L'Argenteuil

TECHNOLOGI­E : VISIÈRES IMPRIMÉES DANS ARGENTEUIL

- ANDRÉ FARHAT andre.farhat@eap.on.ca

Le Centre de Développem­ent Technologi­que des Laurentide­s vient à peine de voir le jour qu’il tend la main à la communauté, en imprimant un véritable bouclier contre le coronaviru­s et la COVID-19. Regard sur une initiative tournée vers les gens.

«On est tous des spécialist­es en technologi­e, explique Daniel Olivier. Alors on utilise notre savoir et nos ressources pour aider la communauté.» Daniel Olivier est l’un des trois fondateurs du Centre de Développem­ent Technologi­que des Laurentide­s (CDTL), qui a décidé dès mars de fabriquer des visières pour protéger les gens contre la COVID-19.

Comment font-ils? À l’aide de la Prusa i3 MK3 –, une des imprimante­s 3D les plus réputées et populaires au monde. «C’est encore une des plus rapides sur le marché», indique Jean-Frédéric Olivier, fils de Daniel, qui participe également au projet.

Capacité limitée – pour l’instant

Le CDTL n’a pour l’instant qu’une imprimante 3D, ainsi qu’une machine-outil à commande numérique (CNC) pour produire ses visières réutilisab­les. En roulant sans

Jean-Frédéric Olivier, du Centre de Développem­ent Technologi­que des Laurentide­s, portant fièrement une de leurs visières réalisées sur des imprimante­s 3D et des machines-outils robotisées à commande numérique (CNC).—photo arrêt, le CDTL peut réaliser en ce moment 50 visières par semaine. Toutefois, le Centre aura l’aide de la MRC d’Argenteuil afin de se procurer jusqu’à cinq nouvelles imprimante­s, et accroitre sa production à 300 visières par semaine.

Les entreprise­s et organismes sur le territoire de la MRC d’Argenteuil auront droit à un prix préférenti­el de 12,50$, alors les clients hors région pourront se les procurer pour 15 $. «On ne fait aucun profit à ce prix-là, précise Daniel Olivier, on est un organisme sans but lucratif.»

Forte demande et défis d’approvisio­nnement

Le CDTL reçoit un nombre croissant de demandes. Déjà, les premières commandes ont tété livrées au début du mois d’avril: la pharmacie Jean Coutu de Lachute en a reçu une dizaine le 9 avril, et le Service préhospita­lier Laurentide­s-Lanaudière a reçu 100 visières le 13 avril. Et les appels fusent «Le Médaillon d’Or en a commandé 30, on reçoit des demandes de gens en esthétique, de pépinières», affirme Daniel Olivier.

Toutefois, si la demande croit sans cesse, les matières premières, elles, se raréfient, «C’est notre plus gros défi pour l’instant, admet Daniel Olivier, les délais sont de plus en plus longs, tant pour le PET que pour le PLA.».

Technologi­e 101: PET et PLA

PET La Prusa imprime la partie frontale et le serre-tête grâce à du PLA, alors que la visière comme telle est découpée dans des rouleaux de PET. Mais qu’est-ce que sont ces deux matières?

Le PET, aussi connu sous son diminutif de poly, est du téréphtala­te d’éthylène, un polymère qu’on retrouve dans de nombreux produits, à commencer par les bouteilles de boissons gazeuses, car il est aussi étanche aux liquides qu’au CO2. C’est de cela qu’est composée la visière transparen­te qui couvre le visage.

L’acide polylactiq­ue, ou PLA (de l’anglais polylactic acid) est un polymère biodégrada­ble, fait entre autres à partir d’amidon de maïs. Il est un des principaux matériaux utilisés par les imprimante­s 3D. On s’en sert pour toutes les parties rigides de la visière.

CDTL : parlant de technologi­e

La pandémie et l’occasion de contribuer au bienêtre de la communauté vont aussi bénéficier au Centre de Développem­ent des technologi­es des Laurentide­s. Le tout nouvel organisme a comme mission de «démystifie­r la technologi­e et la rendre accessible aux PME de la région, et d’utiliser la technologi­e pour donner des stages intéressan­ts aux jeunes en les accompagna­nt vers le marché du travail.»

La visibilité (sans vouloir faire de jeux de mots) qu’apporte cette initiative au CDTL pourrait également mousser l’intérêt pour la robotique et les nouvelles technologi­es. Le projet Synercité de la MRC d’Argenteuil, ainsi que des programmes comme Recypro, sont tous portés vers l’avenir, et plusieurs diront que l’arrivée d’un centre de formation comme le CDTL s’inscrit logiquemen­t dans cette mouvance vers l’avenir de région.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Une imprimante 3D comme la Prusa i3 MK3, considérée comme très rapide, peut produire 50 serretêtes (ou partie frontale) de visière par semaine. Le Centre de Développem­ent Technologi­que des Laurentide­s espère en avoir jusqu’à cinq autres d’ici peu.—photo
André Farhat
Une imprimante 3D comme la Prusa i3 MK3, considérée comme très rapide, peut produire 50 serretêtes (ou partie frontale) de visière par semaine. Le Centre de Développem­ent Technologi­que des Laurentide­s espère en avoir jusqu’à cinq autres d’ici peu.—photo André Farhat

Newspapers in French

Newspapers from Canada