Le Magazine de l'Auto Ancienne
QUELQUES COMMENTAIRES DE JACQUES DUVAL
Le moteur est docile et il ne manifeste aucun des malaises que l’on retrouve sur plusieurs moteurs antipollution depuis quelques années. Même si le moteur répond un peu mollement aux sollicitations de l’accélérateur, le quart de mille est atteint en 18 secondes à une vitesse de 78 m/h et la voiture pointe à environ 110 m/h. Nous avons été agréablement surpris par sa tenue de route. La direction rapide contribue à la précision de conduite et à la maniabilité. Cette voiture est presque neutre au virage et il semble exister une harmonie entre le train avant et le train arrière: ce bon équilibre est un facteur de sécurité. Ce n’est évidemment pas une voiture de sport et une Camaro pourrait certainement négocier plus rapidement un parcours sinueux, mais on doit avouer que la Cutlass est surprenante quand on considère que l’on a affaire à un engin pesant à peu près 4 000 livres ! À la limite d’adhérence, la voiture est facile à contrôler et la stabilité en ligne droite est excellente. La transmission automatique est bien adaptée au moteur et les changements de rapports sont quasi imperceptibles. Les freins demeurent la plus grosse faiblesse de ce type de voitures. Au lieu de forcer les constructeurs à développer des systèmes de sacs gonflables à sécurité passive, le gouvernement américain serait mieux avisé de créer des normes réalistes sur l’efficacité du freinage des véhicules nord-américains. À l’intérieur, on note un sérieux effort de présentation grâce à une finition soignée et de très bon goût. Les sièges sont probablement les plus confortables que nous ayons vus à ce jour sur une voiture américaine et le dossier inclinable permet de sélectionner une position de conduite idéale. La visibilité est passable et notre seule objection sur l’aménagement intérieur vient du nombre très restreint d’instruments au tableau de bord. Le levier de la boîte de vitesses automatique à 3 rapports est commodément placé sur une console centrale et tous les accessoires sont bien à portée de la main du conducteur. La banquette arrière n’est pas facile d’accès et l’espace pour les jambes est assez restreint. Le coffre à bagages est également de dimension réduite. En conclusion, l’Oldsmobile Cutlass est une voiture aussi plaisante à regarder qu’à conduire. Sans avoir les vertus de certaines grandes routières européennes beaucoup plus coûteuses, elle se défend honorablement à plus d’un point de vue et mérite certainement d’être considérée comme l’une des meilleures (sinon la meilleure) voitures de catégorie intermédiaire actuellement sur le marché.