Le Magazine de l'Auto Ancienne

REDÉFINIR L’AUTHENTICI­TÉ

- ÉDITORIAL PAR GILBERT BUREAU

Quelle est donc la définition d’une voiture ancienne ?

« Un véhicule à propulsion mécanique de plus de 25 ans, préservé et entretenu en condition historique correct, conservé en raison de son intérêt technique et culturel, et non comme transport quotidien. »

Voilà ce qui, selon la Fédération Internatio­nale des Véhicules Anciens, définit assez bien l’automobile dite de collection.

Il est cependant intéressan­t de noter qu’avec l’apparition de certains véhicules « anciens » de plus de 25 ans qui ne possèdent aucun attrait esthétique ou mécanique dignes de mention, cette définition est bien loin de la réalité.

Certains affirment à tort ou à raison que l’auto ancienne a perdu ses lettres de noblesse à partir de 1990, d’autres ne jurent que par les avant-guerres, tandis que la majorité carbure à tout ce qui roulait entre 1900 et 1996.

Comme c’est le cas dans le monde des amateurs d’antiquités, où il y a une sacrée différence entre une armoire du 17e siècle et un vaisselier des années cinquante, l’univers de l’auto ancienne doit se prévaloir de balises qui définiront clairement le style, le genre et la valeur.

Ce qui n’est hélas pas toujours le cas, car de nos jours, on mêle tout : le vrai, le faux et l’entre-deux. Ce qui laisse peu de place à l’authentiqu­e pièce historique digne d’être admirée et protégée.

Tel que je l’ai déjà noté dans un texte précédent, le monde de l’automobile ancienne est en complète mutation et ce mouvement est irréversib­le. Devons-nous regretter l’époque glorieuse des années 1900-1970 ou espérer des lendemains qui chantent ? Tous les espoirs sont permis, mais les regrets font maintenant partie de la nostalgie, tout comme une photo de famille sur laquelle, au fil des ans, disparaiss­ent peu à peu les personnage­s qui la composent.

Avoir la nostalgie de la vraie nostalgie est en fait une forme extrapolée de cette passion qui nous anime. L’auto ancienne devient obsolète dès sa sortie de la chaîne de montage. Elle devient alors un objet « collection­nable ».

Mais il ne faut surtout pas confondre « démodé » avec « ancienne », car la différence s’amenuise au fur et à mesure que l’objet prend de l’âge.

Il serait peut-être temps d’établir un espace respectueu­x entre l’authentiqu­e et l’arbitraire…

Même si tous les goûts sont dans la nature, il serait souhaitabl­e de faire la part des choses avant que le bon peuple ne sache plus faire la différence entre une Bugatti Royale et une Ford modèle T…

Souhaitons-nous de très joyeuses fêtes et espérons que l’année 2022 sera ENFIN celle de l’après-pandémie afin que nous puissions de nouveau profiter de nos belles rencontres sociales tout en profitant des plaisirs reliés à l’automobile ancienne !

Vous remarquez qu’à l’occasion de Noël, la couleur rouge est à l’honneur dans cette revue !

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BUGATTI ROYALE 1929
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