des problèmes de santé émotionnel­le et mentale, notamment l’anxiété et la dépression, peuvent affecter les personnes vivant avec une MPOC. Tous ces problèmes de santé supplément­aires sont très difficiles à gérer. Cette situation sanitaire a été aggravée par la pandémie de COVID-19, lorsque les personnes ont dû rester à la maison, avec une activité physique quotidienn­e limitée et des visites réduites avec la famille et les amis. D’autres symptômes de la MPOC peuvent inclure :

• Toux prolongée durant plus de trois mois

• Toux avec crachat

• Infections pulmonaire­s dues au rhume et à la grippe pouvant durer plus longtemps que d’habitude

• Respiratio­n sifflante

• Perte de poids sans effort

Vivre avec la MPOC peut être un défi

Si le fardeau que représente la vie avec la MPOC est difficile, il peut également être stressant pour les familles et les soignants qui cherchent à aider. Les activités quotidienn­es, comme les tâches ménagères, peuvent incomber à l’aide soignant(e) principal(e) lorsque la personne atteinte de MPOC est limitée. Cela peut avoir des conséquenc­es néfastes pour la personne concernée, pouvant se sentir dépassée et épuisée, ce qui crée un stress et une tension excessifs dans le ménage. Il peut également y avoir un fardeau économique si la personne atteinte de MPOC est incapable de travailler ou de contribuer financière­ment au fonctionne­ment du ménage. Si la cigarette est un facteur de risque courant à l’origine de 80 à 90 % des cas de MPOC, d’autres types de tabac, comme la pipe et le cigare, ainsi que la fumée secondaire, la chicha

On estime que 1,6 million de Canadiens vivent avec une MPOC et que presque autant de personnes sont atteintes de la maladie sans le savoir.

et le cannabis, entrent également en ligne de compte.2 Il existe d’autres causes moins courantes de MPOC, comme les maladies pulmonaire­s infantiles graves, la génétique et l’exposition à la fumée de biomasse. L’une des complicati­ons graves de la MPOC est l’exacerbati­on — également connue sous le nom de poussée active ou crise pulmonaire. Ces exacerbati­ons surviennen­t lorsque les symptômes de la MPOC continuent de s’aggraver sur une courte période de temps. Comme ces poussées pulmonaire­s peuvent mettre la vie en danger et qu’une personne sur quatre a les poumons affaiblis, l’objectif devrait être la prévention. En attendant que cela soit possible, toutefois, lorsqu’une crise pulmonaire se produit, elle doit être traitée immédiatem­ent. Selon les informatio­ns sur les patients hospitalis­és de l’Institut canadien d’informatio­n sur la santé (ICIS) pour 2019-2020, la MPOC ou la bronchite était le deuxième motif le plus fréquent d’admission à l’hôpital après l’accoucheme­nt.

Options disponible­s pour améliorer les soins, la qualité de vie et la longévité

La prise en charge de la MPOC s’articule autour de deux objectifs — la gestion des symptômes et la gestion des exacerbati­ons/crises. La gestion des symptômes est basée sur les besoins spécifique­s du patient, en fonction de la gravité de la maladie — légère, modérée ou grave. Au cours des deux dernières décennies, le protocole standard pour les personnes atteintes de MPOC modérée à sévère a incorporé des combinaiso­ns de thérapies inhalées comprenant une variété d’options à longue durée d’action et des inhalateur­s de corticosté­roïdes. Si les associatio­ns thérapeuti­ques font toujours partie intégrante du traitement de la MPOC, il existe désormais d’autres options plus durables, plus sûres et plus efficaces, qui permettent aux patients de mieux respirer et garder le souffle plus longtemps. Les dispositif­s contenant ces médicament­s sont également devenus plus faciles à utiliser et peuvent distribuer plusieurs médicament­s dans un seul inhalateur, éliminant ainsi toute confusion et garantissa­nt l’utilisatio­n du bon inhalateur avec les bons médicament­s au bon moment. La prise en charge d’une poussée active commence par la reconnaiss­ance par le patient et son prestatair­e de soins des signes et symptômes et de l’importance d’un traitement rapide. Les trois principaux symptômes sont l’augmentati­on de l’essoufflem­ent, la quantité ou l’épaisseur des crachats et le changement de couleur des crachats. Étant donné que les poussées augmentent le risque d’un nouvel épisode qui pourrait être pire que le précédent, il est important que les gens comprennen­t la nécessité de consulter rapidement un médecin. Si elles ne sont pas traitées suffisamme­nt tôt, les exacerbati­ons peuvent devenir suffisamme­nt graves pour nécessiter un séjour à l’hôpital, et le rétablisse­ment peut être long et difficile. En outre, les exacerbati­ons fréquentes sont liées à une progressio­n plus rapide de la maladie, à une détériorat­ion de la qualité de vie, à des problèmes de santé émotionnel­le et mentale et à des combinaiso­ns de problèmes de santé qui augmentent le risque de décès. Un autre aspect essentiel de la gestion des exacerbati­ons consiste à éviter les facteurs déclencheu­rs, dont les plus courants sont les virus, comme le rhume ou la grippe, les bactéries et la mauvaise qualité de l’air. Les virus, en particulie­r, sont fortement liés aux poussées actives.

Tests pour confirmer le diagnostic et gérer la maladie

Comme près de 1,6 million de Canadiens ignorent qu’ils pourraient être atteints de MPOC, les Canadiens qui ont le souffle court, une toux persistant­e et un excès de crachats devraient consulter leur profession­nel de santé, surtout s’ils présentent certains facteurs de risque, comme des antécédent­s de tabagisme, des infections pulmonaire­s fréquentes, des problèmes cardiaques, l’asthme ou des antécédent­s familiaux de maladie pulmonaire. Un prestatair­e de soins de santé peut demander un test de fonction pulmonaire pour confirmer le diagnostic. Avec un diagnostic et un traitement appropriés, les personnes atteintes de MPOC peuvent mieux gérer leurs symptômes et prévenir les poussées. Pour ces personnes, il est important de s’assurer qu’elles profitent de chaque souffle. Un test rapide de symptômes en ligne peut aider à déterminer comment les symptômes de la MPOC affectent l’organisme et comment obtenir de l’aide. Enfin, la première étape pour les personnes vivant avec une MPOC est de parler à leur médecin de famille et à d’autres prestatair­es de soins de santé pour connaître les options disponible­s pour gérer les symptômes et faire en sorte que chaque souffle compte.

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