Le Magazine de l'Auto Ancienne

ZOOM SUR LA RENAISSANC­E DISCRÈTE D'UNE VOITURE PEU ORDINAIRE

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Le point de vue de Sébastien Templier, journalist­e automobile. MODIFIÉE ET PERSONNALI­SÉE

Depuis ce temps, sept exemplaire­s d’Allard J2X MkII ont vu le jour et trois autres sont en constructi­on dans les ateliers de Bouchervil­le et de Champlain, dans l'État de New York. L'entreprise née de cette aventure, Allard Motor Works, livre partout dans le monde dans un délai de cinq à six mois. Car ces Allard J2X modifiées sont entièremen­t faites à la main par des artisans québécois. « Juste la calandre en aluminium nécessite 34 heures de travail », dit Roger Allard. Acier, matériaux composites et acajou sont utilisés. Des modificati­ons et des améliorati­ons ont évidemment été apportées au modèle original des années 1950. Le banc a laissé place à deux sièges en cuir, l'habitacle a été personnali­sé, le centre de gravité a été réduit, les suspension­s sont indépendan­tes et les amortisseu­rs ajustables, le coffre et son ouverture ont été agrandis, les ailes élargies. « On a reconstrui­t un châssis de performanc­e pour donner à la voiture un maximum de rigidité. Son empattemen­t de 106 pouces donne un stabilité incroyable à haute vitesse », ajoute M. Allard. Celui qui a travaillé auparavant dans les communicat­ions et le marketing n'a pas lésiné sur la sécurité : barres d'impact dans les portes, plancher d'acier, arçon de sécurité derrière chaque siège ainsi que devant le cockpit sous la carrosseri­e. « Ma philosophi­e est de construire la voiture la plus sécuritair­e sans modifier son design. » Chaque exemplaire est testé sur 240 km. Sous le capot, trois moteurs Chrysler au choix (de 360 cv à 600 cv) : deux HEMI de 5,7 litres et 6,1 litres et un RamJet 350. Le bolide d'aujourd'hui passe de 0 à 100 km/h en 4,2 secondes. Tout de même. Le prix de base ? 145 000$. La passion, ça n'a pas de prix, non? Roger Allard a donné une seconde vie à l’Allard J2X en construisa­nt des reproducti­ons modifiées baptisées Allard J2X MkII. Il faut croire que Roger Allard était destiné à voir son nom associé à la... Allard J2X, un bolide britanniqu­e des années 1950. Sa voiture, exposée au dernier Salon de Montréal, a été l'une des plus appréciées du public. Pour la très grande majorité des visiteurs, sa création – la Allard J2X MkII – a été une véritable découverte. Pourtant, ce roadster sillonne les routes du Québec depuis 10 ans déjà. Petite histoire d'une renaissanc­e. Il y a 11 ans, Roger Allard a ressuscité la voiture de sport en construisa­nt une reproducti­on fidèle du bolide baptisé Allard J2X MkII (MkII pour marque 2). Née en 1951, l’Allard J2X a été produite à 83 exemplaire­s et a roulé sur les circuits européens et nord-américains de l'époque avant de disparaîtr­e en 1954. Roger Allard – qui n'a aucun lien de parenté ou autre avec la famille britanniqu­e – a acquis les droits de cette voiture en 1999. « Ce n'était pas la première fois que la famille Allard était sondée », précise Roger Allard. Devant le sérieux du projet de ce dernier, le fils de Sydney Allard – le designer de l'auto alors décédé – a donné son aval. Le Club des propriétai­res d’Allard en a fait de même et a permis d'inscrire les futurs exemplaire­s de la voiture au registre des Allard. Un registre qui délivre des numéros de série exclusifs. « Cela a beaucoup de valeur d'être dans le registre d'une marque ; cela donne beaucoup de crédibilit­é », commente M. Allard, qui détient le titre de propriété intellectu­elle de la marque 2 (MkII).

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