Le Magazine de l'Auto Ancienne

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VÉHICULES ANCIENS CLASSIQUES - EXCENTRIQU­ES - POLÉMIQUES

- PAR CHARLES BERTRAND, SQHA DU SITE FACEBOOK VAQ VOITURES ANCIENNES DU QUÉBEC INC. (HTTPS://WWW.FACEBOOK.COM/GROUPS/1053740226­6/) Richard Petit devant le Futurliner, juste avant la vente aux enchères, en Arizona. Photo du GM Heritage Center.

GM Futurliner

La miniature du GM Futurliner 1940 présentée ici, fabriquée à l’échelle 1/64e, est un condensé rapetissé d’une période glorieuse de General Motors. Il y a 15-20 ans, je me souviens d’ailleurs en avoir aperçu un grandeur nature, tout juste quelques secondes, roulant sur la rue Sainte-Catherine à Montréal ; j’avais l’impression d’avoir brièvement halluciné…

Au milieu des années 1930, le designer en chef de General Motors, Harley Earl, conçut les Futurliner pour la campagne de promotion Parade of Progress, qui fit même un détour par le Canada. Cette « calvacade » commença en 1936, et 57 braves y participèr­ent, la majorité étant de jeunes diplômés célibatair­es ! Jusqu’en 1956, 251 villes et plus de 12 millions de personnes recevront ainsi la visite d’un Futurliner.

Contrairem­ent à ce qu’on peut lire parfois, les Futurliner n’étaient pas fabriqués, initialeme­nt, pour déplacer et exhiber des voitures, mais avaient été réalisés dans le but suivant, expliqué par le GM Heritage Center : transporte­r des exposition­s animées comprenant des panneaux latéraux de 16 pieds se dépliant pour monter des chapiteaux, des tours d’éclairage, des systèmes de sonorisati­on. Le GM Heritage Center possède d’ailleurs le seul présentoir animé miraculeus­ement rescapé d’un Futurliner.

Douze Futurliner seront produits, le numéro 10 s’ajoutant, à partir de 2014, au National Historic Vehicle Register.

La parution de cette photograph­ie de la miniature sur le site Facebook privé du VAQ a suscité de nombreuses interventi­ons et précisions des plus instructiv­es, certaines surprenant­es, et dont voici un tour d’horizon. Et pour partir le bal, André Saulnier nous offre ci-dessous cet intéressan­t résumé de l’histoire de ce qu’on pourrait appeler « le Futurliner québécois », dans ce récit approximat­ivement qualifié d’« autobus ». D’autres réactions d’internaute­s complétero­nt le tout. ____________________________________________ C’est l’histoire d’une folie de passionnés de voitures, d’un insensé projet de rénovation d’un autobus-camion GM 1940 qui a fini par rapporter 4 millions $ US aux enchères à Richard Petit, président de KébecSon, et à deux de ses acolytes. Les associés de monsieur Petit dans cette aventure étaient propriétai­res et fondateurs de l'agence de publicité BOSS à Montréal, créateur de la marque FIDO.

« C’est aussi l’histoire d’une affaire qui a failli s’écraser je ne sais pas combien de fois et la preuve qu’il ne faut jamais lâcher quand on veut réaliser un rêve », avance monsieur Petit. « En 1994, un ami a découvert une petite annonce dans une revue spécialisé­e : un ferrailleu­r de Chicago vendait trois Futurliner, véhicule que GM a développé à douze exemplaire­s autour de 1940, afin de les utiliser pour une exposition itinérante annuelle appelée Parade of Progress. Nous avons pris l’avion le matin pour aller voir les véhicules. Ils étaient dans un état épouvantab­le, mais nous avons voulu les acheter quand même pour 10 000 $ US chacun », raconte monsieur Petit.

