Le Magazine de l'Auto Ancienne
CE QU’EN PENSAIT JACQUES DUVAL EN 1987
La Monte Carlo est effectivement une « crise d’identité sur roues ». Ces mots ne sont pas de nous, mais proviennent bel et bien du dossier de presse élaboré pour la gamme 87 de Chevrolet. Avec un humour aussi rafraîchissant qu’inhabituel, on diagnostique chez ce plantureux coupé un cas de « double personnalité ». Au moins, ses fabricants en sont conscients. Ce que ne mentionne pas le présent document, c’est que la gamme Monte Carlo est ainsi composée parce qu’elle répond à des impératifs bien précis. Décrivons-la brièvement, imitant en cela, les documents officiels qui n’ont à peu près aucun changement technique important à décrire entre les Monte Carlo de l’an dernier et les modèles de 1987. Du côté jardin, on retrouve la Monte Carlo LS (Luxury Sport) qui regroupe à peu près tous les attributs dont se nourrissent les clichés à l’endroit de la voiture américaine classique à propulsion arrière. Chrome, flancs blancs, sièges recouverts de faux velours, accessoires à gogo, tout y est bien entendu! Ce modèle est animé en version standard, par le V6 de 4,3 litres. Du côté cour, la ronflante Monte Carlo SS : c’est là que se retrouve la plus grande nouveauté de l’année : la version Aerocoupe SS. Quelque deux cents de ces voitures furent produites l’an dernier. Toutes furent écoulées au sud de la fameuse ligne Mason-Dixie, qui sépare le sud du nord, aux yeux de nos puissants voisins. Coïncidence? Évidemment pas. L’Aerocoupe fut créée pour être homologuée et permettre à bon nombre d’équipes du circuit NASCAR de disposer d’une carrosserie plus aérodynamique et ainsi donner la réplique aux Ford Thunderbird et aux cousines des autres divisions GM. Si l’importance de bien paraître dans la prestigieuse série Winston Cup pour stock-cars est l’une des grandes raisons de l’existence de la Monte Carlo SS, leur popularité constante au chapitre des ventes en est une autre. Les Super Sport représentent maintenant le tiers de toutes les Monte-Carlo produites. Les Luxury Sport, quant à elles, doivent leur longévité au prix raisonnable de l’essence et à la nostalgie des Nord-Américains pour les voitures de type traditionnel à propulsion. Entre LS et SS, nous ne balançons pas le moindrement. Avec ses sièges de guimauve, sa suspension de même nature et ses pneus plus petits, il manque précisément à la LS ce qui rend les SS si intéressantes en leur conférant un comportement routier honnête et une homogénéité qui leur manquait jusqu’à maintenant.
POUR
• Tenue de route honnête
• Version SS assez homogène
• Mécanique éprouvée
• Direction rapide et précise
• Équipement complet
• V8 souple et très performant
CONTRE
• Suspension trop ferme
• Sous-virage prononcé
• Capot hypertrophié
• Places arrière exigües
• Coffre trop petit
• Sensibilité au vent latéral