SAISIR UNE OPPORTUNITÉ PLUTÔT QU’ÊTRE OPPORTUNISTE
Si elle est élue le 1er octobre prochain, Agnès Grondin sera-t-elle comme un cordonnier mal chaussé au sein de la Coalition Avenir Québec (CAQ) ?
Depuis plus de 20 ans, l’environnement et l’écologie sont au coeur de son travail et de sa vie. Biologiste de formation, elle a dirigé pendant 10 ans le Conseil régional de l’environnement des Laurentides, puis elle a bifurqué vers le monde municipal en 2008 pour devenir la première conseillère en environnement de la MRC d’Argenteuil. Au cours des 20 dernières années, à sa façon, elle a travaillé à changer les choses à petite échelle. Souvent déçue des décisions gouvernementales en matière d’environnement, elle décide à 50 ans de passer à un autre niveau, de se lancer en politique provinciale. « J’aimerais ça faire mieux et je pense que je peux faire mieux. » Elle voit alors en la CAQ une opportunité à saisir. Avec ce parti, elle aurait des chances d’être aux premières loges pour mobiliser et convaincre les décideurs québécois d’adopter des changements de comportement pour le mieux-être de notre environnement et de notre société. « Avant de prendre ma décision, j’ai regardé s’il y avait moyen de convaincre, à même les arguments du parti, qu’il faille parler d’environnement ? L’analyse de la plateforme m’a dit : ‘Oui, j’ai des chances’. » Pourtant, la CAQ n’est pas reconnue comme un parti qui fait des enjeux environnementaux une priorité. Il a même été présenté comme le parti qui répond le moins aux attentes des groupes environnementaux québécois, après avoir répondu au questionnaire d’une coalition d’onze d’entre eux.
Agnès Grondin voit les choses d’un autre oeil. Elle estime que son parti est tout à fait ouvert à développer une plateforme environnementale créative et innovante. Elle souligne que la CAQ est un jeune parti qui a tout à faire en la matière. « Si je suis élue comme députée, j’ai quatre ans pour arriver avec quelque chose qui a de l’allure en matière d’environnement », a-t-elle affirmé.
C’est le mandat qu’elle se donne. On lui demande souvent pourquoi elle n’a pas opté pour le Parti vert du Québec ou encore Québec solidaire. Sa réponse est claire, elle n’a pas de temps à perdre. Elle préfère infiltrer un parti qui a le potentiel de changer les choses rapidement, plutôt que de revendiquer dans l’opposition. Quant aux résultats de la CAQ aux questionnaires des groupes environnementaux, la candidate d’Argenteuil constate que la majorité de ces groupes sont métropolitains et qu’ils défendent des enjeux très urbains. « Les solutions qu’on amène, dans les débats nationaux, c’est uniquement des solutions urbaines. On ne fera pas du transport en commun et on ne bannira pas le pétrole à Harrington. Par contre, peut-être que Harrington peut contribuer, en protégeant ses forêts d’intérieur, à capter le carbone. »
Elle déplore que l’attention, les solutions et les investissements soient « toujours » dirigés vers les grands centres urbains. « La voix des régions, l’innovation et la recherche ne sont pas là. C’est ça que je veux défendre. » Et elle estime que la CAQ est un parti qui présente une grande ouverture aux régions.
En conclusion, Mme Grondin a affirmé s’être intéressée à l’environnement en raison des valeurs de respect, d’observation, d’écoute et de recherche active de solutions. Des valeurs qu’elle entend mettre de l’avant pour tous les enjeux qu’elle aurait à défendre comme députée. « Je me vois comme un agent de changement. »