Une crise certes, mais de riches souvenirs
Avec le temps, tous les souvenirs sont bons.
Lorsqu’on évoque la crise du verglas de 1998, les premiers souvenirs qu’on relate sont les pannes d’électricité prolongées, les arbres cassés et les épaisses couches de glace partout autour. Mais très rapidement, ces histoires affolantes laissent place aux rappels des gestes d’entraide et de solidarité.
« Pour moi ce sont de beaux souvenirs. Ça a été une belle expérience, a lancé d’entrée de jeu l’ancien maire de Lachute, Daniel Mayer lors d’une récente rencontre avec L’Argenteuil. J’en suis sorti grandi », a-t-il ajouté. Déjà aux lendemains des cinq jours de pluie verglaçante, il avait déclaré au journal : « Je pense que cette catastrophe a rapproché beaucoup de gens. »
Du côté de la Ville, M. Mayer se souvient des employés qui se dévouaient sur le terrain, bien souvent dans des tâches qui n’étaient habituellement pas les leurs, comme couper des arbres et ramasser des branches.
Il se rappelle aussi leur générosité. Lorsque le gouvernement a décidé d’indemniser les municipalités pour une partie des heures supplémentaires effectuées par les différents cadres, ces derniers ont décidé de verser ce montant dans le fonds des mesures d’urgence de la Ville. Comme premier magistrat de la Ville, ces décisions étaient orientées vers le bien-être et la sécurité des citoyens. Il n’a jamais hésité à mobiliser des employés et des équipements de la Ville ou encore de la Régie intermunicipale Argenteuil/DeuxMontagnes (RIADM) pour aider à dégager des terrains ou des chemins privés.
« Notre travail a non seulement aidé les citoyens, mais aussi les employés d’HydroQuébec qui auraient perdu une journée complète juste à dégager ces secteurs », avait déclaré le maire Mayer dans L’Argenteuil du 14 janvier 1998.
Il n’avait pas hésité non plus à ordonner à la Commission scolaire du Long-Sault (CSLS) de garder ses écoles fermées jusqu’à nouvel ordre, nous apprend-il. « En temps de mesures d’urgence, j’avais le droit comme maire d’intervenir et de décider de fermer Un exemple, parmi tant d’autres, de dégâts causés par la tempête de pluie verglaçante à Lachute.
« Pour moi ce sont de beaux souvenirs. Ça a été une belle expérience. J’en suis sorti grandi »
les écoles », explique-t-il.
Scènes désolantes
Marc Carrière, qui était déjà directeur général de la MRC d’Argenteuil à l’époque, se souvient aussi que sa plus grande inquiétude était que des gens puissent être isolés et laissés à eux-mêmes. Avec la Sûreté du Québec, il avait survolé le territoire en hélicoptère afin de pouvoir repérer des personnes en détresse, si tel était le cas. « Du haut des airs, c’était l’apocalypse, se rappelle-t-il. C’était spectaculaire de voir tous ces arbres brisés. »
D’ailleurs, un reportage publié dans
L’Argenteuil du 25 février 1998, rapportait l’estimation de la Société sylvicole d’Argenteuil à savoir qu’un arbre sur deux avait été affecté dans la région. Les dégâts étaient plus importants dans les forêts du nord de la MRC où, dans certains cas, 75 % des arbres avaient été endommagés.
Malgré ces scènes désastreuses, Marc Carrière se souvient du calme chez les citoyens. « On ne sentait pas la panique », évoquet-il. Un peu comme si le temps s’était mis au ralenti. « Les discussions revenaient à l’essentiel, aux besoins de base. »
« Du haut des airs, c’était l’apocalypse. C’était spectaculaire de voir tous ces arbres brisés. »