DES COMBATS POUR LES PLUS VULNÉRABLES
LOGEMENT ET ALPHABÉTISATION,
« Le logement est une pierre angulaire dans la vie des gens, qui permet drastiquement d’améliorer les conditions de vie des personnes plus vulnérables. »
C’est ce qu’a fait valoir Émilie Joly, organisatrice communautaire au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPPRU), lors de l’arrêt à Lachute de la marche De villes en villages pour le droit au logement. Une quarantaine de marcheurs ont traversé dans Argenteuil, au début du mois de septembre, pour interpeller les gouvernements sur la question du logement social dans le cadre de la marche. « Pour amener de la visibilité à un enjeu dont on parle peu, malheureusement, on a décidé d’organiser une marche de 550 km entre les deux capitales », a expliqué Mme Joly. Cette marche s’est déroulée du 2 au 29 septembre et des arrêts à Grenville-sur-la-Rouge, Grenville et Lachute faisaient partie de l’itinéraire. C’est avec enthousiasme que la Maison populaire d’Argenteuil a accueilli les marcheurs le 8 septembre, dans le cadre de la Journée internationale de l’alphabétisation. Après un bon repas savouré en plein air, les deux organisations en ont profité pour mettre en lumière leurs revendications respectives et les liens qui les unissent.
Selon les données du FRAPPRU, seulement dans les Laurentides, 15 475 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit ou en mauvais état. Parmi eux, 6780 consacrent plus de la moitié de leur revenu au loyer. « Ça se fait au détriment de leurs autres besoins essentiels, de leur santé et parfois même de leur sécurité », a souligné la porte-parole de l’organisme.
De son côté, la Maison populaire d’Argenteuil, qui accompagne les adultes peu alphabétisés dans leur démarche pour renouer avec l’écrit et gagner en autonomie, constate au quotidien les liens étroits qui existent entre le droit au logement et celui à l’alphabétisation. « Lorsque les besoins de base ne sont pas comblés, comme celui d’avoir un toit sur la tête, il est difficile d’envisager d’entreprendre une démarche d’alphabétisation. Inversement, lorsqu’on a des difficultés avec l’écrit, il est souvent ardu de comprendre ses droits en tant que locataire et de les défendre », a expliqué Martine Mantha, coordonnatrice de l’organisme d’alphabétisation populaire.