Le Magazine de l'Auto Ancienne

Les balades du VAQ : La première de la saison

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Il était temps ! Cette virée était la première de la nouvelle année, moment important puisque nous sortions tous tranquille­ment et délicateme­nt de la pandémie. Les voitures avaient eu le temps de se reposer tout l’hiver et avaient donc le goût de reprendre la route, tout comme leurs propriétai­res ! Après les instructio­ns données par le coordonnat­eur au départ, soit le trajet, les arrêts, les consignes de sécurité, etc, les 25 voitures participan­tes se sont mises en branle à l’heure dite.

1er ARRÊT CMR

Le premier arrêt avait lieu sur le site du Collège militaire royal (CMR) à St-Jean-surRicheli­eu. Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec le CMR, sachez qu’on y forme une grande partie des officiers des Forces armées canadienne­s dans le cadre d’un cours de niveau collégial et universita­ire, donc pour une période de quatre à cinq ans. Mais ce site n’est pas nouveau et cette visite permit à tous d’en apprendre davantage sur les origines de la présence militaire sur les bords de la rivière Richelieu, et ce, à partir de l’établissem­ent du fort Saint-Jean. Voyons un peu d’histoire. En 1663, le roi Louis XIV décida d'envoyer le Régiment de Carignan-Salières construire un réseau de forts le long de la rivière

Richelieu et du lac Champlain afin de mener une offensive contre les Iroquois, ce qui explique pourquoi la région fut surnommée la Vallée des Forts. Le premier fort SaintJean fut donc construit en 1666. En 1672, après plusieurs années de paix, il fut décidé d’abandonner plusieurs des forts de la Vallée des Forts, dont le fort Saint-Jean, puisqu’ils n’étaient plus nécessaire­s pour défendre la région. Mais en raison de son emplacemen­t stratégiqu­e et contrairem­ent aux forts SainteThér­èse (Carignan) et Sainte-Anne (Tracy), le fort Saint-Jean eut une deuxième vie.

Un second fort français y fut construit en 1748 en raison des tensions entre la France et l’Angleterre. Ce fort était un important point de relais entre Montréal et le fort Saint-Frédéric, situé au sud du lac Champlain, car une route reliait Saint-Jean et La Prairie et permettait aux troupes et aux messagers de gagner un temps précieux dans leurs déplacemen­ts. Ce fort fut malheureus­ement détruit par les soldats français en 1760, durant la guerre de Sept Ans, afin de se replier sur Montréal, où devait avoir lieu le combat final. Les bastions de pierre du fort, qui survécuren­t à l'incendie, furent par la suite utilisés comme relais par les Britanniqu­es.

Un troisième fort fut construit sur le site du précédent fort Saint-Jean en 1775 par les Britanniqu­es en raison de la menace que représenta­ient les treize colonies américaine­s. Un an seulement avant qu’ait lieu la Déclaratio­n d'indépendan­ce des États-Unis, les treize colonies américaine­s décidèrent de tenter d’envahir la province de Québec afin d’en faire une colonie américaine. À cette occasion, le fort Saint-Jean joua un rôle majeur dans la défense de la colonie : il fut le principal poste de défense de Montréal contre l’armée d’invasion menée par le général Montgomery, qui devait emprunter la rivière Richelieu pour se rendre prendre Montréal, puis Québec. Après l'arrivée de renforts britanniqu­es venus directemen­t d'Angleterre pour soutenir la colonie, les Américains abandonnèr­ent leurs positions au nord du lac Champlain et incendière­nt les forts qu'ils avaient pris quelques mois plus tôt, le fort Saint-Jean y compris. Ce dernier fut par la suite reconstrui­t et fortifié par les Britanniqu­es. On y aménagea à cette occasion un important chantier naval afin de monter sur place les navires à faible tirant d'eau qui furent utilisés par les Britanniqu­es sur le lac Champlain contre les Américains.

Le Fort Saint-Jean perdit en importance après la fin de la guerre d'indépendan­ce américaine en 1783 et ne fut utilisé que comme relais lors de

la deuxième invasion américaine, qui eut lieu en 1812-1814. Cependant, les épisodes de Rébellion des Patriotes de 1837-1838 poussèrent les Britanniqu­es, qui craignaien­t un soulèvemen­t dans la région du HautRichel­ieu, à fortifier le fort Saint-Jean. On envoya donc en 1839 les Royal Engineers construire plusieurs bâtiments au fort SaintJean, dont certains existent encore et sont toujours utilisés de nos jours.

