L'Argenteuil

CÉLÉBRONS ENSEMBLE

LE 24 NOVEMBRE

- Richard Trépanier Lachute

Le 18 octobre 1968 était la dernière journée d’école à Mgr Lacourse. Nous avions terminé un vendredi soir à 21 h 30... La constructi­on de la polyvalent­e avait connu du retard et nous étions contraints, nous les plus vieux, élèves de secondaire 5, à suivre nos cours les lundi, mercredi et vendredi de 15 h 30 à 21 h 30. La population étudiante étant trop nombreuse, la direction avait dû faire de la gymnastiqu­e pour permettre à tous et à toutes de commencer quand même l’année.

Pour vous démontrer les changement­s survenus dans le système d’éducation, l’année précédente (1967-68) je n’étais pas en secondaire 4 —le terme n’existait pas encore— mais bien en versificat­ion, c’est-à-dire en 11e année. Je suivais des cours de latin depuis quatre ans, nous étions toujours dans la même classe et c’était les profs qui se déplaçaien­t. Il y avait une école pour les gars et une pour les filles. Notre cours classique était mixte... c’était l’exception.

Le lundi 21 octobre 1968 fut le Grand Jour. On découvrait avec admiration la modernité des lieux, cette place d’accueil, cette cafétéria qui servait aux francophon­es et aux anglophone­s. Elle est unique au Québec et une preuve d’une grande civilité. Étonnement, le 21 octobre était la fête de St-Viateur, le patron de la communauté religieuse qui enseignait depuis plusieurs décennies dans Argenteuil. Paul-Émile Bayard, clerc de St-Viateur lui-même, en assumait la direction. Il s’agissait d’un homme qui savait inspirer le respect. Sr Renée Desmarais, le frère Lamb et le frère Ethier étaient parmi mes enseignant­s religieux à l’époque, des laïcs comme Michel Paré, Michel Lacroix, Michel Beaudin et Gil Oram complétaie­nt le groupe d’enseignant­s.

Vous qui fréquentez toujours la polyvalent­e, sachez qu’à cette époque, la télé couleur au Québec n’avait qu’un an, qu’on rêvait encore de mettre le pied sur la lune, que le câble, l’ordinateur, le téléphone cellulaire et les réseaux sociaux étaient encore loin de nos esprits.

Moi qui ai eu le privilège d’étrenner ce merveilleu­x milieu de savoir polyvalent, cette année 1968-69 fut un tremplin vers un cheminemen­t scolaire sinueux, faisant passer mes rêves de carrière de météorolog­ue à organisate­ur communauta­ire. J’ai oeuvré avec passion dans notre belle communauté au sein des organismes communauta­ires de la région. Vous, qui êtes encore aux études, ferez peut-être un parcours rectiligne ou, comme moi, vous fréquenter­ez des sentiers sinueux. Malgré les embuches, les échecs, les rêves brisés, n’abandonnez jamais, votre avenir en dépend. En conclusion, je serai là le 24 novembre avec des amis qui viendront aussi célébrer. Parlez-en. Formez des groupes et qui sait, peut-être aurons-nous la chance de partager 50 ans d’histoire scolaire. Ça serait le fun un livre sur les anecdotes de la polyvalent­e Roger Lavigne, le médecin même qui a accouché Antoinette... ma mère.

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