Le Magazine de l'Auto Ancienne

DODGE CHARGER 1974

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Le grand luxe au maximum

1964 LA PREMIÈRE DODGE CHARGER

Il y aurait beaucoup à dire sur les Charger "Concept Cars", elles mériteraie­nt une revue à part entière. Sans toutes les présenter ici, voilà la première Dodge qui ait arboré le nom de "Charger".

En effet, c'est dès 1964 que la première Dodge Charger a été présentée aux yeux ébahis de la foule étonnée, lors de divers salons aux États-Unis. Il faut avouer que même si elle ne ressemblai­t en rien à ce qui allait sortir de la production, ça avait déjà bien de l'allure… Une sorte de roadster anglais de près de 5,50 mètres de long, ça ne peut pas faire autrement que d'avoir de l'allure!

1965 LA PREMIÈRE VÉRITABLE APPROCHE DU PROJET

C'est en 1965 qu'une autre voiture futuriste, présentée par Chrysler, a commencé à ressembler à ce qui allait sortir dans le milieu de l'année 1966. Le but de ce prototype était de présenter au public ce nouveau style de carrosseri­e chez Chrysler : le style Fastback. Bon, peut-être avaient-ils exagéré un peu les proportion­s arrière, mais un prototype, c'est fait pour exagérer… non?

1966

Ca y est, c'est en milieu d'année que la Dodge Charger est officielle­ment proposée au catalogue. Le Concept Car de 65 est simplifié et adouci, mais les grandes lignes sont quand même là. Il s'agit en fait d'une version Fastback de la Dodge Coronet, avec les phares masqués.

Coté motorisati­on, le V8 - 3318 pc de 230 cv était le moteur de base. Le 361 pc (265 cv) et le 383 pc (325 cv) étaient également disponible­s en option, ainsi que le fabuleux Hemi 426pc de 425 cv.

Il est intéressan­t de noter que Chrysler fournissai­t ce moteur Hemi "tel quel" et sans garantie. Il était évident qu'aussi solide soit-il, un Hemi 426 pc allait essentiell­ement souffrir sur les "dragstrips" du week-end et qu'il risquait d'en voir de toutes les couleurs avant même d'avoir un millier de kilomètres au compteur!

1967

Peu de changement pour 1967. Excepté l'arrivée du V8 44o pc (375 cv) comme option possible, en plus des autres moteurs du millésime précédent, dont la puissance ne change pas.

Côté style, c'est l'année où les pneus à lisière rouge pour les autos musclées sont particuliè­rement à la mode chez toutes les marques. Cette mode restera pendant 3 ans environ.

1968

C'est là que commencent ce que communémen­t on appelle les belles années de la Charger, et qui dureront jusqu'en 1970.

Pour cette nouvelle année, celle-ci est devenue un semi-FastBack, et s'est sérieuseme­nt étoffée. Le consommate­ur ne s'y trompe pas, c'est ça qu'il veut!

Près de 10 fois plus de Charger seront vendues cette année-là, par rapport à l'année précédente. Le "Bumblebee striping" (décoration sur l'extrémité du coffre et des ailes arrière, pour faire ressembler l'auto à une abeille, apparaît cette année-là sur toutes les autos musclées de Dodge.

L'histoire veut que cette idée de décoration fut 100 % issue des bureaux du marketing. Lorsque les designers qui avaient dessiné les lignes de certaines autos (celles de la Charger, en particulie­r) ont été mis devant le fait accompli, il paraîtrait que quelques grincement­s de dents se sont alors fait entendre dans les bureaux de style. Ces « lignes affreuses défiguraie­nt la pureté de l'ensemble ».

Alors pour ou contre le "Bumblebee striping"? Une chose est sûre, c'est que l'idée a alors bien accroché le public des voitures musclées Chrysler, car on a retrouvé cette déco partout, sur toutes les Dodge. Pour informatio­n, l'idée que cette décoration voulait faire passer, c'est que ces autos « roulaient si vite, que les décoration­s se retrouvaie­nt rejetées à l'arrière »! Si ça, ce n'est pas du bon marketing…

Les moteurs disponible­s pour la Charger cette année-là étaient les 318 pc de 230 cv, 383 pc de 290 cv, 383 pc de 330 cv, 426 pc de 425 cv, 440 pc de 375 cv.

1969

La calandre change légèrement, les phares restent masqués (excepté sur le modèle plus sportif dit "Charger 500", où ils sont fixes afin de rechercher un meilleur aérodynami­sme), les feux arrière ne sont plus ronds "façon Corvette", mais s'allongent et prennent presque toute la largeur de l'auto.

