Le Magazine de l'Auto Ancienne

LA JEUNESSE !

- ÉDITORIAL PAR GILBERT BUREAU

On entend souvent que nous devons faire des efforts pour intéresser la jeune génération à ce merveilleu­x hobby qu’est celui de

la voiture ancienne. Mais de quels jeunes parle-t-on ?

On pourrait d’emblée les répartir en deux groupes : les 20-30

ans et les 30-40 ans.

Le premier groupe est attiré par les voitures « semi-anciennes »,

celles des années 1980-2000, tandis que le second ratisse plus

large, englobant les voitures des années 1960-2000. Il est assez

rare que de jeunes enthousias­tes s’intéressen­t aux véhicules

d’avant 1960. Triste réalité, cruel constat? Contrairem­ent à ce

qu’on pourrait penser, on ne se passionne pas forcément pour les

automobile­s de son enfance ni pour celles qui n’ont qu’une valeur

sentimenta­le. Votre humble serviteur est tombé à 14 ans dans la

potion magique des années 1900-1940, alors qu’il n’a jamais vécu

parmi de telles voitures pendant sa jeunesse. C’est une attirance

naturelle, qui croît avec les années. Qu’en est-il alors de la bien

nommée « relève » ? Ces jeunes, qui n’ont pas les mêmes priorités

que leurs aînés, ne carburent pas non plus aux mêmes intérêts.

Chez eux, l’esbroufe n’est plus de mise, leurs goûts et aspiration­s

sont plus mesurés. Ils ont aussi une conscience écologique, plus

respectueu­se de l’environnem­ent. De plus, le village planétaire

invite davantage au minimalism­e plutôt qu’à l’accumulati­on d’objets de valeur. Le stock mondial de voitures anciennes se trouve

donc transformé par cette nouvelle génération d’amateurs de voitures de collection. Pour ce qui concerne le Québec et le Canada,

la décroissan­ce démographi­que nous conduit à ouvrir nos portes

à l’immigratio­n, composée pour une large part de jeunes adultes

dont les priorités et les origines sont plutôt éloignées de ce qui

fait notre passion.

Pendant ce temps, les « baby-boomers », dans un dernier sursaut de nostalgie, continuent de s’adonner à leur amusement sur

quatre roues, les belles anciennes des années 1900-1970. Bientôt,

elles deviendron­t des objets de musée qui feront les beaux jours

des vrais passionnés. Ceux des génération­s suivantes seront

devenus de vieux écologiste­s désabusés qui iront feuilleter de

vénérables versions numériques de L’Auto Ancienne, pour se dire

que c’était finalement peut-être mieux avant.

Bonne relève !

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