LA COOP CONTRE-ATTAQUE LA VENUE DU GÉANT AMÉRICAIN
Controverse dans le comté d’Argenteuil, le géant américain Doordash, grande plateforme internationale de livraison, essaie d’étendre ses tentacules jusqu’à chez nous.
La compagnie ayant son siège social à San Francisco offrira ses services dans la municipalité de Lachute à compter du 16 juin prochain. Confirmé par la gérante de deux franchises de restauration rapide, qui a déjà reçu une formation par son franchisé, elle accueille cette nouvelle avec bonheur. Elle évalue offrir un meilleur service à sa clientèle, car ses deux restaurants à service rapide ne faisaient pas de livraison de prime à bord.
D’un différend point de vue, Denis Pelland, gestionnaire du Pub Sir John Abbott, estime que la venue du géant américain fera souffrir l’économie locale. Afin d’offrir un service de livraison dans la communauté, il planait déjà sur un projet de coopérative avec Radish Coop. Cette compagnie, mise sur pied en mars 2020, offre une application pour mettre en contact client et restaurateur et offrir un service semblable qui serait avantageux pour la communauté. Avec Radish, les livreurs deviendraient des membres travailleurs au même titre que le gérant du restaurant avec des avantages comme travailleur autonome avec bénéfice. Pour l’instant, rien n’est concrétisé, mais l’idée de bâtir une communauté pour établir les bases sont en devenir. «Il faudrait que les restaurants de la région fassent front commun, c’est la seule façon d’exister en tant que communauté», estime Denis Pelland.
Afin d’imager la situation de la compagnie américaine aux gens du comté d’Argenteuil, voici une vulgarisation d’une commande concrète à un restaurant rapide pour 4 qui coûterait environ 45$. La compagnie américaine, qui livre à votre porte, ajoute automatiquement un 30% à la facture pour service, soit 13,40$. À cela, vous êtes libre d’ajouter un pourboire pour le livreur. Dans ce combat qui semble celui de David contre Goliath, quelques restaurateurs semblent intéressés à suivre M. Pelland, dont le restaurant Le Bouillon 16.
Rapppelons qu’en janvier dernier, le gouvernement Legault avait tenté de plafonner le prix demandé par solidarité aux restaurateurs qui peinent déjà à survivre en temps de pandémie, mais le géant américain avait refuser de se plier à la demande. Québec jonglerait maintenant avec l’idée d’adopter un décret afin de les obliger à se conformer, tel que réalisé en Colombie Britannique.