Le Magazine de l'Auto Ancienne
Pontiac Firebird 1993-2002
CE FEU QUI BRÛLE ENCORE...
La Firebird a toujours fait tourner les têtes. Dès sa sortie en 1967, l’oiseau de feu se distingue, il en impose. Il en sera ainsi tout le long de sa carrière, qui se termina avec la quatrième génération produite de 1993 à 2002. L’histoire de la Firebird est intimement liée à celle de sa cousine, la Chevrolet Camaro.
Au début des années 1990, les gros coupés américains ne sont plus à la mode. Regardons quelques statistiques en nous situant dans des décennies différentes : Pontiac vend 211 274 Firebird en 1979, 128 304 exemplaires en 1984, et seulement 27 569 en 1992. GM tenait encore à ce créneau et on veut encore combattre! La concurrence japonaise et européenne venait de plus en plus conquérir une bonne part du marché de la voiture sport. L’acheteur potentiel de ce type de voiture a vieilli, les priorités ont changé. Son regard est plutôt tourné vers les mini-fourgonnettes ou les VUS.
GM mise gros pour lancer la quatrième génération du duo Firebird et Camaro. La haute direction de GM vise une qualité d’assemblage irréprochable pour se démarquer de la concurrence. L’usine québécoise de Boisbriand remporte le concours, parmi les 28 usines d'Amérique du Nord. La chaîne de montage bien de chez-nous s’étant déjà fait remarquer dans le passé en matière de qualité d’assemblage avec l’Oldsmobile Cierra. Cette génération de Firebird est donc une fierté du peuple québécois, mais une autre partie de l’histoire automobile du Québec va malheureusement s’éteindre. GM ordonne l’arrêt de la production de la Firebird, et par le fait même de la Camaro. Les chiffres de vente, toujours à la baisse, ont envoyé à la retraite ces bolides qui ne demandaient qu’à être aimés. Le 27 août 2002, la dernière voiture est sortie de la chaîne de montage : une
Camaro Z-28. De plus, 1 200 emplois seront alors perdus. Un coup dur pour l’économie de la région et de sa population. La résilience est de mise, il faut passer à autre chose. Il fut donc produit 320 257 exemplaires pour les modèles de 1993 à 2002.
Mais revenons à la naissance de cette quatrième génération, en 1993. Trois modèles sont alors offerts : la version de base avec moteur V6, ensuite la FORMULA avec le moteur V8, et ultimement la version TRANS AM. Le coupé ou le cabriolet est disponible pour toutes les versions. Le moteur de base est le V6 de 3,1 litres, développant 160 chevaux. Il peut être couplé à la boîte manuelle à cinq rapports, ou à la transmission automatique à quatre rapports en option. Enfin, le moteur V8, sous le nom de code LT-1, est offert pour la FORMULA et la TRANS AM. Il développe 275 chevaux et un impressionnant couple de 325 livres/pied à seulement 2 000 tr/m. Des spécifications dignes des voitures musclées des années 70, qui rappellent le bon vieux temps. La transmission manuelle à six rapports vient du fabricant de renommée mondiale BorgWarner. Elle est optionnelle mais sans frais. L’automatique est offerte en équipement de série.
Au cours de l’année 1995, le moteur de base devient le V6 SERIES II de 3,8 litres, développant 205 chevaux. Il remplace ainsi le 3,4 litres, qui avait pour sa part remplacé le 3,1 litres. En 1996, le V8 prend un peu de coffre pour donner 285 chevaux. Par la suite, des groupes d’options poussent la mécanique à 305 forces.
Au fil du temps, les Firebird se raffinent. Rien de majeur mais toujours un petit quelque chose pour se remettre à jour. Certains diront qu’elles deviendront relativement surchargées esthétiquement, à partir de 1998. Le style ne plaît pas à tous, mais elles sont uniques en leur genre. Là, tout le monde est d’accord. Le millésime 2002 est considéré comme étant le plus achevé. L’option WS6 donne 345 étalons prêts à bondir sous le pied droit.Vous n’êtes pas encore convaincus? Je vous suggère la vidéo suivante du célèbre Jay Leno. Ça donne le goût!
Voici la conclusion de l’auteur Alain Raymond du Guide de l’Auto 2002, qui rend hommage à la dernière Firebird : « En somme, si vous êtes célibataire, si vous aimez les sensations fortes et que vous savez maîtriser une cavalerie de 345 chevaux, si vous avez une autre voiture pour l’hiver et que ça ne vous dérange pas de vous faire traiter de dinosaure par certains, allez donc vous faire plaisir avec le dernier pony car de GM, le rapport puissance/ prix est imbattable! »
Il est encore temps de dénicher des Firebird de cette génération à des prix fort intéressants. Certains modèles en édition spéciale peuvent par contre être plus onéreux, mais ils valent leur pesant d’or. Tout ce qui porte les badges WS6, RAM AIR et Firehawk sont à prévaloir. Il vaut mieux opter pour un véhicule en bon état. Le cout d’une restauration peut devenir facilement faramineux. Les peintures sont souvent écaillées et les plastiques de piètre qualité, typiques des produits GM de cette décennie qui vieillissent mal.
Sa cousine de la fesse gauche, la Chevrolet Camaro, a pu reprendre vie en 2009. Elle est toujours en production de nos jours. GM ayant fermé définitivement les portes de la division Pontiac l’année suivante, les espoirs de voir l’oiseau de feu renaître de ses cendres se sont envolés. Certains ateliers et préparateurs spécialisés ont toutefois ressuscité le mythe, le rêve. Vous pouvez commander votre Firebird Trans Am à votre goût, et à grands frais, soyez-en assurés. En fait, on transforme une Camaro en Firebird au style de la fin des années 1970. Les résultats sont tout à fait remarquables.