Le Magazine de l'Auto Ancienne

MA BELLE HISTOIRE

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J’ai toujours eu une attirance particuliè­re pour l’ère des voitures musclées, et ce depuis fort longtemps. Je construis des modèles réduits depuis mon tout jeune âge, telle que la mustang Boss 302, le fameux Cuda « Hemi Under Glass », ainsi que beaucoup d’autres ! Cette passion pour ce type de voitures était déjà bien confirmée quand un ami de mes parents est arrivé chez nous un jour avec sa nouvelle Camaro SS 396 1967. Après avoir fait le tour de la ville dans cette magnifique voiture et plus tard alors que mes amis s’achetaient des Dodge Charger et des Mustang, je me suis fixé comme objectif d’en posséder une dès que mes moyens financiers me le permettrai­ent. En 1972, mon grand-père qui habitait en Ontario, est arrivé chez nous pour sa visite semi-annuelle au volant d’une nouvelle Oldsmobile Cutlass Supreme Hardtop 1972 de couleur « Bamboo Cream ». Ce fut alors mon coup de foudre instantané pour cette magnifique auto ! Elle était luxueuse et en même temps très musclée. Je venais d’obtenir mon permis de conduire et ma première sortie fut d’aller jouer au golf avec mon grand-père et c’est moi qui conduisais ! Treize ans plus tard, à cause de son âge et d’une santé plus fragile, il m’appela pour me dire qu’il avait décidé de ne plus conduire et pour me demander si j’étais intéressé à avoir la voiture. Je lui ai répondu que cette offre me faisait grand plaisir, mais que d’un autre côté ça me peinait tout autant, car cet homme faisait vraiment partie de ma vie. Cette même année-là, j’ai déménagé en Ontario pour mon travail et j’allais régulièrem­ent lui faire faire des balades en Cutlass. Il appréciait toujours ces visites amicales. En 2007, j’ai effectué une restaurati­on majeure de la carrosseri­e, de l’intérieur et de quelques composante­s mécaniques, car je l’avais conduite sur plus de 100000 km depuis que j’en avais hérité. Mentionnon­s cependant que la carrosseri­e, le moteur et la transmissi­on sont encore tout à fait d’origine, car cette voiture n’a jamais vu l’hiver. En 2008, une fois le projet terminé, j’ai alors décidé que j’aimerais aussi posséder la version décapotabl­e de cette même voiture ! J’ai fait beaucoup de recherche, mais je ne trouvais rien qui me convenait. En 2010, j’ai finalement trouvé en Pennsylvan­ie ce que je croyais être la perle rare. Après de longs échanges courriels et téléphoniq­ues avec le vendeur, j’ai finalement décidé d’aller chercher la voiture. Mal m’en prit, car l’auto était dans un très mauvais état et ne correspond­ait absolument pas aux photos reçues. Je revins donc bredouille à la maison, mais je n’abandonnai­s pas pour autant « ma quête du Saint-Graal » ! Un mois plus tard, j’eus la chance inouïe de trouver cette Cutlass Supreme décapotabl­e 1972 à Canton en Ohio : elle est absolument identique à mon hardtop. Le propriétai­re, un mécanicien chevronné, avait décidé de se départir d’une belle collection d’autos musclées et classiques. Cette fois-ci, ce furent plus d’une bonne centaine de photos qui furent échangées entre nous deux. Fait amusant : il m’a même offert de me payer le billet d’avion afin que je puisse aller voir la voiture ! Finalement, cette fois, l’offre répondait parfaiteme­nt à la demande : je ne fus pas déçu, car le véhicule correspond­ait bien à la descriptio­n reçue. Cette Cutlass attendait seulement un nouveau propriétai­re qui saurait lui donner un peu d’amour. Une bonne douzaine d’heures plus tard, l’enfant chéri était stationné dans mon garage ! Quelle belle expérience, quelle belle saga et surtout quel bel accompliss­ement d’un rêve enfin réalisé ! Depuis ce temps, j’ai eu le plaisir de voyager en Cutlass décapotabl­e partout au pays et en Nouvelle-Angleterre. Les gens sont fascinés lorsqu’apparaisse­nt mes deux « jumelles » sur un terrain d’exposition. Elles suscitent également de nombreux beaux souvenirs de famille chez ceux et celles qui ont eu le plaisir d’en avoir eu dans leurs vies passées. Lorsque je prends le volant d’une des deux Cutlass pour me rendre au terrain de golf, j’ai une amicale pensée pour mon grand-père qui m’a donné le goût de cette passion à nulle autre comparable. Si vous êtes à la recherche d’une belle ancienne, il est important de bien définir vos goûts et les limites de votre budget. De plus, évaluez vos talents manuels, car vous pourriez épargner un bon montant d’argent en effectuant vous-même les travaux de restaurati­on. Ne vous découragez surtout pas, car tout vient à point à qui sait attendre que la chance frappe à la porte du garage !

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PAUL FONTAINE

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