L'Argenteuil

VENTS VIOLENTS: LA NATURE SE DÉCHAÎNE!

- MYLÈNE DESCHAMPS mylene.deschamps@eap.on.ca

Les rafales de vents violents sont passées en un peu moins de 30 minutes au début du long week-end de la fête des Patriotes, mais ont causé des ravages sans précédent à plus de 100 km sur 300 km de territoire de l’Est ontarien jusqu’en Mauricie.

Le réseau électrique a été durement touché, surtout par la nature. À Lachute, presque entièremen­t dans le noir samedi soir, des avancées significat­ives ont eu lieu en début de semaine. Seulement 8 sites (395 résidences) étaient sans réseau mercredi. Saint-André d’Argenteuil aura été épargné, eux qui ont eu leur lot de mésaventur­e avec les inondation­s.

Les résidents des secteurs éloignés d’Argenteuil, au coeur du passage, doivent s’armer de patience.

Sur ce vaste territoire dont les maisons sont souvent éloignées, on compte toujours plusieurs sinistrés. À Brownsburg-Chatham (1278 abonnés), Grenville-sur-la-Rouge (1333 abonnés), Harrington (1583 abonnés) et Gore (386 abonnés) étaient toujours sans électricit­é mercredi à midi.

«La plupart de ces 109 interrupti­ons couvrent un petit nombre de clients, soit entre une et 5 maisons. Ce sont aussi des cas problémati­ques. Il faut souvent complèteme­nt changer des poteaux qui sont brisés et qui sont difficiles d’accès, il faut nettoyer les routes pour s’y rendre, ce qui rend la tâche encore plus complexe, explique Anna Rozanova, porte-parole régionale pour Hydro-Québec.

Elle confirme que 700 équipes de travail s’affairaien­t sur les lieux mercredi, ce qui représente plus d’un millier de travailleu­rs. «Nous avons fait appel aux équipes d’autres régions et à nos partenaire­s de milieu. Les équipes travaillen­t de jour et de nuit pour les urgences», assure-t-elle.

Mme Rozanova invite la population à suivre le travail des équipes sur le site d’Hydro-Québec, où l’on peut voir où les équipes s’affairent. Le travail est colossal et plusieurs résidents éloignés qui ont pour la plupart un puits fonctionna­nt à l’électricit­é doivent aussi se passer d’eau. La présidente et directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, affirmait sur les ondes de Radio-Canada mercredi après-midi qu’on était face à une situation de l’ampleur de la crise du verglas.

Solidarité

Durement touché, cela aura permis de voir la solidarité envers les familles et les entreprise­s éprouvées. Alors que le soleil se couchait samedi soir, ils étaient une dizaine de la famille Raymond-Denis à prendre grand soin du Théâtre des petits bonheurs, dont le toit a été frappé de plein fouet par les microrafal­es. Littéralem­ent soulevée, la toiture plate s’est repliée sur elle-même comme une crêpe.

Les serres de la Coopérativ­e Ferme La Roquette se sont envolées pour se retrouver jusque de l’autre côté de la route. «Bien que la ferme se soit fait dépeigner pas à moitié et que l’électricit­é ne soit toujours pas revenue (mardi dernier) ; tout va bien. L’important: personne n’est blessé, les plants sont encore dans le sol et tout le monde garde le moral. Également, on se considère très chanceux d’être si bien entouré», soulignait l’équipe de la Ferme La Roquette qui a déjà revêtu les plants de leurs serres au cours de la semaine.

À l’aube de son 100e anniversai­re, le Club de golf Lachute aura aussi subi des dégâts considérab­les. Le directeur général depuis 2017, Benjamin Painchaud, est fier de pouvoir annoncer que les départs ont été de nouveau accessible­s jeudi matin. «On a investi des sommes considérab­les pour

ouvrir le plus vite possible en engageant une firme profession­nelle de la région de Laval. Sans les avoir comptés un à un, on parle d’une centaine d’arbres déracinée, une centaine d’autres cassés en deux et une centaines d’arbres endommagés, qui ont causé des bris sur le système d’irrigation», mentionne M. Painchaud. Étrangemen­t, aucun vert n’a été trop endommagé, même si des arbres s’y sont retrouvés.

Dans le secteur Marelan, plusieurs bardeaux des toitures étaient arrachés tout au long de la 148 et certains garages affaissés. Les routes du secteur Harrington, tout comme le long de la rivière Outaouais, ont été entravées par de gros arbres centenaire­s déracinés.

Quelques écoles de la CSRDN ont été fermées mardi, dont l’Oasis, l’école primaire d’un des secteurs de Lachute (Duvernay) les plus touchés. Le Séminaire du Sacré-Coeur à Grenville-sur-la-Rouge était toujours fermé jeudi matin.

Des entreprene­urs de la région comme Étienne Saulnier, arboricult­eur, et Étienne Campeau, service arboricole complet, ont dû reporter des clients pour répondre à des urgences comme des arbres affaissés sur des maisons.

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Mylène Deschamps —photo À Grenville comme à plusieurs endroits, des arbres ont tombés sur des camions.
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—photo Mylène Deschamps Les serres de la Ferme La Roquette se sont envolées. Plusieurs bénévoles ont aidé à replacer le tout. Heureuseme­nt, les plants n’ont pas été touchés, même si le thermomètr­e est descendu près de 5 degrés dans la nuit de dimanche.
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—photo courtoisie Perry Bucci et Étienne Saulnier (à droite), arboricult­eurs, ont cumulé plus d’une soixante d’heures depuis samedi en répondant à plus d’une trentaine d’appels.

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