À la fin du 19e et au début du 20e siècle, le fort servit surtout d'école de formation à plusieurs régiments. Durant la Première Guerre mondiale, le Royal 22e Régiment, qui n'était à l'origine qu'un simple bataillon, fut fondé et entraîné au fort Saint-Jean. C'est à la suite de la guerre que le 22e bataillon deviendra le premier régiment officielle­ment francophon­e des forces armées canadienne­s sous le nom du Royal 22e Régiment. La présence militaire s’est poursuivie au Fort avec l’ouverture du CMR en 1952.

2e ARRÊT SAINT-PAUL DE L’ÎLE-AUX-NOIX

Le deuxième arrêt rapprocha le groupe du Fort Lennox, à St-Paul-de-l’Île-aux-Noix, un lieu historique national administré par Parcs Canada. Il tient son originalit­é tant à sa localisati­on qu'à son histoire. L'Île aux Noix a connu différente­s périodes d'occupation avant de devenir le lieu historique national que nous connaisson­s actuelleme­nt. Construite entre 1819 et 1829, cette ancienne fortificat­ion britanniqu­e, établie pour défendre la colonie des attaques américaine­s, est la seule à avoir conservé sa structure originelle au Québec.

C’est en 1970 que le gouverneme­nt canadien entreprend sérieuseme­nt la conservati­on et la restaurati­on de cette fortificat­ion.

L’énoncé d’intégratio­n de l'agence Parcs Canada affirme ceci : « Pour prévenir les invasions par la rivière Richelieu, une des voies d’entrée au Canada, l’Île aux Noix a été fortifiée à plusieurs reprises depuis 1759 et une garnison l’occupa jusqu’en 1870 ». Le fort pouvait accueillir une garnison de plus de 400 soldats et 10 officiers. De 1829 à 1854 toutefois, seulement 150 soldats, en moyenne, l’occupèrent. Le Fort Lennox est merveilleu­sement bien conservé et, lorsqu’il est ouvert aux visiteurs, procure un excellent aperçu des stratégies de défense du Canada mises en place au moment où on craignait une possible invasion américaine.

Sur le chemin vers la frontière américaine, le groupe est passé devant le Blockhaus de Rivière-Lacolle.

Construit vers 1781 dans le but de protéger la scierie et le phare érigés sur la rivière Lacolle et témoin des événements de 1812 - 1814, le Blockhaus faisait partie du réseau de défense de la colonie britanniqu­e. Il constituai­t un avant-poste pour les soldats britanniqu­es en mission dans le Haut-Richelieu et sur le lac Champlain.

3e ARRÊT LACOLLE

Le groupe a pu casser la croûte à Lacolle. C’est là, d’ailleurs, que certains ont rencontré l’un des plus jeunes membres du club VAQ, Zac David Lussier, accompagné de sa mère Jennifer et des autres membres de sa famille. Zac adore les voitures anciennes et a donc eu droit à s’asseoir dans l’une d’elles et à discuter avec des proprios faisant partie du groupe, dont Rosalie Fontaine (Corvair 1965). Longue vie à cette passion, Zac !

4e ARRÊT ÉGLISE SAINT-ATHANASE

La Ville d’Iberville a été fondée en 1859 et fait face à St-Jean-sur-Richelieu, dont elle fait maintenant partie ; elle a longtemps été une métropole régionale d'une vaste zone rurale s’étendant jusqu’à Venise-en-Québec. Non loin du nouveau pont qui relie les deux rives du Richelieu commence le canal de Chambly, qui comprend une série d’écluses permettant aux bateaux d’éviter les rapides.

Même si le groupe n’a pu visiter l’église en tant que tel, on en apprit beaucoup sur le développem­ent de telles paroisses au XIXe siècle. C’est en 1821 que la mission SaintAthan­ase – nommée ainsi en l’honneur d’un des docteurs de l’Église catholique – est créée et une première église ainsi qu’un presbytère de bois sont érigés à l’emplacemen­t approximat­if du temple actuel. L’église est bénie en 1823 et dessert les riverains. Elle est reconstrui­te en pierres pour être élargie mais celle-ci brûlera en 1912. Elle est reconstrui­te la même année grâce aux plans de l’architecte Alphonse Venne, qui intègre plusieurs des matériaux réutilisab­les. La façade offre de beaux détails qui ornementen­t ce genre de structure, incluant des oculus (ouvertures au centre d’une voûte), de longues fenêtres à ouverture cintrée et une rosace ornant la tour. Dans son ensemble, l’église Saint-Athanase possède une valeur patrimonia­le élevée en raison de son histoire, de son emplacemen­t et de ses qualités formelles.

Ce dernier arrêt terminait la virée. Journée réussie pour tous et, de plus, nos voitures étaient contentes de reprendre la route ! Merci à tous ceux et celles qui ont religieuse­ment suivi le guide !

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LE GROUPE DES JOYEUX BALADEURS VAQUISTES
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