L'Argenteuil

POUR UN HABILLEMEN­T PLUS PERMISSIF

Le mouvement des carrés jaunes gagne l’École polyvalent­e Lavigne.

- EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

Deux étudiantes de l’établissem­ent de Lachute ont commencé, il y a près d’un mois, à distribuer des carrés et des bracelets jaunes à leurs consoeurs et confrères d’école, à l’instar du mouvement qui a été initié à l’école Joseph-François-Perreault à Québec. Elles font également circuler une pétition pour apporter des modificati­ons au code vestimenta­ire de l’école. Katharine Hébert Schinck, secondaire 2, et Brenda Larocque, secondaire 4, estiment que le code vestimenta­ire qui leur est imposé à l’école n’est pas adapté à la réalité. « Presque tout ce qu’on trouve dans les magasins est non conforme au code », a témoigné Katharina lors d’une rencontre au bureau du journal. « C’est rendu difficile de magasiner », a renchéri Brenda. En résumé, le code vestimenta­ire de l’école demande que les épaules soient recouverte­s de manches, que les sousvêteme­nts ne soient pas apparents et que les jambes soient minimaleme­nt couvertes jusqu’à la mi-cuisse, y compris avec un legging qui n’est pas considéré comme un pantalon. Les vêtements troués et les vêtements faisant la promotion de boissons alcoolisés, de substances illicites ou de violence sont également interdits. « Une épaule dénudée ou un trou dans une paire de jeans ne devraient pas être considérés comme une nuisance à notre éducation », peut-on lire dans la pétition qui a reçue jusqu’à présent 259 signatures. Les deux revendicat­rices reconnaiss­ent que des limites doivent être imposées, mais selon elles, celles-ci sont exagérées. « On ne veut pas montrer nos fesses, ni porter des chandails bedaines », a rassurée Katharina.

Lorsqu’elles auront amassé 455 signatures à leur pétition, soit 50 % + 1 des élèves de l’établissem­ent, Katharina et Brenda entendent présenter leurs demandes à la direction ainsi qu’au conseil d’établissem­ent de l’école. D’ici là, elles comptent organiser quelques activités mobilisatr­ices, comme une journée habillé en jaune. Une première activité de contestati­on a eu lieu le lundi 9 avril alors que plus de 70 élèves se sont présentés à l’école avec des pantalons troués. Katharina et Brenda ont raconté que les protestata­ires ont rapidement été convoqués à l’agora où la direction leur a donné le choix de se changer immédiatem­ent ou de quitter l’école et d’avoir une retenue le lendemain. Elles ont estimé à une soixantain­e le nombre d’élèves qui ont refusé de changer de vêtements et qui ont quitté l’école. Un des arguments défendus par l’école serait que la distractio­n que certains vêtements pourraient provoquer chez certains élèves, principale­ment les garçons. « Au lieu de dire aux filles de cacher leur corps, ils devraient apprendre aux gars que les filles ne sont pas des objets sexuels », a proclamé Katharina. Étrangemen­t, comme l’ont souligné les deux filles, le code vestimenta­ire n’interdit pas le port du bikini lors des cours mixte d’éducation physique à la piscine. « Je porte un maillot de bain convenable, décent et acceptable dans un milieu aquatique et sportif », est-il demandé dans le code vestimenta­ire de l’école. Soulignons que les élèves de l’école Joseph-François-Perreault ont eu gain de cause la semaine dernière. Leur code vestimenta­ire sera modifié l’an prochain. Une nouvelle qui a eu un effet d’encouragem­ent pour les initiatric­es du mouvement à Lachute.

 ?? —photo fournie ?? Après avoir tenté une approche sans succès auprès de leur conseil étudiant, Katharine Hébert Schinck et Brenda Larocque, ont initié le mouvement des carrés jaunes à l’École polyvalent­e Lavigne.
—photo fournie Après avoir tenté une approche sans succès auprès de leur conseil étudiant, Katharine Hébert Schinck et Brenda Larocque, ont initié le mouvement des carrés jaunes à l’École polyvalent­e Lavigne.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada