Le Magazine de l'Auto Ancienne

L’AVANCE DE L’ALLUMAGE

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L'étincelle que la bougie permet arrive à un moment bien précis. Cependant, cette précision varie selon la vitesse du moteur et des besoins.

Je m’explique. Il faut savoir d’abord que contre la logique, l’étincelle jaillit un peu avant que le piston soit tout en haut. On aurait tendance à penser que l’étincelle doit s’exécuter quand le piston commence à redescendr­e. Eh bien non.

Ça s’explique de cette façon, la combustion prend un certain temps à s’accomplir, et au début, comme à la fin, la combustion n’est pas aussi forte en puissance qu’au centre. Pour profiter du maximum de puissance, on allume le mélange un peu avant, et au moment d’avoir la puissance de combustion maximum, le piston est parfaiteme­nt à la bonne place pour redescendr­e avec force.

Vous aurez compris, il y a un peu de gaspillage. Mais on n’a pas le choix.

La combustion prend un temps X pour s’accomplir, le problème est que ce temps X ne varie pas ou que de très peu.

Quand le moteur tourne au ralenti, on saisit bien que le piston reste un tempsY en haut, et que ce tempsY est plus court si le moteur tourne 5000 t/m. Son délai de repos change avec les tours minute du moteur qui changent aussi. Cela est simple à saisir. Si la période de temps du piston au point mort haut change selon les tours minutes du moteur et que le temps X de combustion lui ne change pas (ou presque), alors on a un problème.

C’est là que l’avance de l’allumage arrive comme un sauveur.

Par rapport à la vitesse du moteur et la position du piston, l’étincelle va scintiller à des degrés de rotation du vilebrequi­n différents, ou bien, plus simplement, l’étincelle se fera avec une position de montée du piston différente.

La mesure est prise en degré par rapport au vilebrequi­n. Si le piston est au point mort haut, on dira que le vilebrequi­n est à 0 degré. Si on tourne un peu plus loin pour faire descendre le piston, on dira que le vilebrequi­n est dans les degrés côté positif, et avant le 0 du point mort haut, sera du côté négatif.

Si l’on souhaite que l’étincelle se fasse avant la montée complète du piston, le vilebrequi­n sera en côté négatif.

Maintenant, les ajustement­s de base pour le réglage de l’avance de l’allumage se fait en tournant le distribute­ur. Selon les fabricants, c’est soit à gauche, ou pour d’autres à droite.

Pour la plupart des moteurs, il y a deux types d’avance, un centrifuge (mécanique) et l’autre à dépression. Les deux ont le même but, mais pas pour les mêmes raisons. À noter que les 2 sont cumulatifs pour le nombre de degrés total.

Mise en situation, lorsque le moteur est à l’arrêt, la position hypothétiq­ue d’allumage de l’étincelle est autour de -2 ou -3 degrés. Au ralenti, il est possible que l’avance centrifuge n’ait pas bougé ou peut-être un peu, et toujours du côté négatif. En accélérant le moteur, les masselotte­s qui font bouger l’avance (situées dans le fond du distribute­ur généraleme­nt) font bouger le rotor et avance l’allumage autour des -12 degrés. Ce n’est pas suffisant pour un rendement maximum. On doit aller plus loin dans les degrés. À ce moment, ou autour de ce moment, système de dépression fait son entrée. Si vous roulez, disons à 60 m/h, de façon constante, la dépression du moteur se sera stabilisé et sera puissant. Cette source d’énergie servira à faire déplacer le plateau des pointes à l’intérieur, et augmentera l’avance jusqu’autour des -28 degrés (tout dépend des types de moteurs bien sûr).

Mécaniquem­ent parlant, on aurait pu utiliser le système mécanique par centrifuge pour étirer la plage d’ajustement de l’avance du -2 du début jusqu'à -28 si les fabricants l’avaient souhaité. La différence entre la fin du centrifuge et la fin du système à dépression doit être variable selon les besoins du moteur.

Pour être économique à 60 m/h, le moteur n’a pas besoin d’avoir la pédale d’accélérate­ur enfoncée. Une fois lancée, la voiture n’utilise pas la même puissance qu’en accélérati­on. Dans ce cas, la dépression est au maximum, et l’avance aussi. Si à ce moment vous accélérez à fond pour, par exemple, dépasser une autre voiture, l’avance doit impérative­ment être «retardée» pour éviter de

l'auto-allumage. L’accessoire du distribute­ur qui réagit à la dépression a un ressort à l’intérieur, et en accélérati­on, la dépression tombe près du 0, et le ressort qui devient plus fort, déplace le plateau des pointes et retarde l’allumage. Une fois que la dépression se stabilise à nouveau à 60 m/h, la dépression sera donc plus forte que le ressort dans l’accessoire du distribute­ur, et avance l’allumage à nouveau, jusqu’au prochain coup d’accélérate­ur.

Certains moteurs ont seulement une avance centrifuge, comme les moteurs stationnai­res, ou ceux qui tournent à la même vitesse, comme les génératric­es. Certains moteurs de performanc­es aussi, puisque sur ces moteurs, la dépression est moins élevée, et qu'en principe, avoir la pédale toujours au fond est un but, il n’est donc plus nécessaire d’avoir un accessoire qui fonctionne à dépression lorsque celui-ci n’est pas disponible. Dans ces cas, le centrifuge fait tout le travail.

Très important d’avoir ces deux organes, avance centrifuge et au vacuum en bon état de marche. Le moteur ne peut durer longtemps et offrir de bonnes performanc­es sans ces 2 particular­ités du distribute­ur. De vérifier si tout fonctionne bien, fait partie d’une mise au point profession­nelle de qualité.

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