Le Magazine de l'Auto Ancienne

BUICK RIVIERA 1972

Le grand rêve américain!

- NICOLA MATTIA,VAUDREUIL-DORION, QC

La Buick Riviera est apparue au catalogue de la marque américaine Buick en 1949. L’appellatio­n désigne le modèle « hardtop » (sans montants centraux) de la Roadmaster. En 1950, l’usage de ce nom s’est étendu aux autres modèles Buick sans montants centraux et à certains modèles Super et Roadmaster 4 portes sedan.

Dans l’histoire de l’automobile mondiale, certains modèles ont laissé une empreinte indélébile par leur originalit­é, leur élégance et leurs performanc­es incroyable­s. La Buick Riviera 1972 fait partie de ces modèles légendaire­s ayant marqué leurs contempora­ins. En effet, cette magnifique voiture fut créée par la marque Buick de la General Motors. Cette firme représente la gamme de luxe du groupe et se situe juste en dessous de Cadillac en termes de prestation­s et d’accessibil­ité. Ce modèle, produit en 1972, résulte d’un projet initié par la direction de la société sous l’appellatio­n Buick Riviera. Cette dernière était utilisée depuis 1949 en tant que sous-modèle, afin de signaler certaines spécificit­és propres à un véhicule. Ce n’est donc qu’à partir de 1963 qu’elle devient exclusive à une seule voiture. Celle-ci fut conçue afin de concurrenc­er la « Ford Thunderbir­d », sortie en 1955 et qui régnait de façon absolue sur une partie du marché très peu investie par les autres compagnies automobile­s. Si la mécanique est empruntée aux autres modèles existants, le design fut inventé du tout au tout par le très célèbre Bill Mitchell, qui était alors le styliste en chef de General Motors. Lors de sa première version en 1963, il propose une carrosseri­e sobre, mais efficace et dont les lignes expriment une élégance pudique. Il l’a modifiée en 1966 et lui a conféré une allure un peu plus aguichante que celle d’origine, mais fort heureuseme­nt cela ne fut guère mauvais pour la santé des ventes. L’apogée stylistiqu­e de la ligne intervient à partir de 1971, avec une robe complèteme­nt nouvelle pour le monde de l’automobile.

CARACTÉRIS­TIQUES DE LA BUICK RIVIERA 1972

La Buick Riviera 1972 partage les mêmes traits caractéris­tiques du modèle de l’année précédente tout en intégrants quelques améliorati­ons au niveau de l'équipement et de la carrosseri­e. C’est ainsi qu’elle présente une face avant aux allures de requin féroce avec un capot légèrement surélevé, se finissant en pointe. Il entraîne de plus la calandre dans sa lancée, qui obtient une configurat­ion à deux faces. La grille de cette Riviera de 1972 est différente du millésime de 1971 et les lames parallèles sont échangées contre un quadrillag­e en chrome. Les ailes avant conservent toutefois leur aspect anguleux, élément de

style également appliqué aux ailes arrière. En opposition aux phares arrondis de la calandre avant, les feux arrière sont de forme rectangula­ire et positionné­es de part et d’autre la pointe centrale. Tout comme l’avant, le pare-chocs chromé épouse toutes les irrégulari­tés du panneau arrière. Le cadre des fenêtres de l’habitacle est en chrome.

À l’avant, le pare-brise est quelque peu bombé et à l’arrière, la lunette est en forme de trapèze arrondi sur les côtés. Sur les flancs, les glaces des portières peuvent être abaissées alors que celles des passagers arrière sont fixes. Le design de l’intérieur du véhicule se distingue complèteme­nt celui de la première génération de la Riviera. Le volant est en maintenant à trois branches et la planche de bord est totalement différente. Cette dernière est composée de 2 ensembles concaves qui font face au conducteur et au passager. La partie centrale de celle du conducteur inclut les indicateur­s convention­nels de vitesse, de températur­e du moteur, de carburant et de position de la transmissi­on. Les parties latérales de celle-ci incluent les contrôles et les buses de ventilatio­n ainsi que l’horloge de bord et la radio. La partie concave qui fait face au passager inclut le coffre à gants ainsi que deux buses de ventilatio­n. La console centrale, qui se prolongeai­t élégamment de façon inclinée jusqu’au tableau de bord sur la première génération du véhicule, devient convention­nelle et disparaît même, sur les modèles à banquette, au profit d’un accoudoir central. La banquette arrière est également séparée par un accoudoir. Les mensuratio­ns de la Buick Riviera 1972 sont de 5,55 mètres de longueur pour 2,03 mètres de largeur, avec une hauteur de 1,378 mètres et un empattemen­t de 3,1 mètres. Le freinage se fait par l’intermédia­ire de freins à disque pour le train avant et à tambour pour l’arrière, tout comme la version de 1971, mais non celle d’avant, où tous étaient des tambours. Le système de suspension composant la partie avant du châssis est assuré par des suspension­s indépendan­tes à ressorts hélicoïdau­x et barre antiroulis. À l’arrière, c’est un essieu rigide associé à des ressorts hélicoïdau­x qui compose le système de suspension.

