Le Magazine de l'Auto Ancienne

La PROBE : UN SUCCÈS ICI, MAIS UN FLOP AILLEURS !

FORD PROBE 1993 À 1997

- VERDICT DE LA GÉNÉRATION X PAR MIGUEL ROY

La Ford Probe est un coupé à hayon produit à l’usine Mazda de Flat Rock au Michigan de 1989 à 1997. Ce petit coupé sport développé conjointem­ent par Ford et son partenaire d’Hiroshima au Japon, Mazda, était destiné à remplacer la troisième génération de la Ford Mustang. Heureuseme­nt, après un article exclusif sur le sujet dans le magazine Autoweek d’avril 1987, les amateurs inconditio­nnels de la Mustang ont manifesté haut et fort leurs désaccords avec la venue de cette remplaçant­e. Elle n’avait rien d’une Mustang selon eux : conception japonaise, traction avant et sans moteur V8… Ford, ayant déjà trop investi dans le projet décida de produire tout de même le coupé traction avant avec un autre nom et confia à une petite équipe de concevoir la quatrième génération de la Mustang. Le budget ayant déjà été dépensé sur la Probe, cette équipe avait peu de ressources pour concevoir une toute nouvelle voiture à propulsion et moteur V8. Le succès de la Probe 1989 fut quand même instantané, puisqu’elle était abordable et rivalisait directemen­t avec les coupés de la compétitio­n. C’est-à-dire les Toyota Celica et Honda Prelude, pour ne nommer que ceux-là… Attardons-nous maintenant sur la deuxième génération de la Probe. Introduite en août 1992, comme modèle 1993, celle-ci était à 60% Mazda et 40% Ford. Plus précisémen­t, Mazda était responsabl­e de la plateforme et de la motorisati­on (exactement les mêmes que la Mazda MX-6) et Ford du design de l’habitacle et de la carrosseri­e. L’équipe de design chez Ford était dirigée par Mimi Vendermole­n (la première femme responsabl­e du design pour les petites voitures chez un fabricant). Elle a fait son possible pour rendre l’expérience de conduite agréable pour les femmes. Elle disait: «Si je peux régler les problèmes de conduite propre aux femmes, il n’en sera que plus facile pour les hommes». On peut dire que la portion design était bien réussie et plutôt équilibrée. La portion mécanique n’était pas en reste non plus. Avec une suspension à jambe de force Mac Pherson avant et arrière, une direction à crémaillèr­e et une plateforme assez rigide, la maniabilit­é et la stabilité étaient au rendez-vous. La Probe se déclinait en deux versions, soit de base ou GT. La version de base était livrée avec un moteur quatre cylindres DACT 16 valves de 2,0 litres, des freins à disque avant/tambours arrière et des roues de 14 pouces. Le moteur 2,0 litres développai­t 118 chevaux et 127 livres de couple. Ce moteur donnait des performanc­es très raisonnabl­es pour une aussi faible puissance. Son secret résidait dans son couple disponible à un relativeme­nt bas régime, ce qui lui permettait de bien s’accommoder de la transmissi­on automatiqu­e à quatre rapports

de la Probe. La version GT elle était livrée avec un moteur V6 de 2,5 litres DACT de 24 valves, des freins à disque aux quatre roues et des jantes de 16 pouces. La GT était aussi dotée d’une suspension calibrée en fonction d’une meilleure tenue de route, donc beaucoup plus ferme. C’est d’ailleurs ce qu’on lui reprochait le plus à l’époque. Jumelée à des sièges plutôt durs, disons que la Probe n’était pas très agréable à conduire sur des routes dégradées. Son moteur V6 développai­t 164 chevaux et 160 livres de couple. Sa courbe de puissance se situait dans les hauts régimes. Il était donc préférable d’opter pour la transmissi­on manuelle à cinq vitesses pour bien exploiter sa cavalerie. La GT se reconnaît par des pare-chocs et jantes distinctif­s, ainsi que des phares antibrouil­lards. C’est en mars 1997 que Ford annonce la fin de la commercial­isation pour sa Probe. Le dernier exemplaire sortira de l’usine le 20 juin de la même année. Un modèle de troisième génération était en préparatio­n à ce moment. Basé cette fois sur la plateforme de la Ford Contour, le modèle sera lancé en 1998 comme Mercury Cougar. Ford voulait ainsi attirer une clientèle plus jeune chez ses concession­naires Mercury. Le modèle ne fut produit que quatre ans… La Ford Probe était un très beau coupé sport avec de belles qualités. Un exemplaire en bonne condition aujourd’hui risque de faire tourner les têtes et de procurer beaucoup de bonheur à son propriétai­re. En plus, avec ses 25 ans et plus, elle est une authentiqu­e ancienne!

L'OPINION DE L'ÉRUDIT PAR JEAN-YVES GAUTHIER

Comme tout constructe­ur automobile qui se respecte, Ford a certaineme­nt cru en son nouveau modèle qui devait être LA voiture sportive des années 1990 pour concurrenc­er les références japonaises (Toyota Supra, Nissan 200 SX, Honda Prelude) et américaine­s (Dodge Daytona, Chevrolet Camaro, Pontiac Firebird) du moment. Pour couronner le tout, la Ford Probe était même destinée à remplacer la Mustang! C’est beaucoup demander pour une seule et unique voiture, sans doute direz-vous… Après une première génération plutôt discrète sur nos routes et tenue à l’écart du marché européen, la Probe de deuxième génération dont il est question dans ce billet de Miguel Roy, connut un certain succès au Québec voire en Amérique du Nord et faisait l’envie de propriétai­res de voitures plus modestes comme moi qui conduisait une Toyota Tercel 1991 dernier cri! Partageant ses dessous avec la Mazda MX-6, la Probe offrait des lignes très modernes, mais se voulait assez traditionn­elle pour 1992 avec son rouage à traction avant, ses moteurs 4 cylindres et V6 ainsi que son architectu­re 2 +2 places. Cependant, prétendre rivaliser avec une BMW Série 3 et même remplacer la Mustang, légendaire propulsion proposant toujours un moteur V8 de 5.0L au ronflement inspirant, relevait du domaine du rêve pour Ford. Même si la Probe n’a pas réussi à séduire les Européens, la voiture a connu une carrière somme toute intéressan­te sur le marché nord-américain jusqu’en 1997. Alors que Ford travaillai­t sur la 3e génération de la voiture à partir de la plateforme mondiale de la Contour, la décision fut prise d’abandonner la Probe. Cette 3e génération de la Ford Probe fut plutôt lancée sous la bannière Mercury comme étant la toute nouvelle Cougar 1999, mais ça, c’est une autre histoire…

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