CARPE DIEM

Ne pas tenir quoi que ce soit pour acquis et savoir apprécier les bonnes choses de la vie.

On s’habitue pratiquement à tout, au meilleur comme au pire.

Nos voitures anciennes font partie du meilleur en ces temps tristounets.

Je roule en voiture ancienne d’avant-guerre depuis l’âge de 16 ans et j’ai toujours cru que ce plaisir ne s’arrêterait jamais, sauf cas de force majeure, qui pour moi ne devait jamais se produire.

La voiture ancienne que je possède depuis 40 ans en aura bientôt 95 et je dois dire que, pour moi, elle a toujours le même âge, car elle se comporte comme elle le faisait quand j’en ai fait l’acquisition en 1980 : toujours fidèle au poste, que ce soit pour un déplacement local ou pour un long périple à des centaines de kilomètres. Bref, l’âge réel de cette voiture ne m’a jamais traversé l’esprit, puisqu’elle est devenue pour moi un objet d’utilisation courante. De plus, toute ma vie s’est passée en compagnie d’automobiles d’avant-guerre, à de très rares exceptions.

Mais voilà que cette maudite pandémie nous est tombée dessus et que les possibilités de rouler en auto ancienne se sont évanouies d’un seul coup! Et c’est là que je mesure l’absence de ce qui fait ma passion.

C’est maintenant que j’apprécie mon auto ancienne. Ne dit-on pas que l’on n’apprécie vraiment un être cher que lorsqu’il disparaît de nos vies?

Ne tenez donc rien pour acquis, ni les êtres, ni les objets, ni même le temps. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie, comme l'écrivait Pierre de Ronsard dans Sonnets pour Hélène.

Ce soir, j’ai l’âme à la tendresse pour ma chère amie de 95 ans. Elle fait une pause en espérant elle aussi des jours meilleurs.

Vivement le miracle qui nous permettra de nous remettre en ménage et de reprendre goût à la vie.

J’aimais bien cette voiture, aujourd’hui j’en suis amoureux.

Ce cri du coeur est aussi le vôtre, vous qui vous abandonnez à la même passion, vous qui attendez aussi le miracle depuis plus d’un an.

L'ancien nom du Magazine de l'AUTO ANCIENNE était LE PHARE.

C’est bien maintenant que nous aurions envie de le voir, ce phare au bout du tunnel...