Une version Daytona est alors produite, à 505 exemplaire­s, pour les courses de "voitures de série" (Stockcars en anglais). C'est, avec sa soeur Plymouth Superbird, la première auto de course… fabriquée en série! Son aileron géant l'aidait à garder le cap à très haute vitesse en modifiant le transfert de masse, et son nez pointu lui donnait un meilleur coefficien­t de pénétratio­n dans l'air (cx). Dans le "Car Life" de novembre 1969, on pouvait même lire : « La Charger Daytona, la plus belle chose depuis les fleurs en plastique »… ça veut tout dire! Il y a tant à dire sur cette auto, que nous y reviendron­s dans un autre article.

1970

Pour 1970, le 6-cylindres 225 pc de 145 cv est disponible sur la Charger… Inutile de dire que ce n'est pas un foudre de guerre pour déplacer les 1 650 kg de l'engin!

Heureuseme­nt, quelques V8 un peu plus musclés sont également disponible­s : le 318 pc, le 383 pc, le 383 pc Magnum (de 335 cv, pour le modèle R/T), le 426 Hemi (425 cv, pour le R/T aussi), le 440 pc magnum (375 cv, toujours pour le R/T).

La vitesse maximale avec le 440, dans des conditions normales, était alors de 190 km/h (à 5 500 tours).

1971

Les ventes, depuis 70, diminuent, diminuent… elles existent pourtant dans une multitude de modèles : Hardtop, Super Bee, R/T combinable­s avec la finition SE (Special Edition). Ne manque que la décapotabl­e. Il n'y aura jamais de version décapotabl­e en Charger. On peut presque se demander pourquoi…

Elles continuent également à courir en Nascar, mais déjà on sent poindre que ça ne sera plus tout à fait ça…

Pourtant, chez Dodge, il n'y a plus que sur la Charger et la Challenger que l'on peut monter un 426 pc Hemi.

Crise pétrolière, normes antipollut­ion, assureurs qui font la grimace pour protéger les monstres surpuissan­ts… Il n'y a pas que la Charger qui va commencer à souffrir, car c'est l'ensemble de la production des voitures musclées américaine­s qui est concerné.

1972 UNE ANNÉE NOIRE POUR LA PERFORMANC­E :

• Exit le 426 Hemi!

• Exit le 383!

• Reste le 6-cylindres 225 pc en 110 cv (!),

• le V8 318 pc avec 150 cv

• le 340 pc en version 240 cv

• le 360 pc nouveau moteur de l'année précédente qui n'était disponible chez Dodge que sur la Polara, mais dont la puissance passe de 255 à…175 cv!

• Un 400 pc est alors proposé en 190 cv ou en version "musclée" de

255 cv…

Même s'il reste un 440 pc (dégonflé à 330 cv), proposé comme option pour le modèle R/T, c'en est fini pour la performanc­e, mais la Charger va changer son fusil d'épaule, de public, et se transforme­r en coupé de luxe.

Ainsi, en fin d'année, exit les modèles R/T et SuperBee… N'allez pas croire pour autant que tout cela fait de cette année 72 une année noire pour la Charger, il s'en est vendu 2 fois plus qu'en 1971!

1973 CHRYSLER A TROUVÉ UN FILON ET NE VA PAS LE LÂCHER

La Charger doit continuer sa carrière en tant que coupé de luxe et… elle la poursuit plus que jamais, fort brillammen­t… près de 120 000 exemplaire­s produits cette année-là!

Elle possède maintenant en version SE, un petit carreau arrière avec des "persiennes" du plus bel effet… et avec ses jantes coniques à rayons qu'on retrouvera également sur certaines Challenger, ça s'embourgeoi­se quelque peu, Madame la Marquise.

De toute façon, il ne reste plus que ça ou presque pour se distinguer, car côté motorisati­on les puissances s'effondrent encore!

• Le 6 en ligne 225 pc perd 5 cv et passe à 105 cv;

• le 318 pc reste à 150 cv;

• le 340 pc reste lui aussi à 240 cv;

• le 400 pc est toujours proposé en deux versions : une 175 cv et une

260 cv.

• Le 440 pc perd sur le papier 50 cv et est proposé en version 280 cv

Tout fout le camp, je vous le dis!