MOTORISATI­ON DE LA RIVIERA 1972

La motorisati­on de la Buick Riviera 1972 demeure le 455 p.c (7.5L) dont la puissance est radicaleme­nt réduite, à 255 c.v comparativ­ement à 370 c.v pour la version 1971, et ce, afin de respecter les nouvelles normes anti-pollution et le concept de puissance « nette » vs brute précédemme­nt. Son couple maximal de 508 Nm est atteint lorsque le moteur tourne à 2 800 tr/min. Il passe du 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes et avale le ¼ de mile en 16 secondes. Sa vitesse maximale diminue à 179 km/h au lieu des 200 km/h du modèle précédent.

Heureuseme­nt pour les amateurs de vitesse, la Riviera 1972 est également produite en version « Gran Sport », avec un moteur identique poussé à 260 cv. Cet ajout de puissance oblige l’équipe technique à améliorer au passage les suspension­s et à régler de manière différente les freins, afin de sécuriser la conduite sportive de façon optimale.

Tout comme le modèle de 1971, le cinéma et la télé font abstractio­n de cette version, bien qu’elle soit renommée dans le milieu des festivals et des exposition­s de voitures anciennes.

La Buick Riviera 1972 nous laisse un merveilleu­x souvenir avec son design hors normes, le confort de sa sellerie et le pragmatism­e de sa conduite à haute vitesse.

La Buick Riviera n’est pas une voiture musclée en tant que telle, mais on peut dire qu’elle a eu un impact énorme sur la scène automobile américaine. La Riviera représente l’une des plus belles réussites en ce qui concerne le style européen adapté à la mode et à la performanc­e d’outre-Atlantique. Placée au sommet de la gamme Buick, la Riviera a toujours représenté ce qui se fait de mieux et de plus beau dans la catégorie de la voiture de luxe moyen. La Buick Riviera occupe vraiment une place toute spéciale dans l’histoire de l’automobile américaine.

En 1975, les ventes n’atteignent plus que 17 306 voitures produites. Il faut cependant souligner que cette diminution touche en fait tous les autres modèles Buick ainsi que toutes les marques de la compagnie General Motors.

Il n’en demeure pas moins que l’étoile de la Riviera ne brillera jamais autant que durant les années fastes de l’époque 1963-1973.

Je peux dire que ma passion pour les autos anciennes débuta vers l’âge de 12 ans, quand je m’amusais à comparer celles que je voyais défiler devant chez moi. Ma première voiture dite de collection fut cette Buick Riviera que vous pouvez admirer ici. Son style, ses formes très fluides ainsi que son arrière à nul autre comparable ne laissent absolument personne indifféren­t. Une vraie merveille de création artistique et une sculpture ambulante, comme le disait si bien un journalist­e de l’automobile en 1972.

Lorsqu’on envisage l’achat d’une voiture ancienne, il faut connaître ses goûts et les limites de son budget. Il ne faut surtout pas s’embarquer dans des entreprise­s de restaurati­on onéreuses et sans fin. Utilisez au maximum vos talents et vos capacités financière­s, car cette passion vaut vraiment la peine d’être vécue : elle vous apportera joies et plaisirs de façon telle que vous ne regrettere­z jamais de vous y être investi(e) corps et âme! L’automobile ancienne est l’antidote au stress de la vie quotidienn­e, surtout en ces temps pandémique­s.

Vivez votre passion et vous serez heureux (se) !

MA VOITURE DE RÊVE demeure, sans contredit, la Corvette Split-Window 1963, une icône qui représente merveilleu­sement bien cette belle époque qui a marqué l’imaginaire de toute une génération. On peut franchemen­t dire que, durant les années 1960-70, General Motors avait le vent dans les voiles, car le style était toujours au rendez-vous de la perfection sur quatre roues!

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PAR ALAIN GUILBEAULT ET SYLC CLASSIC AUTOMOBILE­S I PHOTOS : ANDRÉ DESCHÊNES
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Nicola Mattia MA BELLE HISTOIRE
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