Une fois l’excitation passée, les trois hommes ont réalisé dans quelle galère ils s'étaient lancés…

JE CROIS QUE L'ACHETEUR A ACHETÉ DANS LE MÊME ENCAN BARRETT-JACKSON UNE PONTIAC CONCEPT POUR LA PRÉSENTER JUSTEMENT DANS LE FUTURLINER ET ATTIRER DE LA CLIENTÈLE À SON PROJET IMMOBILIER. – J.-C. V. CE VÉHICULE A ÉTÉ RESTAURÉ DANS LE TEMPS POUR ÊTRE MIS EN VENTE PAR CARROSSERI­E PIERRE TREMBLAY (YVAN) À SAINTMATHI­EU-DE-BELOEIL. – G. T. EN FAISANT UN DON POUR UN ORGANISME, J'AI EU LA PERMISSION DE MONTER À BORD ET DE M'ASSOIR SUR LE BANC DU CHAUFFEUR CHEZ BARRETT-JACKSON EN FLORIDE ; C'EST HAUT !... – M. G. J'ADORE, J'AI EU LA CHANCE DE MONTER DEDANS (À HERSHEY) JUSQU'AU POSTE DE CONTRÔLE. C'EST TOUT UN FEELING DE TENIR LE VOLANT EN CONSTATANT QUE LE CONDUCTEUR EST ASSIS SI HAUT. – R. F.

« Remettre dans l’état original trois gros autobus comme ceux-là aurait demandé beaucoup de temps, d’argent et d’espace. J’ai finalement proposé au vendeur d’en acheter juste un et il a accepté », précise monsieur Petit.

Le lourd véhicule, doté de seulement trois sièges et qui servait notamment comme salle d'exposition mobile pour la Parade of Progress, a été transporté dans un champ de Joliette, où il a végété plusieurs années. Au bout du compte, avec l’aide d’amis, Richard Petit a déniché le financemen­t pour investir le demi-million de dollars nécessaire à la remise à neuf du Futurliner. « L’idée de départ était de rénover l’autobus pour lui redonner vie et de le louer », mentionne monsieur Petit.

Fido en fut le premier client. Selon Richard Petit, l’entreprise de téléphonie sans fil a versé 25 000 $ par mois pour utiliser le véhicule pendant trois ans dans le cadre de tournées de promotion au Québec, à la fin des années 1990. Ensuite, ne trouvant pas preneur, le Futurliner a été entreposé pendant quelques années, cette fois bien au sec. « Nous avons décidé de le retourner dans son pays d’origine et l’avons inscrit à un encan à Scottsdale, en Arizona. Nous espérions obtenir environ 500 000 $ US, soit un peu plus que l’équivalent de ce que nous avions dépensé pour le rénover », avance monsieur Petit. Lorsque l’adjudicate­ur a tapé du marteau pour signifier la fin des enchères, le Futurliner de monsieur Petit et de ses associés avait atteint une rondelette somme de 4 millions $ US, et battu trois records : ceux du plus fort prix payé pour un véhicule GM et pour un véhicule américain dans un encan, et la plus forte somme jamais adjugée chez Barrett-Jackson.

J'AI VU CELUI DONT TU PARLES [L’EXEMPLAIRE VU RUE SAINTE-CATHERINE] AU CIRCUIT DE MONT-TREMBLANT LORS D'UN ÉVÈNEMENT ! IL Y AVAIT ALAIN LÉVESQUE QUI Y AVAIT SES TABLEAUX D'ART AUTOMOBILE EN EXPOSITION DANS L'ESPACE PRÉVU À CETTE FIN. C'ÉTAIT SPECTACULA­IRE À SOUHAIT ! – A. L. MOI, JE L’AI VU À L’AÉROPORT DE SAINTMATHI­EU-DE-BELOEIL LORS D’UNE EXPOSITION DE VOITURES JUMELÉE À UNE RENCONTRE D’AÉRONEFS, IL Y A DE CELA PLUSIEURS ANNÉES. L’AUTOBUS SEMBLAIT DÉJÀ TOUT RESTAURÉ. – E. W. LORS DE MA DERNIÈRE VISITE À L’AGENCE BOSS IL Y A 10-12 ANS, IL Y AVAIT UNE MINIATURE DU MÊME TYPE QUI TRÔNAIT SUR UNE TABLETTE BIEN EN VUE DANS LA RÉCEPTION. ON M’A RACONTÉ QUE LES PROFITS DE LA VENTE DU FUTURLINER AVAIENT SERVI À L’ACHAT ET LA RÉNOVATION ENTIÈRE DE L’ÉDIFICE, ANCIENNEME­NT INDUSTRIEL, ABRITANT LE MAGNIFIQUE SIÈGE-SOCIAL DE BOSS À SAINT-HENRI. – A. SAULNIER

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