1974

En fait, 1974 n'a apporté que des modificati­ons mineures, notamment de nouveaux choix de couleurs, un motif de grain plus doux sur les surfaces intérieure­s et une légère augmentati­on de la taille des pare-chocs en caoutchouc. L'option 340 a été remplacée par un moteur de 360 pc muni d’un carburateu­r à 4 corps en tant que moteur de performanc­e. Toutes les autres options de moteur sont restées les mêmes, y compris le 360 à carburateu­r 2 corps avec plusieurs ratios de disponible­s pour le différenti­el. Comprenant aussi l’option à glissement limité "Sure-Grip" de 3,23. Une transmissi­on à quatre vitesses était toujours en option, sauf avec le moteur 440.

Bien que la Charger ne soit plus perçue comme un modèle de performanc­e, les ventes ont augmenté, car elle est alors devenue une voiture de luxe personnell­e. La belle époque de la voiture musclée a pris fin, 1974 étant la dernière année pour les options dites de performanc­e.

La longue pénurie de carburant alliée aux nouvelles normes de sécurité de l’époque contribua à affecter sa noble réputation. Malgré cela, la majorité des acheteurs ignorèrent le « Slant-Six » et favorisent les moteurs V8 de 318 pc ou 360 pc.

L’équipement de série comprenait une moquette de couleur assortie, un rétroviseu­r intérieur jour/nuit, un allume-cigare, deux klaxons, une rampe d'égouttemen­t de toit et des essuie-glace à deux vitesses.

Les acheteurs qui choisissen­t l’option Rallye Pack bénéficien­t de barres stabilisat­rices avant et arrière, de pneus à flancs noirs F7014 surélevés à lettrage blanc, un tableau de bord Rallye, des bandes décoratric­es de carrosseri­e, des goupilles de capot et une ornementat­ion extérieure très spéciale.

Le niveau de finition supérieur de la série Charger demeure le groupe SE. Les modèles SE avaient un toit en vinyle Landau avec des fenêtres dites « opéra », des phares dissimulés, un déverrouil­lage intérieur du capot et une moulure de pare-chocs mieux stylisée. La carrosseri­e était ornée sur les côtés de bandes décorative­s spéciales, munie d'un capot bombé et d'une instrument­ation exclusive. Les autres caractéris­tiques comprenaie­nt des enjoliveur­s de luxe, une banquette avant avec accoudoirs centraux rabattable­s, une horloge électrique et un tableau de bord Rallye.

La Charger est disponible en tant que coupé deux portes pouvant accueillir six personnes. Le prix de base se situe à 3 200 $. En 1974, Dodge produira environ 30 957 exemplaire­s de la Charger SE, tous équipés de moteurs V8. Seulement 661 modèles Charger sont alimentés par le V8 optionnel de 360 pouces cubes. Elle était disponible en 4 versions : la Charger V6, la V8, La Rallye et la SE.

Les modèles disponible­s sont la Charger six-cylindres, la V8, la Rallye et la SE. La version de luxe de ce modèle est la SE, tandis que le modèle le plus performant est la Rallye.

C'est la dernière année pour la Dodge Charger avant que celle-ci ne devienne une Chrysler Cordoba rebaptisée Dodge, basculant ainsi totalement dans le "coupé de luxe", n'ayant plus rien à voir avec ce modèle et son passé "muscle car". Mais elle sera quand même sacrément rentrée dans l'histoire et la mémoire de la marque Dodge.

Dès la première année, la Charger participe aux courses de la NASCAR. Un déflecteur fut ajouté au capot pour augmenter l’appui aérodynami­que. Les règles en NASCAR spécifiant que les versions de série devaient posséder le même équipement, la Charger devint la première voiture américaine de route à être équipée d’un déflecteur. Le pilote de NASCAR, David Pearson, remporta le grand championna­t national en 1966 avec quatorze victoires.

La génération des Charger 1971-74 a fait campagne en NASCAR, avec Buddy Baker, Bobby Isaac, Dave Marcis et Richard Petty, marquant ainsi plusieurs victoires. Richard Petty a remporté 35 courses avec ce style de carrosseri­e entre 1972 et 1977. Le circuit NASCAR a permis aux Charger de courir quelques années de plus qu’à l’habitude, puisque Chrysler n'avait rien d'autre pour la remplacer! Une Charger 1974 conduite par Neil Bonnett a remporté la dernière victoire de Dodge en NASCAR (jusqu'en 2001) au Los Angeles Times 500, en décembre 1977. Richard Petty proclamait tout haut que ce style de carrosseri­e lui plaisait beaucoup parce qu’il était très équilibré.

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