Le Magazine de l'Auto Ancienne
CHEVROLET CAMARO Z-28 1995
GAÉTANNE MERCIER, BAIE-D'URFÉ, QC
Amour et Camaro!
Nous vous présentons ce mois-ci un très bel exemplaire d’un Chevrolet Camaro Z-28 1995 appartenant à Madame Gaétanne Mercier, de Baie-D'Urfé. Déjà, la voiture, habillée d’un rouge vif, ne passe pas inaperçue. L’effet est au carré lorsque vous voyez cette dame de 75 ans bien sonnés derrière le volant. Aussi fringante que sa Camaro, Mme Mercier savoure chaque kilomètre à son bord. Et petit conseil d’ami, n’allez pas lui demander si elle est à vendre...
La Camaro 1995 fait partie de la quatrième génération. Celle-ci a été lancée en 1993 et a été offerte jusqu’en 2002. La Camaro est née en 1967, et fait rêver depuis ce temps. Qui ne connaît pas quelqu’un qui a déjà possédé une Camaro? Tout le monde la connaît, tout le monde a une histoire à raconter à son sujet.
Celle de Mme Mercier n’affiche que 67 000 km. Elle est équipée de la transmission automatique. Elle est la première et unique propriétaire. Selon le vendeur à l’époque, seulement 35 exemplaires dans cette configuration ont été produits. Elle a été dénichée chez un concessionnaire de Winnipeg, qui a bien voulu la laisser aller à son homonyme québécois.
La vente de grosses voitures sport américaines n’est pas dans ses meilleures années en ce début de décennie. GM se devait de réagir. La concurrence japonaise et européenne venait de plus en plus conquérir une bonne part du marché de la catégorie des sportives. L’acheteur potentiel de ce type de voiture a vieilli, il s’est plutôt tourné vers la mini-fourgonnette ou le VUS, famille oblige. Seulement 48 200 unités sont vendues en 1992. C’est peu, comparé à certaines années records comme 1967 avec 285 700 exemplaires, ou bien 1984 avec 261 600 véhicules.
GM met donc le paquet pour lancer la quatrième génération. La haute direction de GM souhaite, entre autres, une qualité d’assemblage irréprochable. L’usine québécoise de Boisbriand remporte le concours parmi les 28 autres usines en Amérique du Nord. Celle-ci s’étant déjà démarquée dans le passé pour s’être hissée au quatrième rang de l’industrie automobile en matière de qualité d’assemblage avec l’Oldsmobile Cierra.
Ce qui fait donc de cette génération de Camaro une fierté québécoise, une partie de notre histoire automobile locale. GM met malheureusement fin à la production du duo Chevrolet Camaro/ Pontiac Firebird. Les chiffres de ventes toujours à la baisse ont donné le coup de grâce à ces bolides. C’est le 27 août 2002 que la dernière voiture est sortie de la chaîne de montage, une Camaro Z-28. C’est 1200 emplois qui seront ainsi perdus. Un coup dur pour l’économie de la région. On doit tourner la page.
Mais revenons à l’édition de 1995. Deux modèles de Camaro sont offerts, soit la version de base ou bien la version Z-28. Le coupé ou le cabriolet sont disponibles pour toutes les versions. Le moteur de base est le V6 de 3.1 litres développant 160 chevaux. Il peut être couplé à la boîte manuelle à cinq rapports ou la transmission automatique à quatre rapports en option. Un deuxième moteur V6 est aussi offert, le nouveau 3.8 litres de série II, donnant pour sa part 200 chevaux. Enfin, la pièce de résistance réservée à la version Z-28 est le V8 connu sous le nom de code LT1, de 275 chevaux et d’un impressionnant couple de 325 livres/pied à seulement 2000 tr/m. Des spécifications dignes des muscle cars des années 70. La passion revit!
La transmission manuelle à six rapports vient du fabricant de renommée mondiale Borg-Warner. Elle est optionnelle, mais sans frais. L’automatique est en équipement de série.
La Z-28 peut atteindre les 225 km/h en vitesse maximale. Le sprint du zéro à 100km/h en 6,5 secondes, ce qui est très bien pour les années 1990. Le quart de mille se parcourt sous la barre des 15 secondes, avec une vitesse de 150 km/h ( 94 m/h ). La Camaro mange pour déjeuner son éternelle rivale, la Ford Mustang qui ne peut faire mieux que 7,2 secondes pour le même exercice, avec ses maigres 215 petits chevaux. Une Camaro de base se détaille à 18 360$. La version Z-28 cabriolet toute équipée frôle les 30 000$.
Laissons Jacques Duval s’exprimer en 1995 : « Comme de vraies enjôleuses qui vous séduisent au premier clin d’oeil, mais qui n’ont pas toujours l’attrait pour faire durer le plaisir. Les Chevrolet Camaro
et Pontiac Firebird ont des lignes irrésistibles qui ne mènent pas nécessairement vers les plus grandes joies de la conduite automobile. Leur popularité prouve que plusieurs peuvent s’accommoder de leurs performances à l’emporte-pièce, mais notre rôle est de vous dire exactement ce à quoi vous attendre de ces coupés sport fièrement assemblés à Ste-Thérèse».
Petite touche personnelle si vous me le permettez chers lecteurs. Le Guide de l’auto de 1993 était orné de cette merveilleuse nouvelle Camaro Z-28 d’un rouge explosif me faisait rêver. Jeune étudiant au cégep à l’époque, ce livre de chevet décorait le plancher de ma chambre à quelques pouces du matelas… Je la regardais en rêvant de voir disparaître mon Mazda 626 1984 rouillé, rouspétant à la moindre augmentation du taux d’humidité. Je me disais qu’un jour j’allais en avoir une. Il y a plus d’un quart de siècle de ça et je n’ai toujours pas de Camaro. Il faudrait que j’arrête de « niaiser » un jour !
Il est encore le temps de dénicher des Camaro de cette génération à prix abordable. Il est impératif d’opter pour un véhicule en bon état. Le coup d’une restauration peut être faramineux avec tous les systèmes électroniques, les coussins gonflables et les plastiques de piètre qualité qui collent à la peau des produits Chevrolet de cette décennie. Les coûts seront assurément plus élevés que la valeur de la voiture, mais quand on aime, il n’y a pas de prix!