Le Magazine de l'Auto Ancienne
DODGE CHARGER SE 1974
MARTIN SYLVAIN, LÉVIS, QC
La dernière charge de la cavalerie chez Chrysler
Puissante, performante et bien équipée, la Dodge Charger est dévoilée le 1er janvier 1966 le temps d’une coupure publicitaire au milieu d’un match de football universitaire du Rose Bowl Game à Pasadena en Californie. Surnommée le « nouveau leader de la rébellion Dodge », la Charger, future star des « musclées », se distingue par sa large calandre chromée dissimulant les quadruples phares escamotables.
De série, elle se présente comme un puissant coupé de taille moyenne avec des lignes de toit de style fastback. Une nouvelle calandre très innovante dont la forme évoque un rasoir électrique. La partie arrière très distinctive s’orne d’une large bande continue incorporant les feux de recul, les feux de freinage et les clignotants.
La Dodge Charger est construite sur la plate-forme de la berline Dodge Coronet. Elle s’inspire, en nombreux points, du design du prototype Charger II de 1965. Elle est l’oeuvre du coup de crayon de Carl Cameron sous la direction d’Elwood Engel.
Sous le capot, les moteurs proposés sont nombreux. Celui de base est le V8 de 318 pc (5.2 l) de 230 cv. Suivent ensuite le V8 de 361 pc de 265 cv, le V8 de 383 pc de 325 cv. Et, pour la version la plus explosive, le moteur Hemi de 426 pc (7 l) de 425 cv. Seulement 468 unités munies du moteur Hemi sortent de l’usine en 1966 sur les 37 300 unités produites. En 1967, la Charger est produite à 15 788 exemplaires, dont 118 rarissimes exemplaires équipés du légendaire moteur Hemi.
On n’a pas tout de suite affublé la Charger de l’appellation « voiture musclée » bien qu’elle ait été alors disponible avec le moteur Hemi en option. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’elle est rapidement devenue la meilleure « musclée » de la firme Chrysler.
En 1968, la Dodge Charger est totalement revue, redessinée par Richard Tightsin et n’emprunte plus aucun élément à la Coronet. Côté motorisation, apparaît la version haute performance R/T avec le V8 440 Magnum 375 cv. Gros succès commercial cette année-là, avec 96 100 exemplaires vendus, dont 475 R/T Hemi.
La Dodge Charger demeure une des meilleures voitures de haute performance produite aux États-Unis. Son excellente réputation sur les pistes de course témoigne avec vigueur de ses puissantes motorisations. Le slogan « To catch a MOPAR you need a MOPAR » veut tout dire.
EN 1974
En 1974, la Dodge Charger reçoit de légères modifications de style au niveau des feux arrière et de la calandre. Le moteur de base demeure le fidèle « Slant Six » de 225 pc d’une puissance de 105 chevaux. Par contre, un V8 à soupapes en tête de 318 pc est également disponible avec 45 chevaux supplémentaires.
En fait, 1974 n’a apporté que des modifications mineures, notamment de nouveaux choix de couleurs, un motif de grain plus doux sur les surfaces intérieures et une légère augmentation de la taille des pare-chocs en caoutchouc. L’option 340 a été remplacée par un moteur de 360 pc muni d’un carburateur à 4 corps en tant que moteur de performances. Toutes les autres options de moteur sont restées les mêmes, y compris le 360 à carburateur 2 corps. Plusieurs ratios de disponibles pour le différentiel. Comprenant aussi l’option à glissement limité « Sure Grip » de 3,23. Une transmission manuelle à quatre vitesses était toujours en option, sauf avec le moteur 440.
En dépit du fait que la Charger ne soit plus perçue comme un modèle de performance, les ventes ont augmenté, car elle est alors devenue une voiture de luxe personnelle. La belle époque de la voiture musclée a pris fin, 1974 étant la dernière année pour les options dites de performance. La longue pénurie de carburant alliée aux nouvelles normes de sécurité de l’époque contribua à affecter sa noble réputation. Malgré ça, la majorité des acheteurs ignorèrent le « Slant-Six » et favorisent les moteurs V8 de 318 pc ou 360 pc.
L’équipement de série comprenait une moquette de couleur assortie, un rétroviseur intérieur de jour/nuit, un allume-cigare, deux klaxons, une rampe d’égouttement de toit et des essuie-glaces à deux vitesses. Les acheteurs qui choisissent l’option Rallye Pack, bénéficient de barres stabilisatrices avant et arrière, de pneus à flancs noirs F70-14 surélevés à lettrage blanc, un tableau de bord Rallye, des bandes décoratrices de carrosserie, des goupilles de capot et une ornementation extérieure très spéciale.
Le niveau de finition supérieur de la série Charger demeure le groupe SE. Les modèles SE avaient un toit de vinyle landau avec des fenêtres dites « opéra », des phares dissimulés, un déverrouillage intérieur du capot et une moulure de pare-chocs mieux stylisée. La carrosserie était ornée sur les côtés de bandes décoratives spéciales, un capot bombé et une instrumentation exclusive. Les autres caractéristiques comprenaient des enjoliveurs de luxe, une banquette avant avec accoudoirs centraux rabattables, une horloge électrique et un tableau de bord Rallye.
La Charger est disponible en tant que coupé deux portes pouvant accueillir six personnes. Le prix de base se situe à 3 200 $. En 1974, Dodge produira environ 30 957 exemplaires de la Charger SE, tous équipés de moteurs V8. Seulement 661 modèles Charger sont alimentés par le V8 optionnel de 360 pouces cubes.